Culture

Francophonie, partage et énergie : le FrancoFEST a lancé les festivités en beauté

HAMILTON – La 44e édition du FrancoFEST de Hamilton a été lancée vendredi soir dans une ambiance chaleureuse au parc Gage. Trois artistes aux univers contrastés, mais complémentaires, ont marqué cette première soirée : Sugar Crush, Mimi O’Bonsawin et Joyce N’Sana. De la chanson festive au folk introspectif, en passant par un final envoûtant aux sonorités afro-blues et reggae, le public était convié à un voyage musical.

C’est le duo Sugar Crush qui a ouvert les festivités en mettant immédiatement le feu à la scène. Avec leurs chansons à répondre, leurs rythmes accrocheurs et leur énergie débordante, les deux musiciennes de la région d’Ottawa ont transformé le parc en piste de danse à ciel ouvert.

« Les gens étaient vraiment contents, ça dansait, les enfants tapaient des mains, ils chantaient avec nous, c’est une belle participation », ont-elles raconté après leur prestation.

Sugar Crush en ouverture du festival. Photo : gracieuseté de FrancoFEST Hamilton

Être présentes à un festival francophone revêt une signification particulière pour elles : « Le français, il se perd de plus en plus au Canada. C’est pour ça qu’on fait de la musique en français. La langue est très importante, et c’est une priorité pour nous de la conserver. »

Elles ont également été touchées par la diversité linguistique du public : « Ce n’est pas seulement un festival francophone, c’est pour tous les francophiles. Ce genre d’événement permet de créer des liens, même entre unilingues anglophones et francophones. Ensemble, ils dansaient. »

Mimi O’Bonsawin : l’appel de la nature et des racines

La soirée s’est poursuivie avec la performance poétique et enracinée de Mimi O’Bonsawin. Portée par ses origines abénakises et franco-ontariennes, elle a proposé un moment suspendu où la nature, la mémoire et l’identité se mêlaient dans une atmosphère feutrée.

Même si le public était un peu moins nombreux que lors de son passage en 2024, Mimi a été inspirée par l’élan des plus jeunes : « Ils sont toujours les premiers à se lever et encourager les gens à danser. Pour nous, c’est un beau cadeau. »

Mimi O’Bonsawin a représenté fièrement ses origines abénakises et franco-ontariennes. Photo : Mickael Laviolle/ ONFR

Elle a aussi partagé sa fierté de pouvoir s’exprimer en français : « C’est grâce à ma communauté à Sudbury que j’ai été encouragée à composer en français. C’était un peu plus de travail, mais ça a ouvert tout un univers. »

Très attendue sur la scène francophone cet été, elle a récemment lancé un remix de sa chanson Elle danse avec l’artiste Boogat, et prépare la sortie d’un album en anglais, avec d’autres projets francophones à venir.

Joyce N’Sana : une clôture puissante et participative

Pour clore cette première soirée, Joyce N’Sana a littéralement transporté le public avec son « Afrobluehop », un mélange envoûtant d’afro-blues, de hip-hop, de reggae et de gospel. À travers une performance riche en émotions et en énergie, l’artiste montréalaise a transformé la scène en un espace de communion. Elle a même invité des spectateurs à monter sur scène pour une chorégraphie collective, soulignant l’esprit de connexion au cœur de sa démarche artistique.

« Ma philosophie, c’est le partage. Peu importe qui ils sont, combien ils sont ou comment ils sont, ça m’importe peu. Ce qui compte, c’est ce qu’ils ont ressenti, ce qu’ils ont donné. Parce que pour moi, la musique, c’est donner et recevoir », a-t-elle confié.

Joyce N’Sana a clôturé la soirée dans son style éclectique du rock à la musique congolaise en passant par le reggae. Photo : Mickael Laviolle/ ONFR

Nourrie par le blues, le jazz et le reggae depuis son enfance, elle voit dans sa musique un moyen d’aborder les réalités sociales et de créer des ponts entre les cultures : « J’adore cette programmation qui est de plus en plus à l’image de ce qu’est l’Ontario, de ce qu’est Hamilton. »

La fête continue tout le week-end

Ce samedi, le festival se poursuit avec une programmation variée qui mettra à l’honneur plusieurs artistes issus de la scène francophone émergente et confirmée. Gabrielle Goulet, figure incontournable du country franco-ontarien, partagera la scène avec Blynk, jeune talent montréalais originaire du Liban, dont la musique R&B tisse un lien entre les cultures en mêlant français, anglais et arabe.

Autre moment fort de la journée : la prestation de Diogo Ramos, artiste brésilien qui propose une fusion enivrante d’électro-samba-funk, à la croisée des sons urbains et des rythmes traditionnels du Brésil.

L’organisation attend une participation croissante du public ce samedi et dimanche. Photo : Mickael Laviolle/ ONFR

Le site du parc Gage continuera aussi d’accueillir des activités pour tous les âges : spectacles de cirque avec le Hamilton Aerial Group, numéros aériens et de feu avec Chris Precius, animations interactives avec Marco le Clown et jeux immersifs avec Mobile Escapes. Les enfants pourront aussi retrouver les célèbres chiens et chats cascadeurs du spectacle Ultimutts, ou encore embarquer à bord du navire de Pirate Life pour une aventure inoubliable.

Dimanche, le festival s’achèvera en beauté avec la célébration de la Saint-Jean et les performances de Sensei H, rappeuse engagée finaliste des Francouvertes 2024, Fethi Nadjem, musicien algérien aux sonorités orientales métissées, et Chris Precius, qui offrira à nouveau un spectacle de feu et de danse caribéenne.