
Élections 2025 : les partis se positionnent sur les enjeux francophones


Quelques heures avant le débat provincial francophone mercredi, l’AFO a partagé les réponses des quatre principaux partis à une vingtaine de questions d’enjeux prioritaires pour lesquels les francophones ont eu l’occasion de se prononcer par le biais d’un sondage. Parmi les réponses proposées par les partis, des mesures financières pour l’Université de Sudbury, la pénurie francophone en santé en français, et les moyens pour assurer un continuum en éducation de la petite enfance au postsecondaire.
Des enjeux francophones in english pour les libéraux
Le document de l’AFO d’une trentaine de pages comptait une vingtaine de questions sur divers enjeux. Il a été complété en entier par les quatre principaux partis. Lles libéraux ont répondu à l’ensemble des enjeux francophones avec des réponses… en anglais.

Le NPD a répondu en français et dans la langue de Shakespeare alors que les progressistes-conservateurs et les Verts ont offert des réponses dans la langue de Molière.
Engagement financier divergeant pour l’Université de Sudbury
Le NPD répond de but en blanc vouloir « investir dans l’Université de Sudbury, une institution par et pour les francophones », de même pour le Parti vert.
Le Parti libéral a déclaré qu’ils fourniraient « un financement de base à l’Université de Sudbury et veilleront à ce qu’elle joue un rôle essentiel dans l’offre de programmes universitaires de langue française dans le proche Nord de l’Ontario et un financement de fonctionnement adéquat ».
Le Parti progressiste-conservateur (PC), du gouvernement sortant, ne s’est pas engagé à fournir un potentiel financement futur et a souligné les alternatives du postsecondaire en français : « Le gouvernement Ford a donné la gouvernance par et pour à l’Université de Hearst et à l’Université de l’Ontario français. »

« Nous nous réjouissons du partenariat établi entre l’Université de Sudbury et l’Université d’Ottawa. Cette entente marque une étape importante dans la collaboration entre les établissements postsecondaires de langue française pour faire progresser l’éducation en langue française en Ontario. »
Difficulté d’accès aux soins de santé en français
Là encore, les approches diffèrent entre les partis.
Le PC s’est attaché à son bilan affirmant : « c’est le gouvernement de Doug Ford qui a non seulement enchâssé l’offre active dans la Loi, mais qui lui a donné le cadre législatif le plus robuste au pays. Désormais, le fardeau de connaître son droit d’être servi en français ne repose plus sur le dos du citoyen, mais sur celui des fournisseurs de services. »
Le parti précise qu’il « poursuivra sa collaboration avec la communauté franco-ontarienne pour trouver et mettre en œuvre des façons d’augmenter l’accès à des soins de santé en français ».
Côté NPD, plusieurs mesures sont présentées pour pallier la pénurie francophone dans le domaine de la santé.
« Nous ajouterons davantage de médecins au système de soins primaires de l’Ontario en augmentant le nombre de places en résidence en médecine et en incitant les nouveaux diplômés à travailler au sein d’équipes interdisciplinaires, garantissant ainsi aux francophones un accès aux soins dans leur langue », mentionne le NPD dans le document.
« De plus, nous éliminerons les obstacles qui empêchent 13 000 médecins formés à l’international – dont beaucoup sont francophones et prêts à exercer – de rejoindre notre système de santé. En apportant ces changements et en veillant à ce que les services en français ne soient pas une simple réflexion après coup, mais bien un droit, nous construirons un système de santé qui répond véritablement aux besoins de tous les Ontariens », ajoute l’opposition officielle sortante à Queen’s Park.
Le Parti vert préfère une approche par la traduction, avec la mobilisation d’interprètes et de traducteurs pour la création de documents écrits multilingues dans les services financés par l’État. D’ajouter vouloir investir « dans l’éducation, la formation en français et l’intégration de nouveaux arrivants dans des professions ciblées ».
Le Parti libéral souhaite « créer de nouvelles écoles de médecine et doubler les places dans les facultés de médecine et les places de résidence, y compris des places supplémentaires dans les facultés de médecine et des places en résidence à l’Université d’Ottawa et élargir les possibilités de recevoir une formation médicale en français ».
Il avance également l’idée « de systèmes de dossiers électroniques interopérables et d’améliorer les soins virtuels et la télésanté pour permettre aux patients d’accéder facilement aux soins primaires, notamment en français ».
Continuum en éducation francophone
« Nous investirons dans les services de garde francophones, un véritable tremplin vers l’éducation en français », promet le NPD.
« Le système francophone a besoin de ressources en français et d’une formule de financement qui reflète ses besoins uniques. Nous annulerons les coupes effectuées par Ford dans l’éducation et nous réviserons la formule de financement afin d’assurer une répartition équitable et adaptée aux besoins. Pour l’enseignement postsecondaire, nous investirons dans une université francophone. »
Le parti néo-démocrate assure vouloir mettre fin aux déserts scolaires et les disparités géographiques dans la province en créant de nouvelles écoles.
Tout comme ceux-ci, le Parti vert comprend les services de garde comme stade clé à part entière de l’éducation en français : « Il est essentiel d’avoir des milieux éducatifs en français à tous les stades. »
Leur engagement consiste aussi à renforcer les conseils scolaires francophones de la province et de créer des incitations pour augmenter le nombre de francophones dans les programmes des collèges d’enseignants.
Le PC rappelle avoir « créé l’Université de l’Ontario français et donné la charte à l’Université de Hearst ». L’argument reste le maintien d’une « économie forte » pour la protection des services. « C’est pourquoi nous allons faire tout ce qui est nécessaire pour protéger l’Ontario de la menace des tarifs de Trump », conclut celui-ci.
Le gouvernement sortant avance également sa stratégie de recrutement et de rétention du personnel enseignant et l’augmentation du nombre de places en enseignement dans les universités.
« Nous travaillons avec les autres provinces et le gouvernement fédéral pour créer un corridor d’immigration pour le personnel enseignant. »
Les libéraux souhaitent quant à eux élargir les programmes de langue française dans les écoles primaires, secondaires et au postsecondaire tout en améliorant également les programmes d’immersion française et de français langue seconde.
L’approche libérale est également de recruter, de fidéliser et d’attirer davantage de travailleurs en éducation francophones et bilingues.
« Les libéraux de l’Ontario doubleront le financement du plan d’immobilisations scolaires afin d’éliminer le retard dans la réparation des écoles et de construire de nombreuses nouvelles écoles dans toute la province », promettent également ceux-ci.
Le questionnaire complet est à retrouver sur le site de l’AFO.
Les votes par anticipation commencent dès jeudi. Les électeurs peuvent voter dans n’importe quel bureau de vote par anticipation dans leur circonscription respective les 20, 21 et 22 février. Le jour du scrutin final se tiendra le 27 février prochain.
Avec la collaboration de Pascal Vachon