La Laurentienne annonce un excédent budgétaire de plus de 8 millions de dollars
SUDBURY – Le Conseil des gouverneurs de la Laurentienne vient d’approuver à l’unanimité le budget de l’exercice 2023-2024 lors de son assemblée. L’établissement annonce également avoir retrouvé sa santé financière avec un excédent prévu de 8,2 millions de dollars.
La nouvelle a été présentée via un communiqué de presse vendredi matin et est considérée par l’établissement comme une « étape importante dans le renouvellement de l’Université alors que nous planifions un avenir financier durable pour l’Université Laurentienne », selon Jeff Bangs, président du Conseil des gouverneurs de l’Université Laurentienne.
Le budget approuvé devrait permettre un excédent prévu de 8,2 millions de dollars, selon les estimations de l’Université, et des revenus totaux s’élevant à un peu plus de 196 millions, pour des dépenses de 179 millions. Les coûts de transformation se chiffrent quant à eux à 7,2 millions, selon les informations du communiqué.
M. Bangs ajoute que ce budget donnera la priorité à des investissements clés en lien avec l’expérience étudiante.
Une page tournée?
Parmi celles-ci, sept ont été déterminées telles que le renouvellement du corps professoral dans les domaines de force et de besoins du marché et le maintien de l’agrément des programmes.
« Nous nous réjouissons à la perspective de renouveler le corps professoral et le personnel afin d’améliorer l’expérience étudiante et de promouvoir l’excellence universitaire », a lancé, à ce sujet, la rectrice et vice-chancelière par intérim de l’Université Laurentienne, Sheila Embleton.
Le président du Syndicat des employés de l’Université Laurentienne (SEUL), Tom Fenske, déclare que ce budget permet d’envoyer un message de force aux étudiants actuels et futurs de l’établissement.
« Cela aide également nos employés à tourner la page et à s’éloigner des moments difficiles que nous avons connus au cours des deux dernières années », a-t-il indiqué.
Pas d’effort pour les professeurs licenciés
Bien qu’il se félicite des perspectives de garantie financière du budget, Fabrice Colin, président de l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL), déplore l’absence de concessions envers le corps professoral.
« Le Conseil des gouverneurs doit faire davantage pour améliorer la vie des membres du corps professoral qui ont été injustement désignés comme boucs émissaires de la mauvaise et imprudente gestion de l’université », juge-t-il en évoquant le rapport de la vérificatrice générale lequel avait déterminé que ce sont plutôt les salaires des ex-dirigeants qui étaient en cause dans la crise de 2021.
Toujours selon le professeur, le budget n’est pas adapté à la réalité des départs supplémentaires de 22 professeurs qui ont quitté leur poste ou pris leur retraite à la suite de la vague de licenciement d’avril 2021.
Il regrette de ne pas voir l’accent mis sur la priorité de rappel des professeurs licenciés dont une grande partie étaient francophones : « Nous avons besoin d’un plan qui mette l’accent sur le rappel de nos collègues injustement licenciés. »
Et l’embauche de professeurs francophones?
Deux jours plus tôt, la Laurentienne recevait un financement de plus de 5 000 000 $ du le ministère des Collèges et Universités de l’Ontario et du gouvernement du Canada.
Ces fonds serviront à maintenir et de développer des programmes universitaires à l’intention des étudiants pour qui le français est la langue seconde et à créer un laboratoire de langues et un atelier de conversation qui appuient l’apprentissage d’une langue seconde.
Interrogée à savoir si cette enveloppe prévoit la réembauche de professeurs francophones licenciés la Laurentienne répond : « On prépare le terrain pour cette possibilité, mais ce n’est qu’une petite partie de l’utilisation de ces fonds. »
Le 23 janvier dernier, l’établissement avait annoncé l’embauche de dix professeurs mais seuls deux d’entre eux sont destinés à enseigner dans des programmes en français soit les sciences infirmières ainsi que le droit et la justice. Une décision critiquée par d’ex-professeurs licenciés.
Des salaires injustement coupés
« On a soutenu et accepté que des salaires plus importants soient accordés à la rectrice intérimaire et à la vice-rectrice alors on aurait aimé qu’on nous renvoie l’ascenseur », a-t-il renchéri.
Un exemple de concession aurait pu être, selon lui, la fin des cinq jours de congé en 2024 sans solde imposés au professeurs depuis l’année 2021.
Ceux-ci sont aussi assujettis à une réduction immédiate de 5 % de leur salaire depuis 2021, suivie d’un gel des salaires l’année suivante.
Un processus de planification budgétaire avait commencé en novembre 2022 après la sortie de l’établissement du processus de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).
Celui-ci comprenait diverses réunions de planification avec les gestionnaires de budgets et les partenaires des associations du personnel, apprend-on dans le communiqué de la Laurentienne.
Article mis à jour à 15 h.