La première gouverneure générale autochtone promet d’apprendre le français
L’Inuite Mary Simon a été nommée 30e gouverneure générale du Canada, a annoncé le premier ministre Justin Trudeau mardi matin. Ancienne diplomate et journaliste à CBC, Mary Simon ne parle pas français, mais assure vouloir « travailler comme gouverneure générale dans les deux langues officielles du Canada ».
Mme Simon parle l’inuktitut et l’anglais, mais affirme que son éducation dans un externat indien fédéral ne lui a pas permis d’apprendre le français.
« J’ai toujours voulu apprendre le français, mais je n’ai jamais vraiment eu l’opportunité, car j’ai travaillé à temps plein toute ma vie (…) Je suis sûr qu’il y aura beaucoup de gens à Rideau Hall qui vont m’aider à apprendre le français. »
Elle affirme qu’elle prendra des leçons pour pouvoir travailler en français.
« Il me semble que, parce que nous avons des problèmes communs à discuter, nous pouvons trouver des moyens de nous débarrasser des barrières en termes de langues (…) Je suis prêt à commencer n’importe quel jour après mon installation pour travailler à Rideau Hall dans les deux langues officielles », a dit la nouvelle gouverneure générale.
Née à Nunavik au Québec et âgée de 74 ans, elle a travaillé dans le Nord pour la CBC dans les années 1970 en plus d’avoir été présidente de la Société Makivik. Elle a aussi été ambassadrice au Danemark. Elle a aussi été la première ambassadrice canadienne aux Affaires circumpolaires elle qui s’occupait des relations entre les peuples des régions de l’Arctique à l’échelle nationale et internationale.
Il s’agit de la première fois dans l’histoire du Canada qu’une personne d’origine autochtone est nommée à ce poste.
« C’est un poste qui va aider les Canadiens à travailler avec les autochtones pour la réconciliation. Rassembler les gens pour comprendre notre histoire, notre culture et notre mode de vie unique. Si les gens se comprennent ainsi et se respectent les uns les autres, alors c’est ainsi que nous allons pouvoir parler de réconciliation », a souligné Mme Simon.
Le français, un « enjeu » admet Trudeau
Pour Justin Trudeau, cette première pour une femme issue des communautés autochtones en est une historique.
« Mme Simon a bâti des ponts tout au long de sa vie entre le Nord et le Sud, les autochtones et non-autochtones et elle va amener cette perspective à ce rôle important en tant que gouverneure générale (…) En tant qu’autochtone avec les non-autochtones, je pense que c’est quelqu’un qui va amener une perspective, un poids et une capacité d’importance pour ce pays en ce moment de réflexion. »
Cette nomination survient dans la foulée des nombreuses découvertes dans les pensionnats autochtones, dont avec la plus récente découverte de 751 tombes près de l’ancien pensionnat de Cowessess en Saskatchewan.
« La réconciliation n’est pas quelque chose pour un gouvernement ou seulement pour les peuples autochtones, mais c’est quelque chose qui implique tous les Canadiens particulièrement les non-autochtones et je sais que la perspective, le leadership et le service de Mme Simon vont nous amener vers le travail qu’il faut faire pour bâtir un pays encore meilleur », a soutenu M. Trudeau.
Le premier ministre admet que le fait que Mme Simon ne puisse pas converser dans la langue de molière est un « enjeu », mais se dit rassuré que celle-ci prenne les moyens pour pouvoir devenir trilingue.
« Elle comprend tout à fait l’importance de pouvoir représenter tous les Canadiens et c’est pourquoi elle s’engage justement à prendre des leçons et apprendre le français », s’est contenté de dire le chef libéral.