L’Ontario veut serrer la vis aux remorqueurs
TORONTO – L’Ontario entend serrer la vis aux entreprises de remorquage et d’entreposage de véhicules. Le gouvernement libéral de Kathleen Wynne fait le pari qu’une réglementation plus stricte de cette industrie contribuera à réduire les primes d’assurance-automobile dans la province.
FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault
« Certains remorqueurs ont recours à des pratiques douteuses, ce qui laisse des victimes d’accidents vulnérables dans un état de surprise et de détresse », a dénoncé Tracy MacCharles, ministre des Services aux consommateurs, lors d’un point de presse à Toronto, le mardi 15 avril.
Mme MacCharles a déposé, le même jour, un projet de loi qui, si adopté, exigera des exploitants d’entreprises de remorquage et d’entreposage de véhicules qu’ils montrent patte blanche aux consommateurs avant de leur facturer quoi que ce soit.
En vertu de ce projet de loi, les quelque 1200 entreprises de remorquage et d’entreposage de véhicules de l’Ontario devraient obtenir la permission d’un consommateur avant de prendre en charge son véhicule. Ils seraient également tenus d’afficher clairement leurs tarifs, de fournir des factures détaillées et d’accepter les paiements par carte de crédit.
Il ne serait plus question, par exemple, pour un remorqueur d’exiger de l’argent comptant d’un automobiliste sur le bord de la route, avant même de lui fournir des services.
Réduction des primes d’assurance-automobile
Les réclamations d’automobilistes de l’Ontario auprès des assureurs pour des factures excessives de services de remorquage et d’entreposage contribueraient à faire grimper les primes d’assurance-automobile, selon la province.
L’Ontario a déjà les primes d’assurance-automobile les plus élevées au Canada. Les libéraux de Mme Wynne ont promis de les réduire de 15% d’ici l’an prochain en s’attaquant à la fraude et aux abus systémiques, notamment.
De l’avis du CAA, le projet de loi de Mme MacCharles donne une occasion à l’industrie du remorquage et de l’entreposage de véhicules de redorer un peu son blason auprès des automobilistes.
« Nous avons l’occasion, aujourd’hui, de rendre nos routes encore plus sécuritaires et d’offrir une meilleure protection aux consommateurs », a commenté Elliott Silverstein, gestionnaire des relations gouvernementales au CAA de l’Ontario, à TFO.
En vertu des changements proposés par Mme MacCharles, les entreprises de remorquage seraient aussi assujetties au système de Certificat d’immatriculation d’utilisateur de véhicule utilitaire de l’Ontario, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle.
Les remorqueurs devraient alors se soumettre à de la formation et à des examens pratiques, notamment.
« Les remorqueurs ont un taux de collision très élevé, causé en partie par une conduite agressive lorsqu’ils tentent d’arriver les premiers sur les lieux d’un accident », a souligné Mme MacCharles.
« Certainement, une meilleure opportunité pour de la formation améliorera la réputation (de l’industrie) et sa relation avec la clientèle », a abondé M. Silverstein, notant tout de même que « certains (remorqueurs) risquent d’être résistants au changement ».