Kathleen Wynne met en garde les électeurs

La première ministre sortante de l'Ontario, Kathleen Wynne, et la ministre sortante de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, Mitzie Hunter. Crédit image Jean-François Morissette

[ONVote2018]

TORONTO – À trois jours du scrutin, la première ministre sortante de l’Ontario, Kathleen Wynne, a continué de mettre en garde les électeurs ontariens face à la possibilité d’un gouvernement majoritaire progressiste-conservateur ou néo-démocrate.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
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ROZENN NICOLLE
rnicolle@tfo.org | @Rozenn_TFO

DIDIER PILON
dpilon@tfo.org | @DidierPilonONFR

À la suite de son aveu de défaite à moins d’une semaine du vote, la première ministre sortante de l’Ontario a redoublé d’ardeur afin de mettre en garde les Ontariens contre une majorité de députés du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) ou du Nouveau Parti démocratique (NPD) à Queen’s Park.

Dans l’un de ses derniers points de presse à l’Assemblée législative, Mme Wynne a urgé la formation politique d’Andrea Horwath de mettre fin au conflit à l’Université York et au Collège Glendon.

Pour elle, le NPD « aurait pu mettre fin au conflit avant le déclenchement des élections, mais ne l’a pas fait ». Une motion en ce sens avait été déposée le jour avant le déclenchement des élections par les libéraux, mais nécessitait l’accord unanime des partis politiques à Queen’s Park. Le NPD s’est opposé à la requête du gouvernement.

« Ils ont placé leur idéologie au-dessus des intérêts des étudiants », a insisté Mme Wynne.

Au côté de la ministre sortante de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, Mitzie Hunter, Mme Wynne a réitéré sa demande aux Ontariens afin de faire élire « le plus de députés libéraux » afin de bloquer une majorité néo-démocrate, qui selon elle, mènerait à des conflits de travail perpétuels.

Un peu plus tôt en journée, la co-présidente de la campagne du Parti libéral de l’Ontario (PLO), Deb Matthews, a publié un enregistrement audio où l’on entend présumément le chef du Parti PC, Doug Ford, se porter à la défense d’une déréglementation des armes à feu.

Mme Matthews a aussi accusé M. Ford de s’être entouré de deux conseillers militants pour la prolifération des armes à feu au Canada.

Récemment, une vague de fusillade mortelle a secoué Toronto, a rappelé Mme Matthews.

« Il ne faut pas prendre à la légère ses propos », a-t-elle lancé.

« M. Ford s’est entouré de gens pro-armes à feu comme aux États-Unis », a ajouté Mme Matthews.

Nouvelle journée, nouveau scandale pour Ford

Les conservateurs, de leur côté, essuient un nouveau scandale de la part d’un de leurs candidat : Roshan Nallaratman. En lice dans la circonscription Scarborough-Guildwood, M. Nallaratman aurait proféré des menaces et des insultes envers un électeur. L’homme visé, membre de la communauté tamoul, aurait interpellé par courriel le candidat sur son absence lors des débats.

« F*** don’t do nasty campaign against me. I will teach the lesson after election (sic) », (« Enfoiré, ne fais pas de mauvaise campagne contre moi, je vais te donner une bonne leçon après l’élection »), peut-on lire dans la réponse présumée de M. Nallaratman.

Doug Ford rencontre le candidat progressiste-conservateur, Bob Chapman. Crédit image : Twitter

Le principal intéressé a rétorqué que le compte d’où le courriel a été envoyé ne lui appartenait pas. Une enquête a été ouverte, selon la police de Toronto. Roshan Nallaratman nie cependant avoir été contacté par les autorités.

Le NPD, qui a dévoilé le courriel dans un communiqué, a assuré que le message avait été envoyé à 96 personnes, et attend que le chef du parti PC, Doug Ford, dénonce ce comportement, et demande des excuses du candidat. Les libéraux, quant à eux, réclament le renvoi de celui-ci par le parti.

Doug Ford, lui, n’a pas souhaité se prononcer sur la question, arguant vouloir mieux s’informer sur la situation. Même réponse du côté de ses représentants. M. Ford s’est d’ailleurs montré discret ce lundi, comparativement à ses deux adversaires principales, n’ayant qu’un seul événement public à son agenda.

Horwath concentre ses efforts dans le Sud-Ouest

À quelques jours du scrutin, la chef du NPD, Andrea Horwath, a redoublé d’efforts avec cinq événements médiatiques dans le sud-ouest de la province. La chef néo-démocrate s’est aventurée à London, Sarnia, Chatham, Leamington et St. Thomas, cinq circonscriptions où les luttes s’annoncent serrées.

Dans cette dernière étape de campagne, Mme Horwath a choisi de mettre de l’avant ses propositions en matière de santé et d’éducation.

« Nous ne devons plus attendre interminablement pour recevoir des soins de santé », a indiqué Mme Horwath, à Sarnia.

Andrea Horwath en visite à Sarnia. Crédit image : Twitter

« Nous ne devons plus voir les enseignants de nos enfants se démener pour en faire toujours plus avec de moins en moins de ressources. Et nous ne devons plus toujours payer plus, sans jamais aller vraiment de l’avant », a-t-elle insisté.

À Chatham, elle a mis en valeur ses promesses d’investissements vis-à-vis de « coupures » qu’elle redoute sous un gouvernement progressiste-conservateur.

« Les Ontariens n’ont pas à choisir entre des coupures, d’une part, et des coupures encore plus draconiennes, d’autre part », a-t-elle déclaré.

Selon les derniers sondages, les néo-démocrates auraient pris de l’avance à London Centre-Nord – la circonscription de l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, Deb Matthews.