Loi sur les services en français : ces régions qui pourraient changer

Le drapeau franco-ontarien. Archives ONFR+

Cette fin de semaine, la désignation de Markham à titre de 26e région sous la Loi sur les services en français (LSF) prendra effet. Hasard du calendrier, le gouvernement de Doug Ford sera assermenté ce vendredi. Avec la possibilité ou non pour les nouveaux élus de revitaliser cette même loi dont les critères sont jugés désuets. Si 80 % des francophones résident dans une région désignée, d’autres continuent d’espérer.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

LES NOUVEAUX INTÉRESSÉS

Sarnia. « On a commencé les demandes »

La direction de l’ACFO de London-Sarnia, aujourd’hui disparue, avait souvent déclaré à  #ONfr privilégier l’aspect communautaire aux revendications politiques. Pour les francophones de l’endroit, le mot d’ordre a dorénavant changé. « On a commencé les demandes. On est en train de s’assurer maintenant que les élus soient de notre bord », laisse entendre à #ONfr Tanya Tamilio, présidente du Centre communautaire francophone de Sarnia-Lambton. C’est ce qu’avait aussi confirmé la veille à Radio-Canada, Patrice Dufour, coprésident du Centre culturel Jolliet.

Pourquoi ce changement? « Il faut être conscient que nous avons un grand nombre de personnes âgées francophones à Sarnia, lesquelles doivent recevoir les services dans leur langue. De plus, on nous dit qu’on pourrait atteindre les chiffres. » D’après le dernier recensement de 2016, quelque 1 605 résidents de Sarnia possèdent le français comme première langue officielle parlée, et plus de 5 000 ont « des connaissances » dans cette même langue.

Les critères du gouvernement exigent la présence de 10 % de francophones ou de plus de 5 000 résidents de cette même langue dans un centre urbain… des critères aujourd’hui très difficiles à attendre pour les régions non-désignées. C’est pourquoi dans la plupart des cas, on a maintenant recours à une désignation discrétionnaire. Meilleur moyen pour y arriver? Un appui franc et direct des élus locaux pour convaincre le gouvernement.

Barrie. « On sera là pour appuyer la Ville, si elle le demande… »

Autre curiosité de la Loi sur les services en français : la municipalité de Barrie. Malgré le trentième anniversaire de la loi emblématique célébrée en novembre 2016, la municipalité n’est toujours pas concernée par les directives. « Si la municipalité est d’accord pour la demander, nous appuierons », souligne à #ONfr, Sylvia Bernard, la directrice générale de La Clé d’la Baie. En 2016, Barrie comptait pas loin de 3 000 francophones pour une population de plus de 140 000 résidents.

Peterborough. « On aimerait que cela se fasse »

À la tête de lACFO Durham-Peterborough depuis mai, Achille Fossi ne ferme pas la porte à monter aux barricades pour la désignation de Peterborough. Bien au contraire. « On aimerait que cela se fasse. On y pense sérieusement. » Le combat pourrait être assez ardu puisque la municipalité ne compte qu’environ 1 % de francophones sur son territoire. M. Fossi le reconnaît : son organisme avait jusque-là concentré ses efforts de désignation sur la grande municipalité de Durham. De fait, la désignation de Peterborough n’avait jamais été proposée.

Les régions désignées en Ontario. Crédt image : ministère des Affaires francophones de l’Ontario.

LES DOSSIERS SUR LA GLACE

Vaughan. « Ça va être difficile »

En 2016, l’Association des francophones de la région de York (AFRY) demandait officiellement la désignation de municipalité de Vaughan. Un vent d’espoir soufflait, d’autant que l’AFRY venait de piloter victorieusement le dossier de Markham. Deux ans plus tard, l’optimiste est quelque peu retombé dans cette ville de la banlieue de Toronto. « À Vaughan, nous n’avons pas le leadership qu’on avait du maire de Markham. Il y a des alliés, mais il y a personne qui est prêt à faire le premier pas », lançait à #ONfr en début de semaine, Daniel Niesing, membre du conseil d’administration de l’AFRY.

Oshawa. « On ne demande pas l’impossible »

Ce fut sans doute l’un des dossiers le plus brûlant des dernières années. Le projet de désignation de la grande région Durham en vertu de la LSF, lancé dès 2009, n’a pas été couronné de succès. Volontairement limité seulement à la ville d’Oshawa par la suite, celui-ci n’a pas abouti non plus. « En 2018, on devrait avoir accès aux services en français dans toutes les régions de l’Ontario. Pas forcément dans tous les Services Ontario, mais au moins un dans chaque région. On ne demande pas l’impossible, mais ce qui est raisonnable », confiait à #ONfr Sylvie Landry, il y a quelques semaines, au moment de son départ de la présidence de l’ACFO DurhamPeterborough. Tout indique que sur le dossier d’Oshawa, l’organisme s’en remet à une refonte de la LSF.

Sylvie Landry, ancienne présidente de l’ACFO Durham-Peterborough. Crédit photo : TFO/Radio-Canada.

Waterloo. « Refroidis »

Le découragement s’est installé progressivement aussi pour les francophones de la municipalité régionale de Waterloo à l’ouest de Toronto. L’Association des francophones de Kitchener-Waterloo (AFKW) avait déposé officiellement sa demande de désignation en 2010. Le territoire inclut notamment les villes de Waterloo, Cambridge et Kitchener. « Nous avons eu un refus. Ça nous a refroidis », expliquait il y a quelques mois, Nathalie Bouchard, coordinatrice pour l’AFKW. Depuis, l’association dit aussi attendre une refonte de la LSF pour parvenir à ses fins.


POUR EN SAVOIR PLUS :

Désignation de Vaughan : « Ça va être plus difficile »

Nouveau gouvernement, nouvelles désignations avec Durham et Vaughan?