La communauté a répondu présente en ce Jour des Franco-Ontariens
La communauté a célébré le Jour des Franco-Ontariens ce lundi à travers l’ensemble de la province. La cérémonie qui avait lieu à Sudbury était la première depuis le refus du financement de l’université. À Toronto, c’était aussi une première pour la mairesse Olivia Chow et le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Fabien Hébert. Tour d’horizon en Ontario, y compris à Ottawa et dans l’Est.
Sous un ciel estival à Queen’s Park, le lever de drapeau a été marqué par l’absence de Caroline Mulroney, la ministre des Affaires francophones, pour cause d’un conflit d’agenda. C’est le directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) Peter Hominuk qui a officié la cérémonie devant une foule enthousiaste de francophones et de francophiles.
Tour à tour, Ted Arnott, le président de l’Assemblée législative, la députée progressiste-conservatrice de Newmarket-Aurora et adjointe à la ministre de la Santé Dawn Gallagher Murphy, la députée libérale d’Ottawa-Vanier Lucille Collard, le chef du Parti vert Mike Schreiner et le président de l’AFO Fabien Hébert se sont exprimés sur l’importance de la célébration de la communauté franco-ontarienne.
Guy Bourgouin, porte-parole néodémocrate des Affaires francophones et député de Mushkegowuk-Baie James, a donné à son tour un discours édifiant sur le symbole de ce Jour des Franco-Ontariens : « Ce drapeau vert et blanc est bien plus qu’un simple symbole. Il incarne notre identité et notre histoire, fière de plus de 400 ans de présence française en Ontario. »
Et d’ajouter : « Aujourd’hui marque le 48ᵉ anniversaire du premier lever de drapeau franco-ontarien, le 25 septembre 1975, qui représente un sentiment d’appartenance et de fierté. Au fil des siècles, notre communauté a célébré plusieurs victoires, a participé à la construction de l’Ontario, mais au fil des siècles, notre communauté a été confrontée à de nombreux défis. Notre histoire est une histoire de résilience. Plus de 400 ans plus tard, les francophones sont toujours en Ontario. Plus de 1,5 million d’Ontariens parlent le français couramment, dont une communauté vibrante de 795 760 Franco-Ontariens. »
À quelques pas de là, sur le parvis de l’hôtel de ville de Toronto, près de 500 élèves se sont rassemblés pour écouter les paroles de bienvenue de la mairesse Olivia Chow, dont c’était le premier discours de lever de drapeau franco-ontarien.
À ses côtés, la nouvelle coprésidente du Comité consultatif des affaires francophones, Alejandra Bravo, conseillère municipale de Davenport, s’est adressée à la foule en français et s’est dite impatiente de travailler avec la communauté pour trouver des voies de développement de la langue française dans le Ville Reine.
« Pour moi, le français est une passion », a lancé celle dont les parents chiliens se sont réfugiés au Canada lorsqu’elle était enfant. « C’est un privilège aujourd’hui de vous donner une voix à Toronto, en Ontario, au Canada. »
Sudbury « ne lâche pas » en ce jour de célébration
Dans le Nord, c’est à Sudbury que tous les yeux étaient rivés ce lundi matin, là où a eu lieu le tout premier lever de drapeau en 1975, devant l’édifice de l’Université de Sudbury. Une autre page de l’histoire s’écrit alors qu’une trentaine de personnes ont tenu à assister, sous un beau soleil, à la première cérémonie de lever de drapeau depuis le refus du provincial d’accorder du financement à l’établissement en juin dernier.
Le maire francophone élu en octobre dernier, Paul Lefebvre, a invité toutes les personnes présentes à « se rappeler du moment où le drapeau est venu les chercher ». L’émotion était au rendez-vous alors que le recteur et vice-chancelier de l’Université de Sudbury, Serge Miville, a prononcé un discours dans lequel il a évoqué avec espoir le futur de l’institution, scandant son désormais incontournable « On ne lâche pas ».
La directrice de l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) du Grand Sudbury, Joanne Gervais, a quant à elle lancé un message sans équivoque au premier ministre ontarien : « M. Ford, je vous assure que votre refus sournois fait en fin d’après-midi, un vendredi avant une fin de semaine prolongée ne change rien à notre revendication. »
C’est aussi aujourd’hui que la Fiducie du patrimoine ontarien, en partenariat avec le Réseau d’action communautaire Haute-ville Sudbury, dévoilera une plaque provinciale en l’honneur de l’École Saint-Louis-de-Gonzague. La plaque sera installée de façon permanente devant l’ancienne école qui a, exclusivement, éduqué des élèves franco-ontariens entre 1923 et 1927, malgré le Règlement 17, lequel interdisait l’enseignement en français dans les écoles primaires de l’Ontario au-delà de la 2ᵉ année.
Ailleurs à Mattawa aura lieu le tout premier lever de drapeau organisé par les Compagnons des francs loisirs de North Bay. Autre nouveauté cette année, du côté de la municipalité de Markstay-Warren, où samedi, les Franco-Ontariens ont pu voir le premier lever de drapeau depuis la récente désignation bilingue de la ville votée deux mois plus tôt.
Le Jour des Franco-Ontariens à Ottawa et dans l’Est ontarien
À Ottawa, ce lundi matin, plusieurs célébrations du Jour des Franco-Ontariens ont eu lieu, notamment, dans les nombreuses écoles francophones de la capitale et au sein de plusieurs bâtiments municipaux.
En centre-ville, sur la rue Elgin, une centaine de personnes se sont déplacées pour assister dès 9h à une cérémonie organisée par l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO) et l’hôtel de ville sous l’égide de la conseillère municipale Stéphanie Plante. L’absence du maire Mark Sutcliffe s’est fait remarquer par la foule de participants.
Mme Plante a ouvert la cérémonie en rappelant l’engagement de la Ville pour la politique de bilinguisme. Éric Barrette, président de l’ACFO Ottawa a souligné l’effort que la municipalité déploie pour offrir plus de services en français.
Aujourd’hui, le quartier général du Service paramédic d’Ottawa, le quartier général du Service de police d’Ottawa, le Service des incendies d’Ottawa arboraient fièrement le drapeau franco-ontarien.
À Orléans, c’est à l’École secondaire publique Gisèle Lalonde que la célébration a pris un tournant plus intime. Au micro d’ONFR, la directrice de l’établissement, Valérie Beauchamp, s’est dit fière d’offrir à la communauté et aux élèves une vitrine des artefacts appartenant à Gisèle Lalonde. La petite fille de Mme Lalonde, Geneviève Lalonde, est enseignante dans l’école et c’est elle qui a souhaité offrir ces objets de valeur sentimentale.
« On vit tous avec un héritage de Gisèle », a expliqué, en entrevue, le fils de Gisèle Lalonde.
À travers cette vitrine, la petite fille de Gisèle Lalonde, espère pouvoir influencer les jeunes. « Je trouve ça parfois difficile, justement, d’aller encourager mes élèves à s’entreprendre dans une lutte quelconque parce qu’ils se disent : je suis juste une petite personne, je n’ai pas de grande influence. »
« Ma grand-mère n’a pas commencé, en étant la grande Gisèle Lalonde non plus », rappelle l’enseignante.
Dans l’Est ontarien, plusieurs municipalités ont joué le jeu, Cornwall, Embrun, Clarence-Rockland ou encore Alfred ont célébré cette journée en grande pompe.
Le Sud-Ouest n’a pas été en reste avec des cérémonies à Sarnia, London et Hamilton. Dans la région du Niagara, deux rassemblements se sont formés à devant l’hôtel de ville de Welland et aux abords de la municipalité régionale, à Thorold.
Dans certaines localités, des événements se sont déroulés dès le vendredi comme à Windsor avec son traditionnel French Part’Eh et le dimanche comme à Cambridge où les francophones de Kitchener et Waterloo ont hissé le drapeau conjointement avec leurs voisins.