Selon les chiffres non officiels pour l'instant, le nombre de sans-abri à Sudbury aurait augmenté de 101 personnes depuis 2021. Photo : Canva

SUDBURY – En collaboration avec ses partenaires sociaux, la Ville de Sudbury a effectué un dénombrement ponctuel des personnes en situation d’itinérance entre le mardi 8 et le mercredi 9 octobre. L’objectif de ce sondage, qui sera suivi d’un rapport, est d’aider la municipalité et ses partenaires à comprendre la situation d’itinérance et pouvoir ensuite mieux répondre à cette problématique.

Le dénombrement ponctuel des personnes en situation d’itinérance effectué à Sudbury entre dans un cadre plus large de la stratégie Vers un chez soi, mise en place et financée par le gouvernement fédéral. À travers cette stratégie, « les communautés sont tenues de participer à un dénombrement ponctuel coordonné des personnes en situation d’itinérance ».

Ce recensement ponctuel suit un double objectif, comme l’explique la Ville de Sudbury dans son communiqué de presse.

« Identifier le nombre de personnes dans une communauté qui sont en situation d’itinérance à un moment donné (s’ils sont effectués pendant plusieurs années de suite, les dénombrements ponctuels peuvent aider la communauté à suivre les progrès réalisés dans la réduction de l’itinérance).

Grâce à un sondage d’accompagnement, donner à la communauté des renseignements sur la composition démographique et les besoins en services de sa population sans abri (ces renseignements peuvent servir à cibler les ressources communautaires là où elles sont réellement requises). »

Après les sondages effectués sur 24 heures entre le 8 octobre (18 h) et le 9 octobre (18 h), l’heure est maintenant à l’analyse des données. Même si des chiffres non officiels ont été communiqués, il est impossible à l’heure actuelle de tirer des conclusions.

Les francophones pris en compte

Cindy Junkala, coordinatrice des refuges et du sans-abrisme à la Ville de Sudbury, a confirmé à ONFR que la langue était bien un élément pris en compte lors des sondages, sans toutefois pouvoir préciser, à l’heure actuelle, quelle proportion des sans-abri représentent les francophones.

« Nous n’avons pas les chiffres pour le moment, car nous sommes en train de travailler sur les données préliminaires. Un rapport sortira à la nouvelle année pour faire état de ce que les sondages ont indiqué. Il y aura plus d’informations disponibles à ce moment-là. Nous ne pouvons pas tirer de conclusion non plus actuellement. Les sondages sont sur papier et nécessiteront du temps pour être analysés par nos analystes de données. »

Malgré l’attente due au traitement des données, un chiffre non officiel de 500 personnes a été communiqué. Ce serait donc une hausse de 101 personnes par rapport au dénombrement ponctuel effectué en 2021, qui faisait état de 399 personnes en situation d’itinérance.

« Nous pensons que ces chiffres en hausse sont dus à l’augmentation du coût de la vie, le manque d’accès au logement abordable et au logement en général, explique Mme Junkala. Ce sont des facteurs qui contribuent définitivement à l’augmentation que l’on peut retrouver dans l’étude. »

La présence confirmée de francophones au sein de cette population en situation d’itinérance pose la question de l’accès aux services en français. Ce à quoi la coordinatrice répond de manière positive.

« Absolument. Au sein de mon équipe, dans notre service Client Navigators, nous avons du personnel qui parle français qui peut donner l’information aux personnes qui ont besoin de ces services. Nous travaillons aussi en étroite coopération avec le Centre de santé, notre partenaire communautaire qui offre des services en français. »

Les populations autochtones « surreprésentées »

Au-delà de la population francophone prise en compte, Cindy Junkala indique qu’une attention particulière est portée sur les populations autochtones.

« Nous savons que la proportion de populations autochtones parmi les personnes sans-abri dans la ville est assez élevée par rapport à la population générale. Les informations que nous obtiendront à travers ces sondages vont aider mettre en place plus de soutien pour ces personnes qui sont surreprésentées. »

La municipalité indiquée travailler main dans la main avec le N’Swakamok Native Friendship Centre.Le rapport complet est attendu pour le début de l’année 2025.

Les citations dans cet articles sont des traductions libres de l’anglais.