Catherine Tait en comité parlementaire. THE CANADIAN PRESS/ Patrick Doyle

OTTAWA – Le rapprochement entre Radio-Canada et CBC ne se fera pas au détriment du secteur francophone, jure sa présidente Catherine Tait qui parle d’une « harmonisation » plutôt que d’une « fusion » entre les deux secteurs.

« Le questionnement du fusionnement des deux services n’est pas du tout dans nos réflexions. On parle d’harmoniser les services ou des technologies, des plateformes, ce genre de solution. On ne parle pas du contenu, ce n’est pas du tout sur la table », a assuré Catherine Tait devant les députés en comité parlementaire à Ottawa mardi.

« Pour moi, fusionner, c’est une mutualisation de nos services. Harmoniser, c’est de travailler ensemble et de trouver des solutions ensemble », a-t-elle ajouté devant les médias après sa comparution.

La Presse rapportait la semaine dernière que la haute direction de CBC/Radio-Canada travaillait sur un plan de transformation qui implique une mise en commun des ressources des services anglais et français. Il n’est pas exclu ni décidé que la programmation et la direction soient touchées, rapportait le quotidien québécois. Mais en comité mercredi, Catherine Tait a réfuté qu’il puisse y avoir un impact sur la programmation et la direction dans un tel scénario.

« L’indépendance éditoriale de CBC et Radio-Canada reste comme un principe fondamental de nos services (…) Je vous jure que la force de Radio-Canada et l’importance de Radio-Canada pour le fait français et la langue française restent au cœur de toutes nos réflexions », soutient-elle.

La société d’État partage déjà plusieurs éléments comme le département des finances, les équipements, les infrastructures et les ressources humaines. Donc quels secteurs, outre la programmation et le contenu, pourraient être rapprochés, a demandé le conservateur Tom Kmiec? Le vice-président de la société d’État, Marco Dubé et Catherine Tait ont tour à tour mentionné les technologies, la plateforme web ou encore les systèmes de production comme des exemples de secteurs.

« Il reste plusieurs endroits dans l’organisation où on pourrait travailler de manière plus étroite, qui n’est pas de la programmation », estime M. Dubé.

Il n’est d’ailleurs pas question d’avoir un seul dirigeant pour le service en français et anglophone, a confirmé Catherine Tait aux médias.

Le modèle des stations à l’extérieur du Québec « est l’exemple parfait de la manière dont CBC et Radio-Canada peuvent collaborer », avance Marco Dubé.

« Si on est capable d’offrir des services en français dans les communautés à l’extérieur du Québec, c’est parce qu’on est capable de tirer le meilleur des ressources dans des stations où francophones et anglophones travaillent les uns à côté des autres à produire des programmations qui sont tout à fait distinctes, indépendantes et différentes et qui répondent adéquatement aux besoins des marchés. »

La ministre de Patrimoine canadien Pascale St-Onge doit procéder à la révision de la structure financière, de la gouvernance et du mandat de Radio-Canada, alors qu’une nouvelle tête dirigeante doit être nommée avec Catherine Tait qui partira en 2025.

« Il n’y a aucune façon où est-ce que la programmation francophone, que ce soit au Québec ou à l’extérieur du Québec, devra ou sera affectée par une modernisation quelconque de CBC/Radio-Canada. Ils ont des obligations en vertu de leurs mandats, et puis ils vont continuer de le respecter », a signalé la ministre aux médias mardi.