Ford à Ottawa : train léger et discours antisystème

Le candidat Doug Ford rencontre des partisans à Ottawa.Crédit image:

OTTAWA – Les trois principaux aspirants à la chefferie du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario ont posé leurs valises à Ottawa pour la fin de semaine. Vendredi 9 février, Doug Ford avait choisi le sous-sol de l’église Saints Peter and Paul Melkite pour rencontrer ses partisans.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

Un lieu qui ne résulte pas du hasard, et sert à cultiver le style de la « Ford Nation » : ouvertement antisystème et proche des citoyens. « Je ne suis pas une élite », a d’emblée rappelé l’ancien conseiller municipal de Toronto devant la centaine de militants.

« Les gens communs seront entendus. Vous n’aurez pas besoin d’être des big shot donnant au parti 5 000 dollars pour être entendu », a martelé M. Ford. « Je sais qu’à Vanier, si vous avez l’opportunité d’appeler le gouvernement, ils vous transfèrent d’un département à l’autre puis à un autre. »

 

Numéro de téléphone offert

Son frère, l’ancien maire de Toronto, avait l’habitude de donner publiquement son numéro de téléphone. M. Ford a aussi lâché le sien, précisant que « personne, hormis moi, n’utilisait ce numéro ».

Entre applaudissements nourris, et flèches tirées à l’endroit de la première ministre Wynne, les militants ont aussi donné le ton du rassemblement. À plusieurs reprises, le leader de la « Ford Nation » s’est volontairement fait laisser couper la parole par des militants enjoués ou en colère.

Doug Ford s’adresse à ses partisans. Crédit image : Sébastien Pierroz

Des quinze minutes montre en main de son discours, M. Ford n’a finalement parlé très peu d’Ottawa. Une pique tout de même acerbe à l’endroit de la municipalité : « Il faut s’assurer qu’à Ottawa, nous ayons le train léger. Mais au fait, je dois vous demander combien de temps vont encore durer les travaux? »

Une référence directe au nouveau retard pour la mise en service prévue en novembre, contre la date du 24 mai initialement annoncée.

Sans surprise, M. Ford ne s’est jamais exprimé en français. Des remarques fusant des militants, aucune n’a été faite dans la langue de Champlain.

 

Taxe sur le carbone et réduction budgétaire

Pour le reste, ce passage à Ottawa a donné le ton aux trente prochains jours de campagne pour Doug Ford. En premier lieu, donner plus de transparence à la vie politique. « Queen’s Park est corrompue de haut en bas », a décoché celui qui n’a jamais siégé à l’Assemblée législative de l’Ontario.

De son programme électoral énuméré, M. Ford est revenu sur le dossier de la taxe sur le carbone. « Nous nous débarrasserons de cette taxe sur le carbone », a fait part le candidat. Cette position converge avec ses principales rivales, Caroline Muloney et Christine Elliott. Une rupture dès lors avec la position écrite dans la plateforme du parti dévoilée par le précédent chef, Patrick Brown.

Considérée comme un manque à gagner de 4 millions de dollars, la suppression de la taxe sur le carbone n’inquiète pas vraiment M. Ford. Citant l’expérience de son frère et et son refus d’augmenter les impôts à la mairie de Toronto, le candidat souhaite des coupes de 2 % dans le budget provincial qu’il estime gangréné par « les gaspillages ».

Doug Ford et Christine Elliott doivent prendre la parole ce samedi dans la cadre de la Conférence du Centre Manning. Ce vendredi, Caroline Mulroney avait ouvert le bal. L’événement, qui se déroule chaque année dans la capitale, réunit des centaines de militants conservateurs de tout le Canada.


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