Contrat rempli pour les enseignants franco-ontariens
TORONTO – L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a trouvé une entente de principe avec le gouvernement et le Conseil des associations des employeurs (CAE) sur le renouvellement des contrats des enseignants échus depuis août dernier. Le syndicat l’a annoncé ce mardi.
L’accord met fin à deux mois de grève du zèle marqués par trois jours de débrayage historiques qui ont mis les quelque 12 000 enseignants franco-ontariens dans la rue.
« L’AEFO tient avant tout à remercier les 12 000 membres du personnel enseignant et suppléant », a déclaré le président du syndicat enseignant franco-ontarien, Rémi Sabourin. « Leur appui et leur solidarité ont soutenu nos efforts tout au long d’une ronde de négociations particulièrement laborieuse. Nous remercions également les parents et celles et ceux qui se sont joints à la lutte pour assurer le succès de nos élèves franco-ontariens et l’excellence du système d’éducation public en Ontario », écrit le leader syndical, par voie de communiqué.
Le recul du gouvernement sur la taille des classes, de 23 élèves au lieu de 28 par classe à la prochaine rentrée, et les cours en ligne obligatoires, désormais facultatifs et réduits à deux au lieu de quatre, a relancé le processus de discussions cette semaine.
Les négociations se sont prolongées la fin de semaine dernière au-delà des trois journées programmées initialement, et par vidéoconférence pour éviter tout risque lié au coronavirus.
L’épidémie et ses conséquences politiques et économiques ont d’ailleurs certainement incité les parties à sceller cette entente, même si les termes et les motifs de l’accord n’ont pas filtré. Il sera soumis au vote des membres avant que les trois parties à la table ne signent le document final.
Fin de la grève, mais pas de retour en classe
Cet accord ne signifie pas pour autant le retour à la normale dans les classes. L’épidémie de COVID-19 a complexifié la donne pour l’apprentissage des élèves, depuis la suspension des cours dans la foulée de la semaine de relâche.
Jusqu’à début mai, ce sont les parents qui prennent le relais des enseignants à la maison. Le gouvernement a centralisé les ressources pédagogiques disponibles en français et en anglais sur son site internet pour leur faciliter la tâche.
Le personnel de soutien toujours sans contrat
Rémi Sabourin remettra les clés de l’organisation syndicale entre les mains d’Anne Vinet-Roy à partir du 1er septembre. Élue en février dernier lors de l’assemblée annuelle du syndicat, cette enseignante de Timmins originaire de Hawkesbury, entamera un mandat de deux ans avec une épine de moins dans le pied du corps enseignant francophone.
Après la Fédération des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEÉO) et l’Association des enseignants catholiques de l’Ontario (OECTA), l’AEFO est le troisième syndicat à être parvenu à un accord.
La FEÉSO est la dernière fédération sans entente. En plus des enseignants anglophones du secondaire, l’organisation représente la majorité du personnel de soutien francophone travaillant dans les écoles. Aucune date de reprise des pourparlers avec le gouvernement n’a été fixée pour le moment.
Satisfaction de Lecce et des conseils scolaires
Le ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce, s’est montré satisfait de l’accord obtenu avec l’AEFO.
« En cette période sans précédent, nous sommes résolus à offrir de la stabilité à nos élèves et à notre personnel grâce à cet accord conclu avec les enseignants des écoles de langue française. »
Et de poursuivre : « Lors de ce processus de négociation, nous avons fait progresser les priorités des élèves, notamment en diminuant l’effectif des classes, en améliorant les soutiens à l’éducation de l’enfance en difficulté et en protégeant la maternelle et le jardin d’enfants à temps plein. »
En fin d’après-midi, la même satisfaction était perceptible du côté des associations de conseils scolaires.
« La nouvelle entente permettra de continuer à offrir une éducation de grande qualité à tous les élèves et des conditions de travail satisfaisantes au personnel enseignant des écoles de langue française », a déclaré Denis
Chartrand, président de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO).
« Toutes les parties ont travaillé d’arrache-pied à la table de négociation pour en arriver à une entente juste et responsable », abonde la présidente de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC), Johanne Lacombe. « Cette entente entre l’AEFO et le Conseil des associations d’employeurs (CAE) reflète la volonté de toutes les parties d’assurer la qualité de l’éducation offerte aux élèves des écoles de langue française. »
Cette nouvelle convention collective arrivera à échéance le 31 août 2022.
Article écrit avec la collaboration de Sébastien Pierroz