Le sujet des francophones hors Québec s’invite au premier débat
Modernisation de la Loi sur les langues officielles, déclin du français, Hôpital Montfort, Programme de contestation judiciaire, Université d’Ottawa et la réalité des communautés francophones hors Québec ont fait leur apparition au premier débat des chefs en français. Tous les partis ont d’ailleurs pris l’engagement de moderniser la Loi sur les langues officielles.
« Je vais agir dans les 100 premiers jours pour la modernisation de la Loi sur les langues officielles. M. Mulroney était le dernier premier ministre qui a modernisé la Loi sur les langues officielles. Je vais être le prochain », a lâché le chef des conservateurs Erin O’Toole.
« C’est essentiel qu’on modernise la Loi sur les langues officielles », a lancé Jagmeet Singh du Nouveau Parti démocratique (NPD).
« Moi je dis que La Loi sur les langues officielles sert à protéger les francophones hors Québec et les Acadiens », a clamé le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet
Justin Trudeau a aussi mis de l’avant que son gouvernement s’engagé à moderniser la Loi sur les langues officielles dans les 100 premiers jours.
« Il a promis d’agir, mais après six ans d’inacations, il vient de lancer un projet de loi sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles », a jeté comme blâme le chef des bleus.
Ces engagements sont apparus près d’une heure après le début débat entre les quatre chefs. Le déclin de la langue française est aussi apparu dans le débat. Le tout aura duré près de cinq minutes.
« Les francophones, vous êtes prêt à les défendre partout et tout le temps? », a demandé le chef d’antenne de TVA et modérateur du débat Pierre Bruneau.
« Oui je suis prêt à défendre les francophones, a répondu le premier ministre sortant. Oui, ils sont majoritaires au Québec, mais c’est aussi une minorité et c’est pour ça qu’on a retenu l’importance de protéger le français au Québec et ailleurs au pays. »
Ce dernier a d’ailleurs affirmé qu’il croyait encore « profondément » au principe du bilinguisme au Canada.
« Il ne faut pas juste le protéger en situation minoritaire. Il faut aussi le faire au Québec. On va être là pour protéger le français au Québec et en situation minoritaire. »
Sur le déclin du français, Justin Trudeau affirme qu’il va apporter les mêmes mesures que le Québec propose.
« Mais on va l’appliquer à travers le pays comme dans les communautés acadiennes et dans le Nord de l’Ontario pour protéger le droit de travailler en français. »
De son côté, le chef du NPD Jagmeet Singh a souligné que « les Québécois, Québécoises et les francophones ont fait face à de la discrimination systémique dans le passé et ça continue ». Il présente d’ailleurs l’apprentissage du français chez les immigrants comme l’un des moyens pour combattre le déclin de la langue de Molière.
« On doit investir dans la langue française et la francisation des nouveaux immigrants pour leur donner les outils pour apprendre le français. Il faut donner plus de chances aux gens d’apprendre le français. »
Université d’Ottawa
Il a aussi été question du Programme de contestation judiciaire, qui est mis en œuvre et administré par l’Université d’Ottawa, mais de façon indépendante. Le Bloc Québécois demande à Ottawa de cesser de financer le programme, en raison des événements qui ont eu lieu au cours de la dernière année à l’établissement ottarien, notamment avec le professeur Amir Attaran.
Yves-François Blanchet a évoqué que l’institution bilingue était « assez douteuse en termes de gestion de la liberté d’expression et de la liberté d’enseignement ».
« Vous vous êtes caché derrière l’Université d’Ottawa, qui partage passablement votre idéologie, pour dire, « allez faire ce que je pense ce que vous devriez faire ou que je ferais moi-même« », a lancé M. Blanchet au chef libéral.
« C’est un programme qui a servi aux couples dans les mariages gais, qui a servi pour que les Franco-Ontariens défendent l’Hôpital Montfort et quand M. Harper (Stephen Harper) l’a éliminé, nous, on l’a ramené et M. Duceppe (l’ancien chef du Bloc Québécois Gilles Duceppe) et le Bloc étaient d’accord. C’est un programme important pour que les gens puissent défendre leurs droits et je ne pense pas qu’un gouvernement peut dire, vous pouvez défendre certains droits, mais pas d’autres droits », a répondu Justin Trudeau au chef de la formation indépendantiste.
Des organismes représentant les francophones hors Québec prônent pour le maintien de cet outil juridique, car il leur permet notamment d’amener certains dossiers devant la justice. Erin O’Toole s’était aussi prononcé en faveur de sa conservation il y a quelques jours en conférence de presse.
Le prochain débat en français aura lieu le 8 septembre.