L’autonomie pour les programmes en français, demandent les professeurs de La Laurentienne

L'Université Laurentienne
Source: Facebook Université Laurentienne

SUDBURY – Les professeurs francophones de l’Université Laurentienne demandent à ce que leur direction offre l’autonomie institutionnelle à l’ensemble des programmes en français.

Dans une résolution adoptée à 60 contre 0, le Regroupement des professeur. e. s francophones (RPF) demande que « la gestion, le financement et le développement de ces programmes doivent relever d’un conseil des gouverneurs distinct reflétant la communauté francophone du Nouvel-Ontario dans toute sa diversité ».

« On peut penser à un genre de sous conseil des gouverneurs ou à un comité du conseil des gouverneurs qui pourrait gère les affaires francophones (…) Il y a des solutions. Ça fait longtemps que des gens essaient de s’imaginer ça. La structure bilingue de la gouvernance a démontré qu’elle a ses limites, surtout à Sudbury », avance Thierry Bissonnette du RPF.

Il y a deux semaines, l’Université de Sudbury avait annoncé vouloir devenir une université à 100 % francophone. Cette démarche étant liée au processus actuel de restructuration à La Laurentienne. M. Bissonnette indique que cette demande n’a pas de lien direct pas avec la récente annonce à l’Université de Sudbury.

« C’est la perception qu’on veut éviter », admet le professeur. « Si La Laurentienne désire réinventer sa fédération, alors oui. Mais le mouvement pourrait venir de l’Université Laurentienne elle-même, c’est elle l’université centrale. »

Les professeurs accusent l’administration sudburoise d’avoir négligé les programmes en français et que la structure actuelle ne permet pas la mise en branle d’une programmation uniquement francophone.

« Nous savions qu’il y avait une insatisfaction générale vis-à-vis du fonctionnement de la structure bilingue de l’Université. Cette unanimité donne un message clair que le statu quo n’est plus acceptable », affirme Gina Comeau, une autre porte-parole.

Un bon moment pour cette demande

Selon les enseignants, le processus actuel de restructuration est le bon moment pour aussi restructurer l’acte Laurentienne, soit la loi constituant l’établissement.

« C’est maintenant que ça se passe, car si on parle de restructurer la gouvernance après, on va peut-être se retrouver avec un moins grand nombre. On essaie d’imaginer la laurentienne 3.0. On ne veut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. On essaie de sensibiliser et de mettre de la pression pour éviter que la mission francophone puisse disparaisse pour des motifs financiers », explique Thierry Bissonnette.

Ce dernier ne pense pas que l’administration en aurait trop entre les mains si elle devait restructurer le modèle de gouvernance et les finances de l’institution.

« On nous a promis de tenir compte des dimensions bilingues et triculturelles. (…) On espère que l’aspect politique et sociétal fasse partie de l’équation de la restructuration. C’est sûr que la priorité est financière, on en est conscient. Même si c’est un aspect financier, l’Université Laurentienne n’est pas une compagnie comme Air Canada non plus. Notre point de vue est pertinent si on touche aux programmes et à l’aspect académique. »

Une bonne idée pour le syndicat des étudiants

Le président de l’Association des étudiantes et étudiants francophones de l’Université Laurentienne pense que cette revendication est un pas dans la bonne direction.

« Je pense que théoriquement, c’est une très bonne idée. J’aimerais voir ce que ça pourrait apporter et ça serait très bénéfique pour les francophones », admet Simon Paquette

Ce dernier croit que les francophones n’ont pas un traitement égal avec les anglophones sur le campus, notamment au niveau de la programmation.

« On le sait que ce n’est pas égal. Ils ont plus de choix en anglais. On peut faire semblant de dire qu’on a plus de choix en français, on peut dire qu’il y a des cours qui existent, mais ils ne sont pas tous offerts. On est forcés de suivre certains cours. »

Alors que certains professeurs avaient affirmé ne plus avoir confiance envers le recteur Robert Haché et les gestionnaires de l’institution, M. Paquette admet ne pas partager la même vision en ce moment.

« C’est vraiment le temps qui va décider et qui va déterminer la confiance envers l’administration. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut vraiment spéculer tout de suite. On est vraiment sur un côté, et c’est celui de l’éducation francophone. On va voir si l’université va prioriser cette éducation-là. »