Décès de Jean Malavoy, figure francophone d’Ottawa

Le directeur général du Muséoparc Vanier, Jean Malavoy. Gracieuseté: Muséoparc Vanier

OTTAWA – Les francophones d’Ottawa perdent l’un de leurs plus grands leaders. Le directeur général du Muséoparc Vanier, Jean Malavoy, est décédé à l’âge de 71 ans.

C’est Radio-Canada qui a annoncé l’information, dont ONFR+ a eu par la suite la confirmation de la part du Muséoparc.

Selon nos informations, une chute dans les escaliers survenue jeudi serait à l’origine de son décès.

Pendant des années, M. Malavoy a multiplié les fonctions dans l’Ontario français.

D’abord directeur général de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français (AAOF), il a co-fondé le Salon du livre de Toronto, a été aussi directeur de la Fondation Trillium, puis du Centre francophone de Toronto, de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et enfin, de la Nouvelle Scène.

Peu après l’annonce de sa mort par Radio-Canada samedi soir, les premiers hommages ont afflué sur les médias sociaux.

« Jean a toujours été d’une gentillesse et générosité sans borne. Dès qu’on demandait un service, il répondait  »oui! » sans hésitation », a réagi l’historien Diego Elizondo. « L’Ontario français a été chanceux de pouvoir compter jusqu’au bout sur quelqu’un de la trempe de Jean parmi sa communauté. Une vie engagée hors du commun. Mes profondes sympathies à sa famille et à ses enfants. »

« Jean a été mon premier patron et une énorme source d’inspiration dans mes débuts de carrière professionnelle », écrivait quant à lui le Franco-Ontarien, Dénik Dorval. « Un Franco-Ontarien d’une gentillesse et d’une passion incroyable nous a quittés cette fin de semaine. »

« Porte-étendard et défenseur des acquis de la communauté »

M. Malavoy a marqué de nombreux acteurs de la communauté, à Toronto, Ottawa et au-delà.

La professeure à l’Université Laurentienne, Aurélie Lacassagne, lui a rendu hommage en ces termes : « Ça fait quelques heures que je sais que tu es parti pis je reste sans mot, parce que dans le monde de marde où on vit, des personnes comme toi sont rares, comme des vraies personnes, entières, aimantes, humaines (…) Tu vas me manquer mon ami. On pourra jamais te remercier pour tout ce que tu as fait pour l’Ontario français ».

Pour la directrice de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) du Grand Sudbury, Joanne Gervais, c’est une « triste nouvelle! Un homme tellement gentil et sympathique ».

L’ancienne coordonnatrice culturelle au Centre francophone de Toronto, Sophie Bernier, a qualifié cette perte de « dur coup pour la communauté franco-ontarienne ».

L’enseignante et auteure d’Ottawa, Lise Paiement, s’est dite « sous le choc, le cœur lourd de tristesse. C’est le départ d’un grand agent de changement et une grande perte pour la communauté artistique ».

Dans un communiqué commun, le directeur général et le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) ont salué un « porte-étendard de la communauté franco-ontarienne » qui laissera « un vide important dans la communauté », un « leader exemplaire et déterminé, qui a toujours su inspirer les gens autour de lui ».

« Jean était une âme charitable, un grand défenseur des acquis de notre communauté. Sa perte soudaine a créé un choc pour bon nombre de personnes qui l’ont connu, fréquenté et apprécié, mais aussi pour la communauté franco-ontarienne en général. J’espère que son travail saura inspirer les générations présentes et à venir sur l’importance de s’impliquer pour l’avancement de notre communauté », a déclaré Carol Jolin, président de l’AFO.

Dernier défi avec la cabane à sucre

Fin août, M. Malavoy avait donné une entrevue à ONFR+, peu après l’incendie qui avait détruit la cabane à sucre, dont le Muséoparc est le propriétaire.

« Ça ne sera pas un problème pour l’argent, et la Ville d’Ottawa va pouvoir nous aider. Maintenant, il va falloir voir avec la logistique, comment on va la reconstruire et combien de temps ça va prendre. Serons-nous prêts pour le Festival des sucres au mois de février », confiait-il alors ébranlé par la nouvelle.

Dans une dernière mise à jour en début de semaine, le Muséoparc précisait avoir récolté plus de 15 000 $ depuis le lancement de la campagne de dons pour rebâtir la cabane à sucre.