Les enseignants réclament une vaccination immédiate
TORONTO – Les syndicats d’enseignants revendiquent d’une même voix le droit à se faire vacciner tout de suite. Devant le « désastre » de la montée des cas de COVID-19 en Ontario, ils accusent le gouvernement d’avoir pris des « décisions négligentes » en maintenant les écoles ouvertes sans mesures de sécurité complémentaires.
« Il faut combattre cette troisième vague de contamination de façon efficace et préventive », lance Anne Vinet-Roy, la présidente de l’Association des enseignantes et enseignats franco-ontariens (AEFO).
Aux côtés de ses confrères de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEEO), de la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (OSSTF/FEESO), de l’Ontario English Catholic Teachers’ Association (OECTA) et du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP, elle appelle à une vaccination le plus tôt possible des enseignants qui souhaitent être immunisés.
« Le gouvernement a décidé de laisser les écoles ouvertes sans mesures de sécurité aditionnelles. La vaccination devient donc une priorité pour maintenant. Pas plus tard, maintenant! », martèle Sam Hammond, le président de la FEÉO.
« Le gouvernement refuse de faire les investissements nécessaire pour, entre autres, réduire la taille des classes », dit-il. « C’est tout simplement risqué. Compte tenu des vaccins que nous avons, on n’a aucune excuse de ne pas commercer à vacciner dès aujourd’hui. »
Écoles ouvertes : le gouvernement campe sur ses positions
La phase 2 du plan de vaccination ontarien prévoit une vaccination des travailleurs essentiels qui ne peuvent pas travailler à domicile à partir de la mi-mai. Le premier ministre a toutefois laissé entendre, hier en conférence de presse, que la vaccination pourrait commencer dès la semaine de relâche, se faisant avare de détails.
Lors de cette même conférence, Doug Ford a réaffirmé que les écoles étaient sécuritaires : « 99,88 % des élèves ne sont pas des cas actifs, 99,32 % n’ont jamais été positifs, 99,83 % du personnel n’a pas de cas actifs, 99,83 % du personnel n’a jamais signalé de cas de COVID-19 », a-t-il égrené, rejetant l’idée de fermer à nouveau les établissements scolaires de la province.
« Le principe de dire qu’il y a pas de contamination dans les écoles est complètement faux », rétorque Mme Vinet-Roy. « MM. Ford et Lecce utilisent à leur avantage les statistiques sans regarder le portrait entier. La communauté entre dans les écoles et les écoles sont dans la communauté. N’importe quelle forme de transmission est inacceptable pour le milieu scolaire et met à risque tout le monde. »
Colin Furness, épidémiologiste et professeur adjoint à l’Université de Toronto estime, d’autre part, que la connaissance limitée de la contamination en milieu scolaire doit appeler à plus de prudence.
Les syndicats demandent un retour au virtuel dans les points chauds
Dans ces conditions, les syndicats réclament en outre la fermeture temporaires des écoles situées dans les « zones à les plus à risque » et le retour à l’enseignement virtuel, prenant en exemple les bureaux de santé publique de Toronto, Peel et Guelph qui n’ont pas attendu l’aval du médecin hygiéniste en chef ni du gouvernement pour prendre, de leur propre chef, la décision de fermer les écoles sur leurs territoires respectifs.
Mais les syndicats se gardent de nommer précisément les zones actuelles dans lesquelles cette fermeture devrait intervenir. « Il faut surveiller de près la courbe et absolument agir de façon préventive et ne pas attendre que les choses aillent très mal », insiste Mme Vinet-Roy.
« Il n’est peut-être pas nécessaire de fermer toutes les écoles mais on ne peut pas attendre qu’il soit trop tard », prévient la présidente de l’AEFO. « Cette responsabilité revient au gouvernement. »