Écoles francophones : l’absentéisme répond présent
Ce n’est un secret pour personne, les conseils scolaires francophones de l’Ontario faisaient face à un déficit du personnel enseignant avant même l’apparition du coronavirus. Toutefois, Omicron, est venu enfoncer le clou, et ce d’une manière que les acteurs du secteur espèrent temporaire, car c’est bien d’absentéisme dont il s’agit. Zoom sur le phénomène dans les conseils francophones de la province.
Alors que l’Ontario fait un nouveau grand pas vers un retour à la normale concernant la scolarisation de ses élèves avec, notamment, la récente décision d’autoriser ces derniers à suivre quatre cours par jour en présentiel au lieu de deux, à l’instar de ce qui se faisait avant la pandémie, voilà que le phénomène de l’absentéisme vient jouer les trouble-fête. Plus que cela, certains conseils scolaires de l’Ontario sont aux prises avec des taux d’absentéismes inédits de leur personnel, mais aussi de leurs élèves.
Et pour cause, la propagation rapide du variant Omicron pousse le gouvernement à prendre des mesures restrictives telles que celle qui stipule que si un enseignant ou un membre de son foyer présente un test positif ou des symptômes liés à la COVID-19, il doit s’isoler sans attendre. Une période d’isolement qui s’étale de cinq à dix jours, selon son statut vaccinal.
« Le Conseil scolaire catholique MonAvenir, tout comme les autres conseils scolaires de langue française, souffre d’une pénurie de personnel, et ce depuis plusieurs années. La pandémie, qui engendre des cas d’absentéisme pour maladie ou pour isolement préventif, fait en sorte que ce défi est d’autant plus accru », rapporte Virginie Oger du Service des relations corporatives au Conseil scolaire catholique MonAvenir.
Près de 15% d’absentéisme
Pour avoir une idée sur l’ampleur du problème, il faut jeter un œil sur le nouvel outil mis en place par le gouvernement et qui permet aux conseils scolaires de rapporter d’une manière quotidienne le nombre et le pourcentage d’élèves et de membres du personnel absents.
Le taux moyen des élèves et des membres du personnel signalés absents le 7 février dans les conseils scolaires francophones de la province est d’environ 15%. Cependant, la répartition de ces absences est loin d’être homogène dans l’ensemble des conseils et varie grandement entre les écoles d’un même conseil scolaire.
La fermeture en ultime recours
Du côté des assidus, on retrouve le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est avec 7 %, talonné de près par le Conseil scolaire catholique MonAvenir et le Conseil scolaire Viamonde.
« Le variant Omicron n’a pas, jusqu’ici, entraîné d’augmentation considérable du taux d’absentéisme à Viamonde. Nous parvenons généralement à remplacer 80 % des personnes absentes. Pour le reste, les écoles parviennent à se réorganiser à l’interne pour assurer la livraison des services », explique Steve Lapierre, Directeur par intérim du secteur des communications et du marketing à Viamonde.
Et d’ajouter : « Tous les corps d’emplois sont affectés, notamment en raison d’une pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs domaines, même sans considérer la COVID. »
Toutefois, tous les conseils scolaires de l’Ontario ont été informés par le ministère de tutelle que le retour des élèves à l’apprentissage en ligne en raison du déficit du personnel est à prévoir en tout dernier recours.
Ce qui explique le faible nombre de fermetures affiché jusque-là. En effet, au 7 février, elles étaient seulement cinq écoles fermées sur un total de 4 844, soit à peine 0,10%.
Ce texte a été modifié le vendredi 11 février à 10h15.