Le travail n’est pas fini pour la FANE

Crédit image : Facebook FANÉ

DARMOUTH – La Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) célébrait son 50e anniversaire, la fin de semaine passée. L’occasion de souligner ses victoires, mais aussi d’aborder les nombreux défis qui l’attendent.  

BENJAMIN VACHET
bvachet@tfo.org | @BVachet

Napoléon Chiasson se souvient bien de ses débuts comme président de la FANE. En poste de 2004 à 2006, il a vu la Loi sur les services en français et le Règlement sur les services en français adoptés par le gouvernement progressiste-conservateur de John Frederick Hamm, au début de son mandat.

« Ça venait récompenser nos efforts et reconnaître notre peuple! Même s’il reste beaucoup à faire pour les services en français, c’était important », explique-t-il à #ONfr.

Cet épisode fait partie de la difficile, mais parfois glorieuse, histoire de la communauté acadienne de Nouvelle-Écosse et de son organisme porte-parole, la FANE, au même titre que la fondation du Conseil scolaire acadien provincial, en 1996.

Une histoire de persévérance donc, puisque la FANE demandait dès 1967 que le droit à l’éducation en français soit reconnu en Nouvelle-Écosse. Il lui aura fallu attendre 1981 pour que l’Assemblée législative de la province acquiesce à sa demande.

Organisme reconnu

À 50 ans, la FANE a aujourd’hui bien changé, mais elle demeure plus que jamais essentielle, explique M. Chiasson.

« La FANE a survécu à beaucoup d’épreuves au fil des années, mais aujourd’hui, c’est un organisme porte-parole reconnu et respecté par la province et les différents gouvernements. Ça n’a jamais été facile, car il faut composer avec des ressources très limitées. Mais l’organisme a toujours fait preuve d’avant-gardisme et de débrouillardise et a pu compter sur un personnel extrêmement dévoué. »

Et il lui faudra encore s’appuyer là-dessus pour venir à bout de deux dossiers épineux qui vont monopoliser l’attention du mandat de deux ans du nouveau président, Norbert LeBlanc, élu dimanche dernier après quatre mois d’intérim à la présidence.

Clyde deViller (à gauche), récipiendaire du certificat Léger-Comeau avec Norbert LeBlanc, président de la FANE. Gracieuseté Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse

« On continue notre travail sur les frontières électorales. On veut le retour des circonscriptions électorales protégées de Clare, Argyle et Richmond et l’ajout d’une circonscription protégée à Chéticamp. On veut aussi travailler sur l’accès aux services en français. »

Car la Loi sur les services en français a été considérablement vidée de son sens, en 2011, par le gouvernement néo-démocrate de Darrell Dexter qui a également, durant son mandat, éliminé les circonscriptions électorales protégées.

La FANE attend avec impatience le résultat des travaux de la commission de délimitation des frontières électorales, qui devrait remettre ses conclusions au gouvernement de Stephen McNeil à la fin du mois de novembre.

« On a été assez déçu dans le passé, donc notre optimisme est restreint. Les membres de la commission ont semblé réceptifs, on croise les doigts. »

Bonnes relations avec le gouvernement

Les relations avec le gouvernement libéral sont plutôt bonnes, assure le nouveau président.

« On a rencontré la ministre Lena Metlege Diab [ministre des Affaires acadiennes et de la Francophonie]. Elle semble vouloir faire avancer les dossiers. Son comité travaille très fort sur la question des services en français. On veut une amélioration en matière de santé, de justice et de transport… Beaucoup de services ne sont toujours pas disponibles! »

Pour M. Chiasson, la communauté acadienne de Nouvelle-Écosse doit rester optimiste.

« On doit être fier de ce qu’on a déjà accompli. Il y a des obstacles, ça prend du temps, mais il faut continuer et parler au nom de tous nos membres. »

Outre ces deux dossiers, le nouveau président de la FANE dit vouloir s’attaquer au problème de l’assimilation.

« C’est un défi qui nous menace. Il y a un travail de sensibilisation à faire. On veut encourager la fierté de s’exprimer et de demander ses services en français! », dit M. LeBlanc.


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