Le parcours du Maroc en Coupe du monde fait rêver la diaspora en Ontario
À la veille d’un quart de finale historique face au Portugal, la ferveur marocaine est à son comble. En Ontario, les partisans vivent le Mondial de soccer avec intense émotion. ONFR+ a rencontré ces fans marocains qui vibrent pour le ballon rond, de Timmins à Toronto, en passant par Ottawa.
Dans cette réunion de famille où sept pays habitués des phases éliminatoires se retrouvent en quarts de finale, le Maroc fait figure d’outsider. Qualifiés pour la première fois de leur histoire, à ce stade de la compétition, les Lions de l’Atlas veulent rééditer un exploit ce samedi. Après l’Espagne, place au Portugal! Pour nombre de partisans en Ontario, l’entraîneur Walid Regragui – arrivé en août dernier au sein de l’équipe – est en partie le champion de cette prouesse.
Étudiant en administration des affaires à l’Université de Hearst et fraîchement arrivé à Timmins, Yassine Lahhab n’est pas surpris de la performance du Maroc. Ce natif de Casablanca rappelle que le soccer fait partie de la culture africaine : « C’est le sport le plus populaire au Maroc », affirme-t-il.
Driss Khattab, résident d’Ottawa, lui aussi originaire de Casablanca, soutient par ailleurs que l’entraîneur a été très efficace dans le parcours de son équipe fétiche. D’après lui, Walid Regragui n’a pas peur et a insufflé aux joueurs le goût de la victoire. « On a toujours eu cette barrière de la petite équipe. »
Pour ce mordu de soccer, l’entraineur Regragui a travaillé sur la confiance des joueurs : « C’est niya », soit l’intention, dit-il. « Le coach leur a donné de l’amour, c’est un porte de bonheur. »
Au classement de la FIFA, le Maroc est 22e et c’est la septième Coupe du monde à laquelle ils participent.
« J’ai remarqué que l’équipe était devenue très bonne », constate Yassine Lahhad. « C‘est une équipe jeune et dynamique, avec un coach qui est le tout premier entraîneur africain à atteindre les quarts de finale de la Coupe du Monde. »
Soutenir son pays depuis le Canada
Pour Driss Khattab, « c’est inédit, on ne s’y attendait pas ». La dernière fois que ce Marocain dit avoir vécu quelque chose de similaire, il avait 10 ans. Le Maroc était alors en huitième de finale de la Coupe du monde en 1986 et avait remporté la Coupe d’Afrique des nations en 1976.
En étant au Canada, Yassine Lahhab, jeune étudiant de 18 ans, confie suivre tous les matchs de son équipe favorite « avec acharnement », dit-il. « C’est le rêve de tout un peuple, c’est un exploit extraordinaire. Ça représente non seulement une fierté pour l’Afrique, mais aussi pour le monde arabe. »
« Je ne sais pas comment exprimer ma joie », reprend le partisan. « C’est mon pays et c’est l’une des compétitions les plus prestigieuses du monde. Cela me rend ému et ça me donne envie d’être dans mon pays et de célébrer ces moments de victoire avec ma famille et mes amis. »
Driss Khattab vit cette ferveur avec un peu de nostalgie du fait de la distance. Toutefois, avec ses amis marocains, ils se rejoignent dans le quartier du marché By à Ottawa pour faire la fête. « Les réseaux sociaux me permettent de suivre ça et cela me fait chaud au cœur. »
Le Maroc a brillé au Qatar et brillera encore
Le Franco-Ottavien a de l’espoir : « On commence à y croire et on se dit pourquoi pas ». S’il doit y avoir une finale pour le Maroc, M. Khattab aimerait voir son équipe favorite jouer contre le Brésil. Le partisan verrait très bien le Maroc arriver en demi-finale.
Même optimisme du côté de Timmis avec Yassine Lahhab et à Toronto pour Faouzi Metouilli. Les Lions d’Atlas devraient affronter Lionel Messi avec l’Argentine. « Une histoire de revanche par rapport à 2018 », pour le Timminsois.
Faouzi Metouilli, quant à lui, s’est déplacé au Qatar pour suivre son équipe nationale. Une expérience dont il se souviendra longtemps.
« C’était extraordinaire, un véritable climat de joie », s’émerveille le partisan. « Tout est impressionnant et, ce n’est pas une blague, les stades sont climatisés. »
« Pour tout le reste, l’organisation était incroyable. Les Qataris ont été très accueillants et chaleureux. Ça devrait être ça le sport. »
Ses pronostics pour le prochain match face au Portugal : deux à un, en faveur du Maroc.
Tout comme ses compatriotes, le Torontois se dit extrêmement fier de son équipe : « Le foot c’est identitaire et maintenant tout le monde arabe est derrière le Maroc. »
Chaque étape de cette compétition a été spéciale. Il raconte d’ailleurs que la rencontre entre le Canada et le Maroc a été très particulière pour lui. « N’oublions pas qu’il y a un joueur canadien marocain qui joue avec le Maroc : Yassine Bounou, le gardien de but. »
Parce que les matchs se déroulaient au Qatar, Faouzi Metouilli explique que cela a rendu l’expérience très spéciale, là aussi. L’équipe du Maroc brillait sur le terrain.
« Il y a quatre ans, je n’aurais pas dit ça, mais cette fois-ci, avec leur formation majoritairement en Europe et avec un entraîneur tel que M. Regragui, on peut aller très loin. »
Le Maroc et le Portugal s’affronteront ce samedi à 10h (heure de l’Est) et la France et l’Angleterre à 14h. Une victoire de la France et du Maroc donnerait lieu à une demi-finale 100 % francophone.