Élections partielles : un double test pour le gouvernement à mi-mandat
Deux nouveaux députés seront élus ce jeudi dans les circonscriptions de Milton et de Lambton-Kent-Middlesex, jusqu’alors aux mains des conservateurs. Chaque parti espère gagner du terrain et poser des jalons dans l’échiquier à deux ans des élections provinciales de 2026. Décryptage à la loupe des revirements possibles avec un politologue, 48 heures avant le scrutin.
Occupé par le député progressiste-conservateur et ministre de la Réduction des formalités administratives Parm Gill depuis 2018, le siège de Milton s’est libéré après sa démission en janvier dernier, celui-ci briguant un siège fédéral aux côtés de Pierre Poilièvre, chef de l’opposition officielle sur la Colline parlementaire.
Circonscription devenue indépendante en 2018, Milton faisait auparavant partie de Halton à dominante conservatrice, ayant toutefois souvent alterné avec le Parti libéral de l’Ontario. La députée précédant M. Gill, de 2014 à 2018, n’était d’ailleurs autre que l’ancienne ministre de l’Éducation libérale Indira Naidoo-Harris.
Proche géographiquement de son fief de Mississauga, la nouvelle cheffe du Parti libéral Bonnie Crombie était un temps pressentie pour se lancer dans la course, étant toujours sans siège à Queen’s Park.
« Le parti ne s’est pas risqué à une défaite qui aurait pu affaiblir leur nouvelle leader, bien que cela aurait pu être une possibilité, les sondages montrant une légère avance pour le candidat libéral », explique le politologue Peter Graefe au micro d’ONFR.
Coïncidence ou non, le candidat choisi par le Parti progressiste-conservateur, Zee Hamid, est un ancien sympathisant du parti libéral, s’étant présenté à l’investiture libérale avant les élections fédérales de 2015.
« Peut-être une volonté dissuasive envers Mme Crombie et une vision stratégique pour aller chercher une partie de l’électorat libéral en se positionnant plus centriste », analyse M. Graefe.
« Il reste que le Parti libéral est passé proche aux élections provinciales de 2022 et que le député libéral Adam Van Koeverden occupe le siège fédéral depuis 2019. Un changement de cap est une possibilité pour Milton. »
Originaire et résident de Milton, Galen Naidoo Harris défendra les couleurs du Parti libéral, la candidate Edie Strachan y représentera le NPD, et le candidat Kyle Hutton, les Verts, tous deux résidant à Milton.
Lambton-Kent-Middlesex, terres rurales plus conservatrices
Le député conservateur et ministre du Travail Monte McNaughton, ministre du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences occupait quant à lui le siège de Lambton-Kent-Middlesex depuis 2011, et ce jusqu’à son retrait de la vie politique fin septembre 2023.
Redécoupée en 1999 à partir de certaines parties de Lambton, Chatham-Kent et Middlesex, pour correspondre au découpage fédéral, la circonscription a majoritairement évolué sous la bannière conservatrice.
« La région entourant Lambton et Sarnia est très rurale et le parti conservateur y a des bases solides depuis de nombreuses années. Ce serait une plus grande surprise s’il y avait un changement », remarque M. Graefe.
La circonscription du Sud-Ouest comprend notamment le village très francophone de Pain Court, au sud.
Le candidat progressiste-conservateur Steve Pinsonneault disputera le siège à la néo-démocrate Kathryn Shailer, à la candidate libérale Cathy Burghardt-Jesson et à Andraena Tilgner, du Parti vert, tous résidents de la circonscription.
Ce jeudi, jour de l’élection, 72 bureaux de scrutin seront ouverts dans Lambton-Kent-Middlesex et 42 à Milton, de 9 h à 21 h.