Crise à La Laurentienne : Dalpé renonce à son doctorat honoris causa

L'auteur franco-ontarien Jean-Marc Dalpé. Archives ONFR+

SUDBURY – Le symbole se veut alarmant. Jean-Marc Dalpé renonce à son doctorat honoris causa reçu de la part de l’Université Laurentienne en 2002. Dans une lettre ouverte au recteur de l’institution, Robert Haché, l’auteur de Le Chien et La ville du nickel parle d’une décision « en guise de solidarité avec tous les profs et étudiants qui ont tellement perdu ce lundi ».

« Pour ma part, après avoir écouté certains parmi ceux et celles qui ont été licenciés me raconter leur journée du lundi, je me vois mal conserver un lien avec une institution qui renie les bons coups de son passé, qui tourne le dos sur le rôle qu’elle aurait pu jouer dans l’avenir, et qui agit aussi mal avec mes ami.e.s », écrit-il dans sa lettre ouverte.

« La résistance ne fait que commencer. En appelant à la levée du bâillon (légal, mais illégitime) imposé par le juge responsable de la restructuration de la Laurentian University et à la tenue d’une enquête fouillée pour déterminer les véritables causes du fiasco financier qui a provoqué cette crise. »

M. Dalpé cite les grandes figures comme le poète Robert Dickson ou le co-créateur du drapeau franco-ontarien, l’universitaire Gaétan Gervais.

« La Laurentienne avait ses lacunes, mais les Robert Dickson et les Gaétan Gervais (et combien d’autres collègues) y enseignaient. Et c’est au cours de leurs carrières à la Laurentienne qu’ils / elles ont écrit et créé et pensé et milité et ils /elles ont changé notre monde. Depuis ce lundi, ils n’ont plus leur place sur le campus, leurs programmes et départements ont été éliminés,  même leurs héritiers ont été renvoyés de façon sommaire. Par vous. Pis ça c’est triste. Et fâchant. Surtout triste. Mais fâchant en crisse aussi. »

Crise majeure en cours

La crise à l’Université Laurentienne prend sa source dans le marasme financier symbolisé par le commencement en février d’une procédure de restructuration sous supervision judiciaire en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). 

Ce lundi, l’inquiétude a connu son sommet avec la suppression de 69 programmes dont 28 en français de la part de l’université, dans le but d’éponger sa dette. Une décision qui a provoqué un tollé dans la communauté francophone.