Peter Sloly aurait remis sa démission.
Peter Sloly lors d'une conférence de presse en février dernier. Capture d'écran ONFR+

OTTAWA – Peter Sloly, le chef de la police d’Ottawa, a annoncé sa démission ce mardi matin. Cette décision survient suite à une troisième semaine d’occupation de la Ville d’Ottawa par des camionneurs et des manifestants.

La nouvelle a été rapportée par divers médias mardi matin avant d’être confirmée par la présidente de la Commission de services policiers d’Ottawa Diane Deans lors d’une réunion spéciale en après-midi.

« La Police d’Ottawa et la Commission de services policiers d’Ottawa ont conclu une entente mutuelle de séparation et à ce titre, Peter Sloly n’est plus à l’emploi de la police d’Ottawa », a-t-elle dit ajoutant ne pas pouvoir faire plus de commentaires car c’est désormais une « question de ressources humaines ».

Les démarches pour trouver un successeur à M. Sloly sont déjà commencées et un candidat sera nommé « très bientôt », a rajouté Diane Deans. C’est le chef adjoint Steve Bell qui sera en charge en attendant l’arrivée d’un nouveau chef.

« J’ai pleinement confiance dans nos agents et agentes du Service de police d’Ottawa, et je travaillerai avec le chef intérimaire Bell, ainsi que nos partenaires fédéraux et provinciaux, pour mettre fin à cette occupation dans un avenir rapproché », a de son côté déclaré via communiqué le maire Jim Watson.

Ce dernier a tenu à remercier Peter Sloly pour « son dévouement à la fonction » soulignant toutefois la nécessité d’un changement.

« Malheureusement, il était devenu clair que plusieurs membres de la Commission de services policiers, du Conseil municipal et le grand public n’étaient pas satisfaits de la réponse policière nécessaire pour mettre fin à l’occupation. Bien que je ne siège pas à la Commission de services policiers, j’appuie leur décision d’accepter la démission du chef Sloly et de nommer Steve Bell à titre de chef intérimaire du Service de police d’Ottawa. »

Peter Sloly réagit

Peter Sloly a confirmé son départ jeudi en fin d’après-midi. Dans une déclaration publiée sur Twitter, l’ancien chef de police s’est fié de ce qui a été accompli au corps de police local lors de son mandat en plus de remercier les citoyens et les policiers.

« Ce fut un voyage difficile, mais je suis incroyablement fier de ce que nous avons accompli », a-t-il écrit.

« Depuis le début de cette démonstration, j’ai tout fait pour garder cette ville en sécurité et mettre un terme à cette crise sans précédent et imprévisible. On a acquis de nouvelles ressources et on a mis sur pied le nouveau Centre de commandement. Je suis convaincu que le Service de police d’Ottawa est maintenant mieux positionné pour mettre fin à cette occupation », a-t-il ajouté.

Peter Sloly et la police ont été sévèrement critiqués au cours des événements par des résidents trouvant les forces de l’ordre trop conciliantes avec les manifestants.

« La réponse à cette crise jusqu’à présent a été ineffective à mettre fin à cette occupation en ramenant la paix et la sécurité à Ottawa. La SPO a été incapable d’appliquer la loi et nos résidents continuent d’avoir peur. Ce n’est clairement pas suffisant » , a soutenu Mme Deans.

Des manifestants occupent le centre-ville d’Ottawa depuis 19 jours. L’Ontario, la Ville d’Ottawa, puis le gouvernement fédéral ont invoqué tour à tour l’état d’urgence dans leur champ de compétence respectif, pour tenter de remédier à la crise. Hier, la Ville d’Ottawa a obtenu une injonction pour rendre illégal de faire des feux, apporter du bois de chauffage, de faire exploser des feux d’artifice, de faire du bruit excessif ou encore de garder son moteur allumé pendant une longue période. Le maire Jim Watson a aussi dit avoir conclu une entente avec les organisateurs du convoi pour qu’ils quittent les rues résidentielles pour se diriger sur la rue du Parlement.

La nomination de M. Sloly en 2019 avait créé un certain inconfort dans la communauté franco-ottavienne, car il ne parlait pas français. Il était le premier chef noir de la police d’Ottawa.