Culture

Le coup d’envoi est donné pour les Prix de la musique folk canadienne

L'annonce de ces célébrations du 20e anniversaire avait été faite en septembre dernier. Photo: Ryan Lindsey

OTTAWA – Les 20e Prix de la musique folk canadienne (PMFC) se tiennent dans la région de la capitale nationale jusqu’à ce dimanche 6 avril. La première de quatre cérémonies de remises de prix a eu lieu jeudi soir au Musée canadien de l’Histoire, à Gatineau. Vendredi, place au Concert gala du 20e anniversaire.

« C’est spécial, parce que dans d’autres galas et concours au pays, c’est souvent une catégorie folk et c’est tout. Nous, on peut souligner les différents métiers dans ce monde-là », explique Jocelyne Baribeau, vice-présidente du conseil d’administration des PMFC, en entrevue avec ONFR.

Cette année, les remises de prix prennent la forme de quatre spectacles inédits, qui servent également de vitrines pour les artistes en performances. Parmi eux, plusieurs francophones, dont Geneviève Racette et Marie O’Neil, qui sont montées sur scène jeudi le temps de quelques chansons, La première soirée, intitulée Les chansons se racontent, était dédiée aux auteurs-compositeurs.

L’artiste franco-manitobaine Jocelyne Baribeau a décidé de s’impliquer avec les PMFC en voyant la place que l’événement réservait à la langue française. Photo : page Facebook Jocelyne Baribeau

Le Concert Gala du 20e anniversaire se tiendra vendredi soir au Centre national des arts (CNA). « C’est vraiment LE moment, anticipe Jocelyne Baribeau. On va pouvoir aussi célébrer notre Travailleur de l’ombre de l’année, Gilles Garand, pour son grand travail pour la musique trad québécoise. »

La musique traditionnelle sera aussi à l’honneur samedi, avec le Concert Traditions du monde. Dimanche, la dernière remise de prix visera les catégories familiales et les performances seront assurées par des artistes jeunesse. Le billet est inclus avec les droits d’entrée du Musée canadien de l’Histoire.

Elle-même connue du jeune public comme Mme Diva, Jocelyne Baribeau croit fermement en l’importance d’offrir un événement pour les familles. « C’est en allant voir des spectacles comme ça quand on est petits qu’on développe le désir d’aller en voir d’autres (plus tard dans la vie). »

Artistes francophones

Chaque soirée des PMFC est animée par un duo d’animateurs, l’un francophone et l’autre anglophone.

Également, « le conseil a toujours fait attention d’avoir des artistes autochtones et des artistes francophones sur chaque spectacle », explique Jocelyne Baribeau, ajoutant que ce constat a été sa motivation pour s’impliquer. L’artiste franco-manitobaine se réjouit de voir plus de francophones qu’avant sur le conseil.

Jeudi soir, c’est le Québécois Alexandre Poulin qui a remporté le PMFC de l’auteur-compositeur francophone de l’année. Celui qui a lancé l’album La somme des êtres aimés il y a un peu plus d’un an était absent de la cérémonie, mais avait écrit un mot pour l’auditoire. Il se rappelle avoir remporté le même prix en 2012 et se réjouit de le recevoir à nouveau 13 ans plus tard. « Le réel succès dans cette industrie, c’est de s’inscrire dans la pérennité, et c’est ce que ce prix vient souligner pour moi. »

Alexandre Poulin a remporté le titre d’auteur-compositeur francophone de l’année aux PMFC. Photo : page Facebook Alexandre Poulin

Les autres nommés dans la catégorie auteur-compositeur francophone de l’année étaient le duo de l’Île du Prince-Édouard, Sirène et Matelos (Patricia Richard et Lennie Gallant), la Franco-Ontarienne Reney Ray et les Québécois Michel Robichaud et Sarah Dufour, nommée de pair avec Dany Placard.

Une autre Franco-Ontarienne récoltait une nomination lors de la soirée : Mimi O’Bonsawin, dans la catégorie auteur-compositeur autochtone de l’année. Ce sont deux autres candidats qui ont remporté le prix à égalité, c’est-à-dire Celeigh Cardinal et Alan Syliboy.

Parmi les Franco-Ontariens à surveiller dans les prochains jours, notons le groupe torontois Okavango African Orchestra, dont certains membres sont francophones, nommé dans la catégorie Album des traditions du monde.

Dans la catégorie compositeur ou compositrice de l’année, on retrouve à titre posthume l’Acadienne Pastelle LeBlanc, décédée il y a trois ans presque jour pour jour. Les autres membres de son groupe Vishtèn ont utilisé certaines de ses compositions inédites pour lancer le EP Expansion en 2024.

Avec Prairie Comeau, Anique Granger et Benoît Archambault revisite les vieilles chansons francophones, dont celles de la Bonne chanson. Photo : Rachel Crustin / ONFR

Parmi les autres francophones et francophiles en nomination dans diverses catégories, on compte Bon débarras, Henri Godon, le Masmoudi Quartette, Shaun Ferguson, Jérémie Groleau, Geneviève Racette, Mia Kelly, Connie Kaldor, Mélisandre, la Bottine souriante, Jonathan Bélanger et Prairie Comeau.

Ce dernier duo, composé d’Anique Granger et Benoît Archambault, est un coup de cœur pour Jocelyne Baribeau. « Ce sont tellement de belles reprises du répertoire francophone. C’est spécial, parce qu’une prochaine génération pourra connaître ces chansons davantage et sera peut-être plus interpelée par ces nouvelles versions. »

Prairie Comeau donnera aussi une performance samedi soir.

Plusieurs artistes anglophones et autochtones convergent aussi vers la région de la capitale nationale jusqu’à dimanche. Il est possible de suivre en direct ou de rattraper les quatre concerts en ligne sur le site des PMFC.

« Je suis très contente de parler des prix folks. Je suis très fière », conclut Jocelyne Baribeau.Le coup d’envoi est donné pour les Prix de la musique folk canadienne