Dominic LeBlanc veut rencontrer le gouvernement ontarien

Le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc. Crédit image: Benjamin Vachet

OTTAWA – Le nouveau ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, assure que le gouvernement fédéral a plus de points communs que de différences avec le gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford.

BENJAMIN VACHET
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Ce mercredi, le premier ministre a procédé à son troisième remaniement depuis sa victoire aux élections d’octobre 2015. Une décision sans doute motivée par l’approche des élections fédérales, à l’automne 2019, mais aussi par les changements politiques au sein de la Confédération, à commencer par la victoire des progressistes-conservateurs de Doug Ford, en Ontario.

La passe d’armes entre le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen et la ministre ontarienne des Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires, Lisa MacLeod, en charge du dossier de l’immigration, vendredi dernier, sur la question de l’accueil des demandeurs d’asile, a annoncé une relation difficile.

Raison pour laquelle le premier ministre a décidé de se départir du dossier des Affaires intergouvernementales pour confier à Dominic LeBlanc le soin de « mettre en œuvre des priorités et des engagements nationaux qui reposent sur des relations étroites » avec les provinces et territoires.

« Pour bien servir les Canadiens dans une nouvelle configuration de premiers ministres provinciaux je voulais avoir quelqu’un qui puisse se dédier vraiment aux relations avec les provinces », a expliqué M. Trudeau.

Pour la politologue de l’Université d’Ottawa, Linda Cardinal, ce changement était essentiel.

« M. Trudeau n’aurait jamais dû prendre le dossier des Affaires gouvernementales, car quand ça se passe mal, il n’y a personne d’autre que lui à blâmer, aucun ministre pour porter le chapeau. »

Un « pitbull » pour négocier avec l’Ontario

Outre la question des demandeurs d’asile, les points d’achoppement sont nombreux entre les progressistes-conservateurs ontariens et le gouvernement libéral fédéral, notamment sur la question de la taxe sur le carbone.

« Je veux travailler de manière constructive avec M. Ford et son gouvernement », a voulu tempérer le nouveau ministre des Affaires intergouvernementales. « Je compte rencontrer ses ministres dans les semaines à venir. M. Ford veut faire grossir l’économie, nous avons ça en commun! Je pense d’ailleurs que nous avons plus de choses en commun que de différences. »

Mais pour Mme Cardinal, les relations ont déjà mal commencé entre l’Ontario et le gouvernement fédéral, et le choix de M. LeBlanc n’est pas anodin, alors que d’autres provinces, comme l’Alberta et le Québec, pourraient elles aussi basculer dans le giron de partis politiques moins favorables au gouvernement libéral de M. Trudeau.

« M. LeBlanc a la réputation d’être un pitbull. Le gouvernement fédéral se prépare à des relations houleuses avec l’Ontario et il faut une personne capable de donner la réplique à M. Ford, ce que le premier ministre ne sait pas faire. »

Sous une apparente bonhomie, le ministre LeBlanc n’a d’ailleurs pas tardé à envoyer un message de fermeté.

« On va débuter la conversation sur une base positive, de collaboration. Je vais être doux et gentil, mais nous avons notre agenda et allons garder nos engagements et les remplir. »

L’Ontario domine toujours le cabinet

Le remaniement de mercredi porte à 35, le nombre de ministres au sein du cabinet de Justin Trudeau, contre 30 auparavant. Le cabinet compte 18 hommes et 17 femmes.

Sur les cinq nouveaux ministres, trois sont issus de l’Ontario. Le député de Scarborough-Sud-Ouest Bill Blair a été nommé ministre de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé. L’élue de Markham-Thornhill, Mary Ng, occupera le poste de ministre de la Petite Entreprise et de la Promotion des exportations. Enfin, Filomena Tassi, députée de Hamilton-Ouest-Ancaster-Dundas, hérite du nouveau poste de ministre des Aînés.

Cela porte à 15 le nombre de ministres issus de l’Ontario, qui est la province la plus représentée au sein du gouvernement de Justin Trudeau.