La crise des opioïdes est particulièrement sévère à Sudbury depuis la pandémie. Source : Canva

SUDBURY – Les attentes sont nombreuses en amont du premier Sommet sur la crise des opioïdes qui sévit dans la ville du nickel. Les organismes responsables de l’événement qui aura lieu la semaine prochaine espèrent en ressortir avec des pistes de solution actives pour contrer l’augmentation fulgurante des décès liés à la consommation de drogue à Sudbury.

Proposé suite à une motion lors du conseil municipal en juin dernier, ce Sommet répond à une urgence dans la ville de Sudbury qui connaît une augmentation fulgurante des consommations d’opiacés.

À l’époque, une présentation en personne du docteur Dirk Huyer, coroner en chef de l’Ontario, avait tiré la sonnette d’alarme, signalant une augmentation de 193 % des taux de décès liés à la toxicité des opioïdes dans cette ville depuis 2018.

C’est plus de trois fois la hausse enregistrée en Ontario et 38 % plus élevé que dans le reste du Nord de l’Ontario selon les données du coroner.

De son côté, le conseil de Santé publique de Sudbury et districts avait aussi pris connaissance de la présentation de la directrice générale, Sandra Laclé, laquelle avait relevé que Sudbury arrive en deuxième position en termes de taux de mortalité dans le Nord, après Thunder Bay.

Par et pour Sudbury

Suivant la recommandation du coroner invitant à trouver des solutions spécifiquement pour la situation à Sudbury, ce sommet est co-organisé par des représentants du personnel de la Ville, de Santé publique Sudbury et districts, des Services de police du Grand Sudbury ainsi que des organismes de services sociaux communautaires. Le budget mobilisé est de 140 000$, tirés de l’excédent existant dans les services sociaux et à l’enfance de la ville en 2023.

Sudbury est la ville qui a connu une augmentation notable de la consommation dans le Nord avec un taux de mortalité par opioïdes de 54 pour 100 000 habitants de 2018 à 2022, comparativement à un taux de 43,7 pour l’ensemble du Nord de l’Ontario, selon Mme Laclé.

Un des objectifs de ce sommet monopolisant plusieurs centaines de personnes dans l’organisation est de comprendre les raisons de cette augmentation et de trouver des actions concrètes pouvant la contrer.

« Le focus est sur Sudbury, mais la Santé publique parle avec plusieurs communautés du Nord et on espère travailler avec d’autres villes », explique Caroline Lavoie, infirmière au bureau de Santé publique de Sudbury et districts.

La francophone espère que ce Sommet apportera des solutions qui seront rapidement applicables comme ce fut le cas avec celui organisé par la Nation Anishinabek à Sault Ste. Marie en mai dernier : « On souhaite aussi avoir des résultats comme eux autres et leur parler pour trouver des solutions pour le Nord, au-delà de Sudbury. »

Pour Caroline Lavoie, infirmière à Sudbury, ce sommet arrive au meilleur moment. Gracieuseté

Stigmatisation

Selon l’infirmière qui a passé trois ans dans le système hospitalier, la stigmatisation reste le plus grand frein à la prévention : « Les mots qu’on utilise, la manière dont on parle aux gens, c’est vraiment la plus grande barrière. »

Celle-ci souhaite adresser un conseil aux personnes soutenant des individus en prise à des troubles de consommation : « Prenez de leurs nouvelles, transportez la naloxone, examinez vos préjugés. »

Le sommet aura lieu les 7 et 8 décembre au Centre communautaire Edgar-Leclair, dans la collectivité d’Azilda. Des conférences, ateliers et tables rondes auront lieu durant les deux journées avec une discussion en grand groupe au deuxième et dernier jour.

L’accès se fera sur invitation seulement, les médias ne seront pas autorisés sur place pour des raisons de protection et de sécurité des intervenants, selon la santé publique de Sudbury.

Les présentations seront en anglais mais des traductions en français seront disponibles selon les informations du bureau de santé publique. Un rapport final et le plan d’action seront présentés plus tard au conseil municipal.