Cinq moments clés du débat des chefs ontariens

Doug Ford, Andrea Horwath, Steven Del Duca et Mike Schreiner sur le plateau du diffuseur public TVO. Capture d'écran YouTube

TORONTO – Le débat des chefs (en anglais) a réuni ce lundi Steven Del Duca du Parti libéral, Doug Ford du Parti progressiste-conservateur, Andrea Horwath du Nouveau Parti démocratique (NPD) et Mike Schreiner du Parti vert. Des retrouvailles houleuses pour les candidats et un Doug Ford envers et contre tous, sur différents sujets, dont l’économie et le pouvoir d’achat, la santé, le leadership, l’éducation et la pandémie.
 
La gestion de la pandémie a certainement été le sujet le plus véhément de ce débat. Les trois candidats face à Doug Ford l’ont contraint à s’expliquer sur ses décisions.

La crise sanitaire 

Alors que la COVID-19 et les deux dernières années sont revenues sur la table, le chef des libéraux a critiqué Doug Ford pour ne pas avoir écouté les experts. « En février 2021, quand les scientifiques ont dit au gouvernement Ford de ne pas rouvrir, il n’a pas écouté. Cela a créé des vagues de COVID-19 bien pire pour les familles de l’Ontario », a pointé Steven Del Duca.

« Pendant deux ans et demi, 24 heures sur sept, je travaillais sur la pandémie », a riposté Doug Ford. « C’est facile de s’asseoir de l’autre côté de la ligne et de critiquer les décisions difficiles que j’avais à faire. Vous aviez le rôle le plus facile : rester assis et me critiquer. »

Doug Ford a admis tout de même une gestion imparfaite, conscient de la difficulté de mettre en place ses directives. Il a ajouté qu’il ne souhaitait que plus jamais une telle pandémie ne revienne.

« C’était le moment le plus difficile de toute ma vie. Je ne souhaite ça à aucun futurs premier ministre ou gouvernement… Est-ce que tout ce qu’on a fait était parfait? Non, mais chaque décision que j’ai prise était avec la meilleure intention possible et avec les avis médicaux que j’avais à ce moment-là. »

La santé, un possible terrain d’entente

Le candidat du Parti vert a très vite attaqué Doug Ford sur son manque de considération des personnes vulnérables, lui rappelant que dans son budget ne figurait aucune mention du programme ontarien pour les handicapés et que son offre d’augmenter de 5% cette pension en était le reflet. Pour le militant de l’environnement, tout ce que Doug Ford a fait, a affecté les personnes en difficultés.

 « Je suis heureux que Mme Horwath se batte pour les plus vulnérables en doublant l’allocation POSPH (Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées), tout comme nous. » Malgré plusieurs critiques ici et là, les quatre partis proposent d’engager plus de docteurs, plus d’infirmières et plus de préposés. Certaines mesures se rejoignent. Notamment sur la proposition de gratuité des frais en école de médecine par Mike Schreiner et Doug Ford. Andrea Horwath parle même de « l’horreur » des centres de soins de longue durée, là où plusieurs chefs acquiescent.

L’éducation et les enfants

Steven Del Duca a deux filles, une information amplement répétée par le candidat, espérant le légitimer dans ses propositions. Pour lui, « c’est un sujet très sérieux, là où Ford a préféré couper dans le budget ».

Andrea Horwath ne manquera pas de s’écrier : « Vous avez coupé dans le budget à hauteur de 1,3 milliard de dollars et en pleine pandémie ». M. Ford tentera de démentir ces allégations en disant qu’il a augmenté le budget de 9 % et alloué 14 milliards de dollars dans la construction d’école afin de préparer les enfants à leur futur.

Le racisme et la haine

Ce sujet a largement occupé la scène médiatique, notamment avec l’affaire Steven Lecce, ministre de l’Éducation sortant, qui, plusieurs semaines auparavant, s’est retrouvé mêlé à une problématique raciale. 

Pour Mike Schreiner, les verts seront capables de travailler avec tous les Partis pour faire appliquer le projet de loi 86, Loi de 2022 en solidarité avec la famille de London, contre l’islamophobie et la haine.

Là où, la cheffe du NPD rejoint le candidat des verts, puisqu’elle ajoutera : « Je ne sais pas pourquoi Ford ne veut pas soutenir le projet de loi 86, mais soyons honnête, on voit trop de haine monter dans la province, nous travaillerons pour réduire cette haine. »

Enfin, Steven Del Duca, lui aussi, a proposé de travailler avec ses opposants pour collaborer à un projet d’antiracisme. Pour lui, « rassembler les gens est au cœur des valeurs libérales de l’Ontario ».

Une étonnante question de regrets

À la question : « Dans votre carrière, quelle décision regrettez-vous? », Mike Schreiner fut le premier appelé à répondre. C’est en partageant son malaise face à la question, qu’il a avoué regretter ne pas avoir concouru quatre plus tôt à Guelph. Doug Ford lui aussi a regretté de ne pas avoir participé à des élections plus tôt dans sa vie. « Nous aurions évité un passé avec les libéraux », a-t-il taclé.

Pour Steven Del Duca, c’est de ne pas avoir assez écouté, et de ne pas avoir accorder plus d’attentions. Et enfin, Mme Horwath finira par conseiller qu’il faut apprendre de ces erreurs, et faire de son mieux. « Les erreurs sont des opportunités pour apprendre. »