Le décès du militant franco-ontarien Jacques-Schryburt a causé l'émoi de la communauté franco-ontarienne. Archives ONFR

OTTAWA – Originaire de la Basse-Ville à Ottawa, Jean-Louis Schryburt est décédé samedi dernier. Ce professionnel de l’éducation n’a cessé, durant près de 50 ans, de faire avancer des projets pour la francophonie ontarienne. Sa persévérance sera, entre autres, ce qui le caractérisera le plus. 

On se souviendra d’un homme grandement impliqué dans sa communauté, pratiquant du bénévolat dans de nombreux domaines. Il a participé entre autres au comité consultatif de la langue française de la Commission scolaire d’Ottawa, au Comité consultatif des services en français de la Ville d’Ottawa et au Comité d’évaluation de projets du Fonds Nouveaux Horizons pour les aînés. 

Il y a 10 ans déjà, M. Schryburt recevait un prix de la part du Conseil sur le vieillissement d’Ottawa en raison de ses combats pour la communauté âgée. Le prix Margaret Griffiths, lui avait été décerné en raison d’une partie de ses accomplissements. 

Président fondateur du Centre de santé du Témiscamingue, il s’est en outre impliqué en tant que directeur général de l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO) et de la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO), pour le secteur d’Ottawa.

Ce lundi matin, la communauté était particulièrement émue de son décès, d’autant plus que plus tôt cet été, Jacques Schryburt, son frère, décédait, lui aussi, à l’âge de 78 ans.

Sans l’implication de Jean-Louis Schryburt, de nombreux projets pour les francophones à Ottawa n’auraient pas vu le jour. Crédit image : CMFO

Une perte incommensurable pour la Maison de la francophonie

Sur tous les fronts, M. Schryburt collaborait avec une multitude d’organismes. C’était notamment le cas avec la Coalition pour prévenir l’itinérance au sein des communautés francophones. Mais aussi au sein des médias, comme commentateur ou en développant une émission en français pour les personnes âgées francophones sur TV Rogers.

Du côté de l’ACFO Ottawa, le directeur général, Diego Elizondo a souhaité rendre hommage à «  ce militant franco-ontarien de la première heure  ».

«  Depuis des décennies, M. Schryburt a été de plusieurs combats pour l’avancement de la cause francophone en Ontario. Outre la direction de notre organisme – 2005 à 2007 –, il a été aussi actif dans le milieu scolaire franco-ontarien, auprès des aînés francophones et de la Maison de la francophonie d’Ottawa.  » 

Sur les réseaux sociaux, la Maison de la francophonie a partagé la triste nouvelle : «  La soirée du 11 novembre 2023 restera gravée dans nos cœurs, marquant une perte incommensurable pour notre Maison et pour la francophonie.  »

«  Jean-Louis a laissé une empreinte exceptionnelle sur notre Maison, contribuant de manière remarquable à sa croissance et à son succès. Son dévouement, son expertise et sa vision ont tracé un chemin indélébile dans notre parcours.  »

En entrevue avec ONFR, la vice-présidente de la Maison de la francophonie (CMFO), Linda Savard, s’est dite profondément attristée par cette nouvelle.

« Tous les dossiers francophones le touchaient directement », affirme-t-elle. Et ajoute : « Il habitait dans l’ouest de la ville et à l’époque, il n’y avait aucun service francophone dans ce coin, pas de services de loisirs et pas d’écoles francophones. »

« Il était très discret, parlait peu et réfléchissait beaucoup, c’est une très grande perte pour la francophonie ontarienne. »

D’après Mme Savard, « Jean-Louis, c’était la stratégie des petits pas. Il ne reculait jamais et ne voulait pas lâcher. Quand le CMFO a eu de la difficulté, il est un de ceux qui sont restés pour continuer à travailler, pour faire arriver le projet de la Maison de la francophonie d’Ottawa ».

Son héritage, dit-elle, sera indéniablement cette Maison.

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