Les militants conservateurs votent pour conserver le financement de Radio-Canada
Une motion visant à retirer tout financement gouvernemental à Radio-Canada/CBC a été rejetée par les militants du Parti conservateur, lors du congrès de la formation politique à Québec.
C’est ce qu’ont rapporté respectivement La Presse et le Journal de Montréal vendredi. Selon les deux médias québécois, la proposition ne sera pas débattue aujourd’hui alors qu’elle a été battue lors d’ateliers du parti vendredi matin. Ces ateliers avaient notamment pour but de déterminer quelles motions seront présentées pour un débat et un vote samedi à l’ensemble des militants conservateurs. Les conservateurs étaient arrivés à Québec jeudi, prêts à débattre pour près d’une cinquantaine de pages de résolutions, réduites après vendredi, à près d’une trentaine de propositions ne comptant pas celle sur le diffuseur public.
Cette dernière visait à enlever toute mention de Radio-Canada et CBC dans la plateforme conservatrice pour ainsi retirer tout financement à la société d’État.
« Nous pensons que le contrôle et les opérations de CBC et de la SRC en tant qu’entité devraient être assurés par un financement indépendant et non gouvernemental », était-il écrit, une soumission des représentants albertains de la formation.
La motion faisait contraste à la position de Pierre Poilievre dans les derniers mois. Ce dernier n’avait jamais caché qu’il souhaitait mettre la hache dans CBC, mais a maintenu qu’il ne ferait pas de même pour le diffuseur francophone.
« Il y a un besoin dans la langue française qui n’existe pas dans la langue anglaise en termes de médias », citait-il comme raison en entrevue à Radio-Canada lors de la course à la chefferie.
Lors des congrès de partis, une séance est réservée pour le vote de politiques dont les militants souhaitent voir être inclus dans le programme du parti. Mais le chef Pierre Poilievre a soutenu qu’il aurait le dernier mot sur celles-ci.
« On va écouter le gros bon sens de nos membres (…) Après ça, je vais étudier les résolutions adoptées et répondre avec les politiques qui sont dans l’intérêt des Canadiens », disait-il à la veille du congrès.
Discours vendredi soir
Le chef conservateur, qui trône avec une forte avance au sommet des sondages dans les dernières semaines, s’est adressé aux partisans conservateurs dans un discours de près d’une heure, préfacé par un d’une dizaine de minutes de sa femme Anaida.
Coût de la vie, inflation, accès au logement et finances publiques mises à mal, le chef conservateur a répété ses thèmes forts des derniers mois, martelant le besoin de « ramener le gros bon sens » à Ottawa. Sous Justin Trudeau, « le Canada est brisé » en raison des dépenses du premier ministre, a clamé Pierre Poilievre.
En promettant qu’il ne « financerait pas les dépassements de coûts du secteur privé et des autres paliers de gouvernement », il a vanté la gestion des finances publiques avant l’arrivée de son opposant.
« Mulroney, Chrétien, Martin, Harper et même les gouvernements provinciaux néo-démocrates ont reconnu que l’équilibre budgétaire était le moyen le plus sûr d’assurer le financement futur des écoles, des hôpitaux et des routes. »
Dans la capitale québécoise, il a lancé plusieurs louanges au Québec, mais a aussi parlé de ses origines canadiennes-françaises, lui qui a été adopté par des parents fransaskois.
Il a raconté que son père lui promettait dans son enfance plus de cadeaux s’il rédigeait sa liste de souhaits en français, mais qu’il a perdu sa capacité de converser dans celle-ci lors de son adolescence à Calgary, mais assurant « travailler chaque jour pour l’améliorer ».
Le père de deux enfants et député dans l’ouest d’Ottawa que lui et sa femme sont « déterminés à parler et envoyer nos enfants à l’école en français », a-t-il affirmé promettant d’être « toujours un allié du Québec, du peuple acadien et de toutes les francophones à travers le pays ».