Comité de Dyane Adam : « On espérera une place jusqu’à la dernière minute »

Le président de la FESFO,

TORONTO – Après les réjouissances de la fin d’année sur la création d’une entité légale de l’Université de l’Ontario français, les nouvelles étapes se font attendre. On ne connaît pas encore les noms du comité de mise en œuvre pour le futur établissement. Mais les représentants de la jeunesse exigent toujours une place dans ce groupe.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

« On espère encore et on continue de pousser », s’exclame Pablo Mhanna-Sandoval, président de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO). « Ce n’est pas l’espérance qui fera l’affaire. On voit qu’il y a des obstacles. On nous a déjà dit non, mais ce n’est pas dans le style du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), de la FESFO, et des autres partenaires d’arrêter si on nous dit non. »

Motif d’inquiétude pour les militants? Le gouvernement ontarien n’avait pas cru bon inclure un représentant de la jeunesse sur le comité de planification de l’université. Ce premier groupe déjà dirigé par Dyane Adam devait remettre ses conclusions sur la conceptualisation du futur établissement.

Bien avant le dévoilement des conclusions l’été dernier, la ministre des Affaires francophones, Marie-France Lalonde, avait maladroitement défendu le choix de son gouvernement. « Nous les avons écoutés (les jeunes), maintenant nous avons besoin d’experts. » Une petite déclaration qui avait déclenché une vague de réactions chez les plus jeunes.

« On veut avoir le recul de se dire après une réunion (du comité de mise en oeuvre) si c’est dans la perspective jeunesse », poursuit Pablo Mhanna-Sandoval. « La technocratie c’est quelque chose de complexe, mais il ne faut pas se perdre dans les détails technocratiques et bureaucratiques (…). On espérera une place jusqu’à la dernière minute. »

Questionnée sur l’enjeu de la représentation de la jeunesse, Mme Lalonde se fait prudente. « Expertise » et « jeunesse » ne sont toutefois pas dans la même phrase. « Lors du conseil de planification, Mme Adam a fait du réseautage à la jeunesse pour connaître les besoins. Elle a amené des experts au niveau légal pour tout le processus de mise en place (…) Elle est très sensible à la jeunesse de Toronto. »

 

Un sous-comité jeunesse?

Et si la solution pour le gouvernement venait par la création d’un groupe en parallèle du comité de mise en œuvre de Mme Adam? C’est en tout cas ce que semble affirmer la ministre des Affaires francophones. « On pourrait proposer la création d’un sous-comité de jeunesse, amener la voix de la jeunesse. »

L’idée fait manifestement son chemin. Mais ne satisfait qu’à moitié. « Ce qu’on nous a dit, c’est effectivement qu’il y aurait d’autres comités de consultation sous le comité principal, dans lesquels la FESFO, le RÉFO et notre organisme pourraient être impliqués », affirme le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin. « Initialement, notre intérêt principal est d’être sur le comité principal. Les jeunes auraient leur mot à dire. Les choses ne sont pas encore tout à fait claires. »

 

Adam propose un conseil étudiant

Rien n’indique tout de même que Dyane Adam donnera suite à la revendication des militants. Au contraire, la présidente du comité de mise en oeuvre préfère parler de l’étape suivante : le conseil des gouverneurs. « On est de train de préparer le travail du conseil des gouverneurs. J’ai approché les jeunes pour dire que l’université a ses étudiants, et ses étudiants deviennent les partenaires pour le currilicum », a t-elle confié à #ONfr.

À quoi ressemblerait ce conseil étudiant? « On aurait 20 à 25 jeunes qui accompagneraient l’université pendant la période du conseil provisoire. Ils accompagneraient les équipes qui vont créer l’université. »

Les « prochaines quatre semaines » devraient permettre de connaitre les noms des personnes constituant ce comité de planification, estime Mme Lalonde.

Le comité de mise en œuvre réfléchira sur le lieu du futur établissement, les cours et la manière d’attirer les enseignants. L’Université de l’Ontario français devrait ouvrir en 2020.

 

Article écrit avec la collaboration de Benjamin Vachet et Étienne Fortin-Gauthier 


Dyane Adam nommée à la tête du comité de mise en oeuvre

Le projet de loi sur l’université franco-ontarienne déposé