Doug Ford prend les rênes du pouvoir en Ontario

Doug Ford, chef du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) lors du dévoilement du budget 2018 à Toronto. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – Malgré les controverses des derniers mois et 15 ans après la défaite d’Ernie Eves, le Parti progressiste-conservateur (Parti PC) formera le prochain gouvernement ontarien.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Le chemin de la victoire n’aura pas été de tout repos pour le Parti PC et son chef, Doug Ford, alors que de nombreux scandales ont touché de près ou de loin la formation politique tout au long de ces élections. Lors du déclenchement de la campagne, le 9 mai dernier, le Parti PC était crédité de 41 % des intentions de vote.

Les espoirs des progressistes-conservateurs ont rapidement été confirmés. Il n’aura fallu que quelques minutes pour que le Parti PC obtienne une majorité de députés.

Doug Ford a promis de mettre fin « à la fête avec l’argent des contribuables ».

« Je m’engage à ramener la prospérité en Ontario. Ce soir, vous avez envoyé un message clair au reste du monde : l’Ontario est ouvert au commerce », a fait part Doug Ford.

Le nouveau premier ministre de l’Ontario s’est engagé à diriger un gouvernement « pour les gens ».

« L’aide est arrivée », a lancé M. Ford sous les applaudissements des quelques milliers de partisans réunis dans son fief d’Etobicoke, dans un discours uniquement en anglais.

En entrevue avec #ONfr, Cozette Giannini, conseillère pour les communautés culturelles pour le chef du Parti PC, a voulu être rassurante pour les Franco-Ontariens. Selon elle, Doug Ford aura une oreille attentive pour tous, y compris les francophones. Même son de cloche chez le député fédéral de Parry Sound-Muskoka, Tony Clement. Ce dernier a fait campagne auprès de nombreux candidats du Parti PC dans cette campagne.

« M. Ford écoutera tout le monde », dit-il.

Le NPD double sa présence à Queen’s Park

Au moment de la dissolution de la chambre législative de Queen’s Park, le Nouveau Parti démocratique (NPD) comptait 18 sièges. À la fin de cette soirée, il en comptait une quarantaine.

« Nous avons remporté plus de sièges que nous n’en avons eus depuis une génération. Le NPD a rejeté les politiques de la peur. Nous avons mis l’espoir et notre vision pour un meilleur avenir au cœur de notre campagne », a souligné la chef du NPD, Andrea Horwath.

Avec ces gains, Mme Horwath devient de facto la chef de l’opposition officielle à Queen’s Park.

Un chemin vers la victoire mouvementé

Tranquillement au cours des 28 derniers jours, l’avance du Parti PC s’est réduite avec son plus proche adversaire, le NPD. Dans les derniers jours de la campagne, le chef du Parti PC a même été personnellement nommé dans une poursuite déposée par sa belle-sœur, Reneta Ford, la veuve de son défunt frère, Rob Ford.

La formation politique n’aura également pas connu une année de tout repos après la démission surprise de son chef, Patrick Brown, dans la nuit du 27 au 28 janvier dernier. M. Brown a été accusé par deux femmes d’avoir eu des gestes déplacés à leur égard.

Ce départ a forcé le Parti PC à tenir une course à la direction à seulement deux mois du déclenchement des élections. Celle-ci a porté Doug Ford à la tête de la formation politique qui s’est présenté comme le défenseur des contribuables. Au moment de sa prise de pouvoir, le Parti PC était crédité de plus de 45 % des votes.

Au moment de la dissolution de la chambre législative de Queen’s Park, le Parti PC comptait 36 sièges.


Décompte (provisoire) :

Parti PC : 76 députés

NPD : 40 députés

Parti libéral de l’Ontario : 7 députés

Parti Vert : 1 député