
Hockey : les enjeux de la saison des Maple Leafs et des Sénateurs

À l’occasion de la reprise de la Ligue nationale de hockey (LNH), ONFR vous propose un tour d’horizon des enjeux de la saison des équipes ontariennes, avec l’éclairage de l’expert franco-ontarien Jean-Philippe Forgues de la Brigade. À quoi s’attendre pour les Maple Leafs et les Sénateurs?
L’heure du retour sur la glace en saison régulière a sonné pour les Maple Leafs de Toronto, qui se déplacent chez leurs rivaux historiques, les Canadiens de Montréal, ce mercredi (19 h) au Centre Bell. Les Sénateurs d’Ottawa, de leur côté, ouvrent le bal jeudi à la maison, avec la réception des Panthers de la Floride (19 h).
Toronto, objectif Coupe Stanley
Pour l’équipe de Toronto, qui a changé d’entraîneur en embauchant Craig Berube cet été, l’objectif d’aller chercher la Coupe Stanley reste le même depuis plusieurs saisons, malgré les déceptions en séries qui se multiplient année après année.
Même si la franchise torontoise a fait un recrutement intéressant, selon Jean-Philippe Forgues, des doutes subsistent quant à la capacité de l’équipe de la ville reine à se montrer à la hauteur de ses ambitions.
« Toronto reste une des puissances de la ligue, ils n’ont pas d’autre choix que de viser la Coupe Stanley, surtout qu’ils gardent un noyau d’équipe stable. L’année passée, ils ont essayé de recruter des joueurs robustes, mais est-ce que ça a vraiment changé quelque chose?
Cette année, ils ont récupéré Chris Tanev. Lui pourrait faire une différence. Ils ont aussi changé d’entraîneur avec Craig Berube qui, lorsqu’il était joueur, était un robuste, un bagarreur. Va-t-il essayer d’apporter cette mentalité-là? Il y a toujours beaucoup de points d’interrogation. »
Le spécialiste du balado La Brigade pointe du doigt le manque de réussite de la franchise pour entourer les étoiles Auston Matthews, John Tavares et Mitch Marner avec les bons joueurs de complément, surtout au niveau défensif.
« On a tellement fait des expériences à Toronto avec des joueurs d’expérience qui n’avaient pas nécessairement gagné de coupes, mais qui avaient un nom, un prestige dans la ligue. Tous ces joueurs sont restés un an, puis sont repartis. J’ai de la misère à croire qu’en ajoutant Chris Tanev, tous les problèmes soient réglés… »
Comme c’est devenu une triste habitude du côté de Toronto, il n’y a pas de Franco-Ontarien dans l’équipe cette saison. En revanche, on va parler un peu français avec le recrutement du défenseur natif de Laval, Simon Benoît. Reste à voir si ce dernier parviendra à trouver du temps de jeu en troisième ligne.
Ottawa sur la pente ascendante
Du côté d’Ottawa, les Sénateurs sont encore loin de tourner leurs ambitions vers la Coupe Stanley. Mais après sept longues années sans séries, l’objectif d’y retourner est bien réel. L’équipe de la capitale fédérale a elle aussi changé d’entraîneur, après le passage en tant qu’intérimaire du Franco-Ontarien Jacques Martin sur la fin de la saison dernière. C’est désormais Travis Green qui sera aux commandes de l’équipe.
« Cette saison va être un vrai test pour Travis Green. Les Sénateurs ont choisi un entraîneur qui a de la poigne et qui va faire en sorte que les joueurs se regardent dans le miroir et aient des comptes à rendre. Il s’est lui-même qualifié comme quelqu’un de dur, mais juste. C’est la réputation qu’il a dans la ligue.
Après, ce n’est pas quelqu’un qui s’est beaucoup prouvé en tant qu’entraîneur chef. Il a été chez les Canucks et ça n’a pas donné grand-chose. Il était intérimaire chez les Devils du New Jersey la saison dernière, puis il a finalement choisi de rejoindre Ottawa. Ce n’était pas le choix numéro un, ni des partisans, ni des médias, ici à Ottawa. Lui aussi a des choses à prouver à ce niveau-là. »
Pour tenter de retrouver les séries, les Sénateurs pourront compter sur la présence de la vedette franco-ontarienne de la LNH, Claude Giroux. L’ailier droit originaire de Hearst entre dans sa dernière année de contrat. L’évolution de la saison et les résultats de l’équipe pourraient jouer un grand rôle quant à son avenir au sein de la franchise.
« Il ne le dira pas directement, mais après avoir signé pour trois ans, il s’attendait probablement à ce que l’équipe progresse plus. Au moins qu’elle soit en séries, imagine Jean-Philippe Forgues. Si cette année, il n’y a pas d’amélioration, il faudra se poser des questions au niveau du noyau. Giroux pourrait s’en aller ailleurs dans le but d’aller gagner une Coupe Stanley. »
Cette saison s’annonce primordiale pour l’avenir de la franchise. Ce qui rend l’analyste franco-ontarien plus optimiste que les saisons précédentes, c’est l’arrivée d’un nouveau gardien de but en la personne de Linus Ullmark, « enfin un vrai numéro un ». Le Suédois devrait permettre à la défensive ottavienne de progresser, elle qui figurait parmi les trois plus mauvaises de la ligue la saison dernière.
« Sur quasiment un quart des matchs de la saison dernière, les Sénateurs ont encaissé un but dans les deux premières minutes. Si Ullmark est capable de limiter ça, cela donne déjà un avantage sur ces matchs-là. Commencer un match en étant dès le début derrière d’un but, ça change toute ta stratégie, ton approche. Il faut tout de suite jouer un hockey de rattrapage. Si ton gardien te donne une chance dès le départ, tu as l’opportunité de jouer ton propre jeu.
Tout va dépendre du filet et de la défensive, qui n’a, malgré tout, pas beaucoup changé, Il va falloir que tout le monde adhère au plan de l’entraîneur pour que les Sénateurs aient les moyens de leurs ambitions. Les Sénateurs doivent être au moins dans la bataille pour les séries, et peut-être les faire. Après, tout peut arriver. »
Pour fêter la reprise de la saison, la Brigade invite tous les partisans francophones des Sénateurs à se regrouper à la microbrasserie Le 5e Baron à Gatineau, le samedi 12 octobre, pour vivre ensemble avec toute l’équipe du balado le match face aux Canadiens de Montréal, à partir de 17 h (match à 19 h).