Maurice Henrie, lauréat du Prix littéraire d’Ottawa, catégorie non-fiction, en 2023 pour La tête haute. Source : Ville d’Ottawa

ORLÉANS – L’ancien fonctionnaire fédéral canadien, professeur universitaire et écrivain franco-ontarien Maurice Henrie est décédé le 1er octobre. Il était âgé de 87 ans. Il laisse derrière lui un grand héritage avec à son actif 23 ouvrages et des accomplissements importants dans les domaines de la littérature, de l’éducation et de la politique. 

« Maurice Henrie était avant tout un des fondateurs de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français. Il faisait partie des 50 signataires qui ont fait la demande au gouvernement canadien pour créer l’association, rappelle Yves Turbide l’actuel directeur général de l’association. 

Il a été une figure de proue dans la littérature franco-ontarienne tant dans la création de l’Association des auteurs à laquelle il croyait ardemment que par l’exemple qu’il était pour les autres auteurs et autrices. Il a toujours fait partie des auteurs qui se sont démarqués en Ontario français. »

Un auteur qui s’est démarqué par son désir de transmission à la jeunesse. Au début de sa carrière, au sortir de ses études qui l’ont vu fréquenter les universités à Ottawa, Paris puis Toronto, il a enseigné les langues et le théâtre dans des écoles secondaires de l’Ontario, puis dans les Universités d’Ottawa et Carleton. 

C’est donc sans surprise que ses ouvrages, pour certains traduits dans plusieurs langues, ont eu un impact dans le domaine de l’éducation comme l’explique M. Turbide. 

« Il a écrit un grand nombre de textes dans différents genres littéraires : romans, nouvelles, essais. Ses textes ont été utilisés dans les différents ministères notamment en éducation pour différentes applications dans les programmes pédagogiques. Plusieurs de ses recueils ont été utilisés dans le secondaire et à l’université à Montréal, à Ottawa mais aussi en Italie, en Allemagne. »

Malgré un succès considérable avec de nombreuses récompenses comme le Prix du livre d’Ottawa qu’il a remporté à six reprises ou encore le Prix Trillium décerné au roman ​​Le Balcon dans le ciel en 1996, Maurice Henrie était selon Yves Turbide « une personne qui montrait une certaine humilité tout en ayant une grande assurance dans ses propos. Il avait un désir féroce d’écrire et de commenter, de débattre dans les milieux littéraires en Ontario ».

Cet envie de débattre et de défendre la langue française en Ontario l’a mené en politique. Travaillant au sein de pas moins de dix ministères et organismes, il s’est surtout distingué dans le domaine des langues officielles. Il a en effet participé à la rédaction de la première Loi sur les langues officielles aux côtés du premier commissaire aux langues officielles Keith Spicer en 1969. 

C’est majoritairement la deuxième partie de sa vie qu’il a consacrée à l’écriture et ceux jusqu’en 2022, où il a publié ce qui sera son dernier ouvrage intitulé La tête haute, récompensé par un ultime Prix du livre d’Ottawa en 2023. 

Pour lui rendre un dernier hommage, une célébration de sa vie aura lieu le samedi 19 octobre 2024 à 10h00 à la chapelle de la Maison funéraire Racine, Robert & Gauthier. La famille recevra les condoléances à partir de 9h30.