Éoliennes près d’aéroports : Jim Wilson sonne l’alarme
TORONTO – Le député progressiste-conservateur Jim Wilson demande au gouvernement de l’Ontario de mettre un frein à l’installation d’éoliennes près des aéroports de Collingwood et de Stayner, dans sa circonscription de Simcoe-Grey. L’élu dit craindre pour la sécurité aérienne si le projet va de l’avant.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
Le promoteur WPD Canada souhaite ériger huit éoliennes d’une hauteur de 152 mètres entre l’aéroport régional de Collingwood et l’aérodrome de Stayner, près la baie Georgienne. Deux de ces éoliennes seraient situées dans un rayon de 4 kilomètres de l’aéroport de Collingwood.
« C’est ridicule », a pesté M. Wilson lors d’un point de presse à Queen’s Park, jeudi 21 avril. « Les avions qui décollent et atterrissent à l’aéroport de Collingwood n’auraient que quelques secondes (pour éviter) d’entrer en collision avec ces structures. »
L’élu de Simcoe-Grey dit qu’il existe actuellement un vide entre la réglementation provinciale en matière d’énergie verte et la réglementation fédérale en matière de sécurité aérienne.
« Il y a un vide parce que les gens chez NAV Canada n’ont jamais cru qu’un gouvernement serait assez stupide pour autoriser l’installation d’éoliennes de 150 mètres près d’un aéroport », a tonné M. Wilson. « Toutes les provinces, à l’exception de l’Ontario, ont des entités de planification pour leur dire qu’elles ne peuvent tout simplement pas mettre des éoliennes à de tels endroits. »
NAV Canada est responsable du contrôle sécuritaire du trafic aérien civil dans l’espace aérien canadien.
« Pas d’enjeu de sécurité », dit le ministre
Le ministre de l’Environnement et de l’Action contre le changement climatique, Glen Murray, affirme au contraire que NAV Canada ne voit aucun problème à installer des éoliennes près des aéroports de Collingwood et de Stayner.
« J’ai devant moi trois pages de notes d’une demi-douzaine de rencontres. À chaque fois, NAV Canada et Transports Canada (…) ont dit qu’il n’y avait pas d’enjeu de sécurité », s’est défendu M Murray lors de la période de questions à Queen’s Park, le 21 avril. « J’ai un aéroport dans ma circonscription (de Toronto-Centre) et des avions volent près de très hauts édifices et des cheminées qui sont plus proches que ne le seraient (les éoliennes) dans ce cas-ci. »
L’entreprise WPD affirme, elle aussi, que son projet est sécuritaire et qu’il répond aux exigences de NAV Canada et de Transports Canada.
Les municipalités de Clearview et de Collingwood et plusieurs de leurs résidents s’opposent à l’arrivée de huit éoliennes près des aéroports sur leur territoire. Ils craignent une collision mortelle entre un petit avion et une éolienne, comme celle qui a fait quatre victimes en 2014 dans l’État américain du Dakota-du-Sud.
« Les deux aéroports sont très près de la baie Georgienne et de son microclimat. Il y a de la pluie, du brouillard et de la neige plus souvent que pour la plupart des aéroports dans le sud de l’Ontario. La visibilité est parfois mauvaise. Et ces éoliennes sont blanches, comme les nuages, le brouillard et la neige », a fait valoir à la presse parlementaire le pilote d’avion Kevin Elwood, qui est propriétaire du petit aérodrome de Stayner.