Francis Drouin, député fédéral de Glengarry-Prescott-Russell Crédit image: Gracieuseté Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF)

OTTAWA – Le député franco-ontarien Francis Drouin pourra conserver son poste de président de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) après un vote de ses membres jeudi soir.

Le vote a été tenu jeudi soir lors d’une séance virtuelle à huis clos, fermée au public et aux journalistes. Seuls les membres de l’APF pouvaient y participer. Le vote a été tenu en secret donc il est impossible de savoir qui et combien de députés ont appuyé Francis Drouin. Le député du Bloc Québécois, René Villemure, un des vice-présidents de l’APF avaient demandé une réunion spéciale pour destituer le représentant franco-ontarien de la présidence, mais la motion a été battue par la majorité libérale.

« Il va de soi que son attitude est indigne de ce que la population est en droit d’attendre d’un élu, et a fortiori, de quelqu’un qui occupe une fonction de président d’une association aussi importante que l’APF. La plus haute des fonctions exige le plus haut niveau d’exemplarité, d’autant plus quand elle touche un enjeu aussi central et sensible que la francophonie », déplore M. Villemure dans un communiqué quelques instants après le scrutin.

Le NPD, le Parti conservateur et le Bloc Québécois réclamaient la démission de l’élu de l’Est ontarien de l’APF après qu’il ait traité de « plein de marde » et « extrémistes » des témoins lors d’un Comité des langues officielles.

Ce résultat permettra à Francis Drouin de conserver son siège jusqu’en juillet. Cette échéance étant prévue depuis longtemps. C’est un représentant du Cameroun qui héritera du rôle en succession du Franco-Ontarien.

Dans les dernières semaines, le nombre de libéraux qui sont membres de la section canadienne de l’APF a presque quadruplé alors qu’il était de près d’une vingtaine avant le début des événements. Ils sont aujourd’hui proches de 110. Cet ajout massif de nouveaux députés libéraux aura permis « de sauver le soldat Drouin », comme ont qualifié le Bloc et les conservateurs dans les derniers jours, car les libéraux sont passés de minoritaires à majoritaires face aux oppositions.

Plusieurs des nouveaux membres libéraux qui se sont ajoutés étaient des unilingues anglophones, ce que les libéraux ont défendu en bloc mercredi.

« S’ils ont des gens qui parlent français dans leur comté, c’est complètement légitime. Tous les organismes et groupes interparlementaires sont ouverts à tous les membres et tous les députés », affirmait le ministre des Langues officielles Randy Boissonnault.

Les libéraux ne veulent pas voter

Au Comité des langues officielles jeudi matin, les libéraux ont continué pour une troisième séance consécutive à faire de l’obstruction parlementaire dans le but d’éviter de voter sur une motion demandant l’exclusion de Francis Drouin de son poste de président de l’APF et du présent comité. Cette motion avait toutefois été jugée non recevable par le président, une décision qui a toutefois été infirmée par le NPD, le Bloc Québécois et les conservateurs pour qu’elle puisse être débattue.

Les libéraux au comité dénoncent cette manœuvre, considérant qu’il s’agit d’une façon d’esquiver la décision du président. Il n’y a toutefois pas eu de dénouement encore sur le vote, le député libéral de Nickel Belt, Marc Serré, affirmant que « s’il faut continuer de le faire jusqu’à la Saint-Jean-Baptiste, on va le faire ».