Randy Boissonnault le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles. Crédit image: Stéphane Bédard.
Randy Boissonnault, le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles. Crédit image: Stéphane Bédard.

OTTAWA – Les premiers montants du Plan d’action pour les langues officielles de 4,1 milliards de dollars sortiront bientôt des coffres du fédéral, assure le ministre Randy Boissonnault. Son gouvernement bonifiera d’ailleurs le financement des organismes francophones jusqu’à la hauteur de 12,5 %.

Le fédéral avait annoncé en avril dernier un financement de 4,1 milliards de dollars entre 2023 et 2028 dans le cadre de sa feuille de route en matière de langues officielles, mais aucun montant n’a encore été versé.

Une bonne partie de ces sommes iront aux provinces dans le cadre des ententes en éducation portant sur le financement des écoles francophones en milieu minoritaire. La seconde partie servira à la mise en place de la nouvelle politique en immigration francophone. Le reste servira à plusieurs domaines, comme l’accès à la justice en français ou le financement des organismes en communautés de langues officielles en milieu minoritaire.

« Ils (les organismes) doivent faire des ententes de contribution. Suite à ça, l’argent va couler. Ça s’en vient », a attesté le ministre des langues officielles, Randy Boissonnault, à ONFR.

Le mois dernier, le ministre Boissonnault a avisé les organisations francophones qu’elles seront éligibles à une bonification de leur financement de base à la hauteur de 12,5 % pour l’année financière en cours. Pour les prochaines années, un financement additionnel leur sera accordé « pour répondre aux priorités et aux besoins émergents », a-t-il écrit dans une lettre destinée aux organismes de la francophonie canadienne le mois dernier.

« Cette enveloppe permettra l’expansion des services, des activités et des événements à une plus large part des communautés desservies, la mutualisation des ressources, la fusion de plusieurs petits organismes en vue de gains d’efficience, de répondre à la santé fragile de certains organismes et communautés minoritaires et d’appuyer de nouvelles initiatives touchant l’équité, la diversité et l’inclusion », écrit-il.

Les organisations francophones devront se partager un montant de 62,5 millions de dollars au cours des cinq prochaines années. Les organismes qui offrent des services d’aide à l’emploi seront aussi éligibles à une partie d’une somme additionnelle de 208 millions de dollars.

Aussi de nouvelles ententes en éducation

Le fédéral est présentement en négociation avec les provinces pour ses accords qui concernent le financement en éducation en français hors du Québec, de la petite enfance jusqu’au postsecondaire.

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario et les universités et collèges francophones poussent depuis longtemps le gouvernement Trudeau pour qu’il remplisse une promesse électorale de 2021, dans laquelle il s’engageait à pérenniser ce financement et à l’augmenter à 80 millions de dollars par an. Dans le plan d’action, il est notamment question d’une enveloppe fédérale de 128 millions de dollars pour le postsecondaire en français hors du Québec, pour une durée de quatre ans. 

« On est donc à 30 millions de dollars plutôt qu’à 80 millions de dollars, et c’est temporaire plutôt que permanent… Ce n’est pas à la hauteur de ce qui avait été promis », reprochait le directeur de la recherche stratégique de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne, Martin Normand, en comité parlementaire au début du mois.