La ville de Sault Ste. Marie n'avait pas été aussi peuplée depuis les années 90. Photo : ONFR TFO / Inès Rebei

SAULT STE. MARIE – La population du Nord a atteint des niveaux jamais vus depuis plus de dix ans dans le cas de Sault Ste. Marie ou encore Timmins. Les maires des plus grandes villes se sont réunis lundi pour réclamer plus d’aide des deux paliers gouvernementaux pour répondre à cette demande croissante.

En toile de fond, ces données publiées par Statistique Canada la semaine passée qui montrent que la population de Sault Ste. Marie en 2023 est passée de 74 679 en 2021 à 78 574 habitants, soit une augmentation de 5,2 % en seulement trois ans.

Il s’agit du plus haut niveau depuis 1996, lorsque les données du recensement chiffraient ce nombre à 80 054. Lors du recensement suivant, en 2001, la population de la ville avait chuté à 74 566 habitants.

La population de Timmins a augmenté de 42 763, en 2021, à 43 156 en 2022 et 44 819 en 2023. C’est aussi la première fois que le nombre d’habitants retrouve le niveau du début des années 2000.

Du côté de North Bay, on assiste à une augmentation de 7 % depuis 2021, portant le nombre d’habitants à 79 732 tandis que cette donnée stagnait aux alentours de 74 000 dans les vingt dernières années. Sudbury n’est pas en reste avec une hausse estimée de 4,4 % entre 2021 et 2023.

Un appel aux gouvernements

Peter Chirico, maire de North Bay, Paul Lefebvre, maire de Sudbury, Michelle Boileau, mairesse de Timmins, étaient présents à Sault Ste. Marie sur une invitation du maire Matthew Shoemaker.

Ceux-ci ont conclu que, compte tenu de la situation démographique du Nord qui comprend une population plus âgée et un taux de natalité plus faible, cette croissance démographique est un développement positif.

De gauche à droite, Steve Paikin, de TVO, a animé une table ronde sur les enjeux du Nord avec Michelle Boileau, mairesse de Timmins, Peter Chirico, maire de North Bay, Paul Lefebvre, maire de Sudbury et Matthew Shoemaker, maire de Sault Ste. Marie. Photo : Gracieuseté de la ville de Sault Ste. Marie

Néanmoins, ces derniers ont tenu à faire un appel aux gouvernements provincial et fédéral pour demander plus de ressources pour faire face aux nouveaux défis créés par cette croissance.

Parmi ces enjeux, ils citent la pénurie de médecins de famille, la crise de santé mentale et de toxicomanie, mais aussi et surtout le manque de logements abordables dans le Nord.

« Notre message est clair : nous avons besoin d’un soutien accru et nous en avons besoin maintenant », a déclaré Ken Boshcoff, maire de Thunder Bay, par voie de communiqué.

Plus d’aide pour des logements abordables

Les demandes au gouvernement de l’Ontario comprennent la réévaluation du Fonds pour les partenariats municipaux de l’Ontario et du Fonds d’appui au développement des ressources du nord de l’Ontario.

« Un plus grand nombre de logements est un élément important du casse-tête »
— Paul Lefebvre

L’objectif? Mieux positionner les municipalités du Nord pour qu’elles puissent profiter des programmes provinciaux liés aux projets résidentiels.

« Nous avons besoin de plus de gens. La composition démographique du nord de l’Ontario exige une main-d’œuvre renouvelée pour veiller à ce que le potentiel économique du Nord ne soit pas perdu dans le Sud, et un plus grand nombre de logements est un élément important du casse-tête », a lancé de son côté Paul Lefebvre, maire du Grand Sudbury.

La perspective de nouveaux programmes d’immigration récemment annoncés par le ministre de l’Immigration, Marc Miller, ou encore le renouvellement du Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord (PPICRN) a été saluée par les maires présents qui ont affirmé que la hausse est en bonne partie attribuable à l’immigration.