
Élections fédérales : un balado pour aller à l’essentiel

La campagne électorale touche à sa fin. Dans le secret des urnes, des millions de Canadiens vont choisir, ce lundi, le député qui représentera leur circonscription à la Chambre des communes pour les quatre ans à venir. Au cours des derniers jours, ONFR a décrypté les enjeux francophones d’un océan à l’autre, en invitant experts et candidats de tous bords au micro de la mordue de politique Stéphanie Chouinard. Sept épisodes à revivre ici.
Dans le premier épisode, on s’intéresse aux différentes dynamiques à l’œuvre dans l’est du pays, notamment au Nouveau-Brunswick, une des provinces les plus dépendantes de l’économie américaine. Gabriel Arseneault, professeur agrégé en science politique à l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton, revient sur la façon de voter des francophones dans l’histoire et du poids des Acadiens au Parlement.
De l’Acadie aux Prairies, cap sur Edmonton, dans l’Ouest canadien, dans une deuxième partie. L’unité du pays est-elle en jeu? Quel impact a pu avoir la première ministre conservatrice de la province sur la campagne? Quels sont les espoirs et priorités des francophones de l’Ouest? Frédéric Boily, professeur de au Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta à Edmonton, apporte son éclairage.
L’épisode 2 nous emmène en Ontario où Luc Turgeon, professeur de Science politique de l’Université d’Ottawa, relate le renversement de situation qui s’est produit entre l’automne dernier et les bouleversements tarifaires américain qui a rebattu les cartes. Il revient entre autres sur l’influence de Doug Ford, le poids électoral des banlieues torontoises et le soutien actif de la ministre des Affaires francophones au chef Pierre Poilievre.
Le Québec complète le menu de ce deuxième épisode avec l’expertise de Daniel Béland, directeur de l’Institut d’études canadiennes de McGill. Tout y passe : le bilinguisme de Mark Carney, les intérêts divergents des francophones du Québec et hors Québec, les relations avec les États-Unis, le fédéralisme et la souveraineté canadienne versus le désir d’autonomie provinciale, la course du Bloc québécois…
Après l’analyse des experts dans les deux premiers épisodes, Stéphanie Chouinard entame une tournée des partis en commençant par le Nouveau Parti démocratique avec François Choquette. Le candidat dans Drummond (Québec) défend la taxation des ultrariches, la création d’un régime universel d’assurance médicaments et des investissements dans le postsecondaire en français.
Celui qui est aussi un ancien député fédéral évoque les engagements de son parti en faveur des langues officielles et la ferme intention de son parti d’augmenter le financement de base des institutions postsecondaires.
Même si les francophones hors Québec ne sont pas l’auditoire principal du Bloc québécois, Mario Beaulieu, le député sortant de La Pointe-de-l’Île (Montréal) trace des lignes de solidarité et revient longuement sur la Loi sur les langues officielles, ayant lui-même été au cœur de son processus de modernisation.
« Il reste un immense travail à faire », selon le porte-parole du Bloc québécois sur les langues officielles. « La Loi va continuer à nuire au Québec (…) On a quand même appuyé C-13 pour les francophones hors Québec par solidarité. »
« Le Parti conservateur s’engage à accélérer le processus (d’application de la Loi sur les langues officielles) pour que le commissaire ait les pleins pouvoirs », affirme Joël Godin au micro d’ONFR. Le député conservateur sortant de Portneuf-Jacques-Cartier décrit dans notre épisode 5 une situation « inacceptable », trois ans après la modernisation de la Loi.
Il clarifie aussi la position de son parti sur le définancement de la CBC sans impacter Radio-Canada, et revient sur la cible de 20 % d’immigration francophone annoncée lors du débat télévisé en français, une cible supérieure à celle réclamée par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA).
Au centre de l’épisode 6, Jonathan Pedneault, cochef du Parti vert évoque la nécessité d’une ambition plus forte en matière d’immigration francophone pour soutenir les besoins des communautés hors Québec. Il rappelle en outre qu’« au travers des communautés anglophones, le français n’est pas assez valorisée et on continue d’avoir un manque crucial de bilinguisme au niveau des institutions fédérales ».
Quelle que soit l’issue du scrutin, M. Pedneault affirme qu’il mettra la pression sur le prochain gouvernement fédéral pour que le financement soit à la hauteur en matière de langues officielles, mais aussi au niveau de l’éducation et du postsecondaire.
Dernier invité de notre balado politique, le candidat libéral sortant de Laurier-Sainte-Marie, Steven Guilbeault s’explique sur la dénomination de son ministère (Culture et Identité canadiennes) qui « efface » le titre des Langues officielles dont il a également la charge et qui a créé des incompréhensions.
Il évoque le financement du Plan d’action pour les langues officielles : « Si je reviens a ce poste je consulterais les organisations à travers le pays (…). Des ajustements sont nécessaires ». Dans le dossier des langues autochtones, il concède qu’il reste beaucoup de travail à faire pour arrimer la question de la réconciliation à celle des langues officielles.