
Les conservateurs dévoilent leur plateforme électorale


Les conservateurs ont dévoilé ce mardi leur plateforme électorale, dans laquelle ils promettent d’économiser 1 milliard de dollars par an en définançant la CBC et d’augmenter les échanges linguistiques pour les jeunes Canadiens, sans toutefois équilibrer le budget à l’intérieur d’un mandat.
En matière de francophonie et de langues officielles, le document électoral dévoilé par Pierre Poilievre reprend les grandes lignes de la plateforme québécoise rendue publique au début de la campagne. Une nouveauté au coût de 75 millions de dollars s’ajoute : elle consisterait à doubler le nombre de places d’échange linguistique, ce qui permettrait à 10 000 jeunes « qui n’en auraient pas les moyens de faire le pont entre les deux solitudes et de renforcer nos deux langues officielles ».
S’il n’est pas précisé dans la plateforme de quel programme il s’agit, il existe actuellement des programmes de Patrimoine canadien qui permettent à des jeunes du secondaire ou du postsecondaire de passer plusieurs semaines en stages immersifs. Parmi eux, le programme Explore permet à des anglophones d’aller au Québec et vice-versa pendant un mois dans le cadre d’un programme d’immersion intensif pour l’apprentissage d’une langue seconde.
Parmi les autres mesures annoncées, un gouvernement Poilievre reconnaîtrait que la langue française est « en déclin et doit être protégée », en plus de « s’engager à collaborer avec la francophonie canadienne pour protéger et faire la promotion de la langue française ». Les conservateurs s’engagent aussi à nommer un gouverneur général parlant le français et l’anglais en plus de maintenir le financement pour la culture francophone.
Ils affirment en outre que la fin du financement public pour la CBC permettrait de maintenir les services de Radio-Canada au pays.
« La CBC peut se financer avec ses propres revenus, avait affirmé le leader conservateur plus tôt dans la campagne pour justifier cette coupure de 1 milliard de dollars par année. Le gouvernement devrait faire simplement ce que le marché ne peut pas (faire). Le marché ne va jamais fournir un service exclusivement en français aux gens dans les communautés francophones à travers le Canada. Il y a un rôle pour l’État pour défendre l’information en français. »
Principales mesures économiques
La plateforme conservatrice mise dans un premier mandat sur la réduction des programmes fédéraux qui permettrait de récolter 23,2 milliards de dollars en revenus nets, alors que 21 milliards seraient générés en nouveaux revenus nets, projettent-ils. Le déficit passerait donc de 31 milliards en 2025-2026 à 14 milliards en 2028-2029, soit une réduction de 70 %, soutient l’opposition officielle, lors de la dernière session parlementaire. Les conservateurs soulignent aussi qu’ils maintiendraient les actuels programmes pour les soins dentaires, les garderies et l’assurance-médicaments.
Si élus, les conservateurs couperaient près de 55 milliards dans les dépenses publiques sur quatre ans. L’État canadien sauverait sous un gouvernement de Pierre Poilievre 4 milliard avec le définancement de CBC, 9,5 milliards sur quatre ans dans l’aide étrangère « aux régimes hostiles et aux bureaucraties mondiales », 10,5 milliards en consultants externes dès 2028-2029, 4,3 milliards en réduisant le nombre de fonctionnaires par « l’attrition naturelle et des départs à la retraite ».
L’une des principales promesses, soit de réduire de 15 % à 12,75 % la première tranche d’imposition, serait étalée dans le temps pour un coût de 14 milliards par année seulement dès 2028-2029. Par ailleurs, un projet de loi serait déposé pour que toute nouvelle taxe fédérale ou toute augmentation d’impôt doive passer par un référendum auprès des contribuables.
La suppression de la TPS sur les logements neufs de moins de 1,3 million de dollars priverait le fédéral de 7,7 milliards en revenus sur quatre ans, mais les conservateurs estiment que la construction de logements supplémentaires sur la même période rapporterait 12,8 milliards pour un bénéfice net de près de 5,1 milliards. Les recettes des contre-tarifs canadiens sur les produits américains seraient aussi utilisées pour financer les mesures conservatrices de réduction des taxes et impôts.