Le NPD détaille son programme d’assurance-médicaments
TORONTO – Le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario estime qu’il en coûterait 475 millions de dollars annuellement pour étendre à tous les Ontariens un programme d’assurance-médicaments. Toutefois, la troisième force politique à Queen’s Park mise sur une réduction du coût des médicaments au pays pour pouvoir implanter son projet.
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
Il s’agit toutefois d’une estimation, a noté la chef du parti, Andrea Horwath, lors d’une conférence de presse, lundi 24 avril. En réalité, le coût pourrait varier, assure-t-elle, et même être moins élevé que prévu. La somme de 475 millions est une estimation « dans le pire des scénarios », indique Mme Horwath.
Selon elle, le plan de son parti devrait permettre d’économiser environ 835 millions de dollars aux contribuables ontariens et près de 1,9 milliard de dollars aux entreprises privées qui couvrent déjà leurs employés, ce qui compenserait pour le coût du programme.
Actuellement, le gouvernement ontarien dépense 4,7 milliards de dollars annuellement pour trois programmes d’assurance-médicaments : l’un pour les gens de 65 ans et plus, l’un pour les gens à faible revenu et l’autre pour les personnes vivants d’assurance-sociale.
Le plan du NPD ne toucherait pas ces programmes existants, explique Andrea Horwath, mais s’étendrait à ceux et celle qui ne sont pas couverts par aucun programme.
« Personne ne devrait avoir à s’endetter pour obtenir les médicaments qui lui sont nécessaires » – @AndreaHorwath #onpoli
— #ONfr (@ONfr_TFO) 24 avril 2017
En ajoutant le nombre de personnes couvertes par un programme universel d’assurance-médicaments, la troisième force politique en Ontario espère également pouvoir réduire le coût des médicaments dans la province, mais n’est pas en mesure de dire le pourcentage de réduction.
Le NPD croit d’ailleurs être en mesure d’implanter son projet en se basant sur la croissance économique prévue dans la prochaine année et en repriorisant certaines dépenses du gouvernement.
Toutefois, si ces deux options ne fonctionnent pas, le NPD n’exclut pas de financer son plan avec « une nouvelle source de revenus », mais assure que cette dernière ne serait pas un « fardeau pour les gens et les entreprises » de la province.
Le chef du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, Patrick Brown, ne croit pas que les chiffres avancés par le NPD soient réalistes, bien qu’il dit soutenir le principe du projet.
« Pour une fois, j’aimerais que le NPD nous dise comment ils font payer pour ce projet. Ils sont très bons pour faire des promesses, mais n’ont pas à rendre de compte », a dit le chef progressiste-conservateur.
Des médicaments trop chers
Selon le NPD, 25 % des Ontariens ne prennent pas leurs médicaments tel que prescrit et plus de 2,2 millions de personnes dans la province ne bénéficient d’aucune forme d’assurance-médicaments.
« Quand je pense au nombre d’Ontariens et d’Ontariennes qui sortent de chez leur médecin en sachant qu’ils ne pourront pas se permettre d’aller à la pharmacie pour faire remplir leur ordonnance, je sais qu’il est temps d’agir », s’est exclamé Andrea Horwath en point de presse
Si le @OntarioNDP est porté au pouvoir en 2018, le programme d’assurance-médicament sera implanté d’ici 2020 #onpoli
— #ONfr (@ONfr_TFO) 24 avril 2017
Si le NPD prend le pouvoir en 2018, le programme d’assurance-médicaments comprendra une liste de 125 médicaments, incluant des médicaments génériques pour l’hypertension artérielle, pour l’asthme et pour le diabète. Cette liste pourra par la suite être bonifiée.
Pour un programme national
Avec son plan, le NDP espère pouvoir suivre les traces de Tommy Douglas, l’ancien premier ministre de la Saskatchewan qui est considéré comme l’un des pères de l’assurance-maladie au Canada, est étendre son plan à l’échelle du pays.
« Notre but est de créer un programme d’assurance-maladie qui sera universel et compréhensif pour tous », a lancé Andrea Horwath.
Par le passé, Ottawa s’est engagé à rendre les médicaments plus abordables au pays.
Avec son plan, le NPD croit qu’il pourra mettre davantage de pression sur le gouvernement fédéral pour passer des promesses à la réalité.
Le ministre de la Santé de l’Ontario, Dr Éric Hoskins, se dit en faveur d’un plan national, lui qui milite depuis plusieurs années pour un projet auprès de ses homologues dans les autres provinces.
« C’est un challenge pour les Ontariens et je suis bien content que le NPD se joigne à la table de discussion », s’est-il contenté de dire aux journalistes.
Accusé de ne pas avoir fait de progrès dans le dossier récemment, le ministre Hoskins a assuré travailler fort la réalisation d’un projet national.
« Nous avons fait des progrès significatifs et nous avons reçu le support de plusieurs autres provinces. (…) Du côté du monde politique, je ne crois pas qu’il y a quelqu’un qui a travaillé aussi fort que moi pour réaliser ce rêve », s’est-il défendu.