La Journée des Franco-Ontariens célébrée d’un bout à l’autre de la province

Les levers de drapeau se sont multipliés avec le retour des élèves, absents lors des deux dernières années à cause de la pandémie. Source: Facebook AFNOO
Les levers de drapeau se sont multipliés avec le retour des élèves, absents lors des deux dernières années à cause de la pandémie. Source: Facebook AFNOO

Hommage à Gisèle Lalonde à Ottawa, lever de drapeau sous la pluie à Sudbury, concert sur les toits à Toronto, Damien Robitaille à Penetanguishene, rassemblements scolaires dans l’Est, le Nord et le Sud-Ouest… La Journée des Franco-Ontariens a tenu toutes ses promesses.

Près d’une trentaine de personnes étaient présentes pour le 47e lever de drapeau à l’Université de Sudbury, ce dimanche matin, à l’endroit même où celui-ci avait été hissé pour la toute première fois en 1975.

Le recteur de l’établissement Serge Miville a évoqué être fier de l’effort accompli jusqu’à présent pour le projet d’autonomisation de l’université, tout en insistant sur le rôle que la jeune génération a joué dans le dossier.

À Sudbury : « Mr Ford, let’s get it done! »

Parmi les autres personnalités présentes, les députés Marc Serré et France Gélinas de Nickel Belt, Jamie West de Sudbury, le maire de Sudbury Brian Bigger ou encore Joanne Gervais de l’ACFO du grand Sudbury.

« La bataille n’est pas finie! » a lancé Marc Serré durant son allocution, faisant référence au recul du français dans la région. France Gélinas a, de son côté, déclaré être confiante que d’ici la prochaine Journée des Franco-Ontariens, l’Université de Sudbury aura acquis sa complète autonomie.

La francophonie du Moyen-Nord rassemblée devant l’Université de Sudbury. Crédit image : Inès Rébéi

Joanne Gervais en a profité pour interpeller le premier ministre ontarien : « Mr Ford, let’s get it done! Ça presse, le moment c’est maintenant! »

Une autre cérémonie aura lieu lundi devant l’Université Laurentienne où le drapeau sera également hissé en matinée.

À Terrace Bay, Collingwood, Thunder Bay, les cérémonies ont eu lieu en présentiel dès le vendredi tandis qu’à Timmins, les francophones ont eu le droit à une dégustation de gâteau et à Kapuskasing des spectacles en ligne.

Vibrant hommage à une pionnière de Red Lake

Deux jours plus tôt dans le Grand Nord, avait eu lieu une cérémonie avec une symbolique particulière du côté de Red Lake. Un hommage particulièrement émouvant a eu lieu après le lever de drapeau pour honorer la mémoire de Yvonne Samson, une des membres fondateurs de l’Association francophone de Red Lake disparue en août dernier.

Crédit image : Association francophone de Red Lake

« Yvonne de là-haut on te demande de veiller sur nous et d’attirer tous les nouveaux francophones à venir s’installer chez nous à Red Lake afin qu’on puisse faire grandir notre communauté francophone », a lancé en pleurant la présidente de l’association, Agathe Breton-Plouffe.

Un arbre a été planté en son honneur au Parc Phillip-Thomas-Vinet Centennial : « Cet arbre symbolise la croissance de la communauté francophone qui a été possible grâce à Yvonne et l’affiche commémorative a aussi été préparée en français parmi toutes les autres en anglais. »

Les pensées tournées vers Gisèle Lalonde à Ottawa

À Ottawa, c’est au cœur du Carré de la Francophonie de Vanier qu’ont eu lieu les célébrations et le lever du drapeau franco-ontarien. Un hommage a été rendu à Gisèle Lalonde, mairesse de Vanier de 1985 à 1991, alors que certains de ses proches étaient présents pour recevoir un prix en son honneur.

« Grâce à elle, la francophonie est devenue plus forte et c’était un pilier de Vanier », a souligné Johanne Leroux de l’Association communautaire de Vanier, devant une cinquantaine de personnes. Le drapeau franco-ontarien a été hissé en présence des députées d’Ottawa-Vanier Mona Fortier (fédéral), Lucille Collard (provincial), députés d’Ottawa-Vanier et le conseiller du quartier Mathieu Fleury. Un spectacle des Rats d’Swompe a conclu l’événement.

Présentation posthume de Gisèle Lalonde avec Carole Lalonde, Richard Lalonde (fils aîné de Gisèle Lalonde), Suzanne Lépine et Chris Greenshields. Crédit image : Guy Thériaut

Ambiance de feu au Festival franco-ontarien

À Ottawa, le Festival franco-ontarien accueillait de son côté près d’une cinquantaine d’artistes de l’Ontario et du reste de la francophonie canadienne au parc Major Hill d’Ottawa, jusqu’à ce dimanche.

La première journée commençait avec une matinée scolaire d’un spectacle de magie de Mystéric puis réunissait en soirée les groupes Twin Flames, Mitch Jean et puis Éric Lapointe. Des centaines de personnes de la foule se sont présentées au fur et à mesure de la soirée, avec un call back pour le chanteur québécois polarisant.

LeFLOFRANCO et DJ UNPIER sur la scène du Festival franco-ontarien. Crédit image : Stéphane Bédard

La deuxième journée enchaînait une vingtaine d’artistes accompagnés par DJ Unpier. Sur scène : Le Flo Franco, Radio Radio, Gros Big, ainsi que quelques apparitions brèves de Céleste Lévis, Marc Antoine Joly, Chloé Doyon ainsi qu’une série d’étudiants que le DJ, qui travaille en Ontario, a admis avoir pour la plupart rencontrés au Festival Quand ça nous chante.

La troisième journée a débuté ce dimanche avec le court spectacle pour enfants Amandine et Rosalie, où le duo d’actrices torontoises Bénédicte Mbaididje et Manon Bourgeois abordaient les différentes communautés francophones du Canada et d’à travers le monde. La journée s’est terminée avec le groupe ottavien Hey Wow.

Plusieurs localités de l’Est ont elles aussi marqué ce 25 septembre à l’image de Kingston, Hawkesbury ou encore St-Albert.

Damien Robitaille fait le plein à Penetanguishene

Du côté de Penetanguishene, la vedette n’était autre que Damien Robitaille. Décidément partout, l’artiste originaire de Lafontaine a ainsi fait un retour dans sa région devant une salle comble qui a pu assister également à la prestation de Twin Flamse.

Damien Robitaille. Crédit image : La Clé de l’la baie

Musique sur les toits de Toronto

Si Toronto avait hissé le drapeau franco-ontarien dès vendredi dernier devant l’hôtel de ville et Queen’s Park, la fête s’est poursuivie ce dimanche dans l’est de la ville. Au cinquième jour du festival, Francophonie en fête s’est déplacé de l’amphithéâtre Bentway, sous l’autoroute Gardiner, au quartier grec de la ville, pour une série de concerts en plein air, sur un toit.

Monsieur Philippe, Tobia le baryton, Philippe Flahaut, deux des sœurs Lefaive du trio Ariko, l’écrivain Gabriel Osson et DJ Unpier se sont succédé sur la scène du Carrot Common Green Roof, offrant des musiques aux antipodes, du folk trad à la musique remixée, en passant par les poèmes chantés contant la tragédie haïtienne.

Le groupe familial de Lafontaine, Ariko. Crédit image : Rudy Chabannes

Article coécrit par Inès Rebei, Lila Mouch, Emmanuelle Gingras, Pascal Vachon et Rudy Chabannes