Colton LaBlanc, le ministre sortant des Affaires acadiennes et de la Francophonie a facilement conservé son siège dans Argyle. Photo : ONFR/TFO/Rudy Chabannes

PARIS – La Nouvelle-Écosse a été élue ce samedi membre observateur de l’Organisation internationale de la Francophonie, a appris ONFR sur place au Sommet de la Francophonie. La province maritime rejoint ainsi les 88 pays, régions et gouvernements membres de l’organisation.

« On est très content de devenir membre observateur de l’OIF », a réagi au micro d’ONFR sur place à Paris, Colton LeBlanc, ministre des Affaires acadiennes et de la Francophonie.

« Ce sont plus de 400 ans d’histoire francophone depuis l’arrivée du premier établissement français sur nos côtes. On est une communauté vibrante et avoir notre place à la table de la francophonie internationale est très important. »

Déposée en mars dernier, sa candidature avait passé un premier barrage de sélection, le Comité sur les demandes d’adhésion ayant émis un avis favorable lors du Conseil permanent de la Francophonie. Ce samedi, ce sont les chefs d’États et de gouvernements qui ont délibéré à huis clos pour finalement se prononcer en faveur du nouveau statut.

La Nouvelle-Écosse, qui compte près de 35 000 Acadiens et francophones, devient donc le cinquième membre canadien après le Canada, le Québec, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario. Les trois premiers sont membres permanents, tandis que l’Ontario est observateur.

Le ministre LeBlanc a d’ailleurs salué la solidarité du Canada et des provinces voisines déjà membres. « Leur appui a certainement mené au succès aujourd’hui », s’est-il réjoui, bénéficiant en outre de l’élan du Congrès mondial acadien qui s’est déroulé l’été dernier.

Les autres membres retenus à titre de membres observateurs sont le Chili, l’Angola, la Polynésie et la région allemande de la Sarre, ce qui porte à 93 le nombre de pays appartenant à l’OIF, tandis que Ghana et Chypre passent de membres associés à permanents.

Selon le recensement le plus récent de Statistique Canada (2021), 3 % des Néo-Écossais parlent le français à la maison, 3,3 % l’utilisent régulièrement au travail et 8,8 % des immigrants sont capables de soutenir une conversation en français.

Au cours des 30 dernières années, la proportion de la population pouvant soutenir une conversation en français a augmenté de 8,8 % en 1991 à 10,4 % en 2021, une tendance principalement attribuable à l’augmentation du bilinguisme chez les personnes ayant l’anglais comme première langue apprise dans l’enfance.

La province a récemment actualisé sa Loi sur les services en français, 20 ans après son adoption en 2004, notamment en faisant du ministre responsable des Affaires acadiennes et de la Francophonie le garant exclusif de son respect et de son application, en plus de la reconnaissance d’un comité consultatif.

Quant à savoir quelle place compte occuper la province dans la francophonie internationale, M. LeBlanc indique que, « fidèle à la devise acadienne, L’union fait la force, on travaillera de façon collaborative avec les autres juridictions internationales et on s’assurera de la protection et de la promotion de la langue française ».

Et de citer un possible rapprochement avec l’Ontario : « On a discuté de cela aujourd’hui avec la ministre ontarienne et les discussions vont se poursuivre ».