L'Université de Moncton Crédit image: Pascal Vachon
L'Université de Moncton Crédit image: Pascal Vachon

MONCTON – L’Université de Moncton, le plus grand établissement francophone hors Québec, ne changera pas de nom. Nommé en raison de sa localisation géographique et de son siège social dans la ville de Moncton. Le Conseil de l’Université a décidé de ne pas aller de l’avant avec le processus d’une nouvelle dénomination pour l’établissement universitaire, rappelant que son nom n’a pas été établi initialement en fonction du personnage historique, Robert Monckton.

Au départ, un mouvement au sein de la communauté acadienne demandait le changement de nom de l’université en raison de lien avec le lieutenant général Robert Monckton qui a joué un rôle dans la déportation des Acadiens en 1755. 

L’étude Dénomination de l’Université de Moncton : un état des lieux, réalisée par la professeure franco-ontarienne Stéphanie Chouinard, du Collège militaire royal du Canada à Kingston et par l’historien et spécialiste de l’Acadie coloniale Maurice Basque, révélée la semaine dernière, a montré que le changement de nom de l’université pourrait coûter 4,6 millions de dollars. 

Aucune raison majeure de changer le nom de l’université

En conférence de presse ce samedi, le conseil de l’Université de Moncton a annoncé ne pas changer de nom. 

D’abord parce que l’état des lieux réalisé par les deux chercheurs a démontré peu d’empressement par les membres de la communauté universitaire au sein des trois campus concernant cette demande.

De plus, le document indiquait aussi à quel point il est difficile de jauger le risque ou le bénéfice qu’un changement de nom sur le capital de marque, la notoriété et l’étendue du réseau de l’Université de Moncton.

Denis Prud’homme, recteur de l’université, s’est exprimé durant la conférence de presse ce samedi. 

«  On ne nie pas l’histoire , a-t-il déclaré. Nous avons bâti une réputation avec ce nom et nous sommes reconnus au niveau régional, provincial, national et international.  »

Pour le directeur, il y a un risque de perdre la crédibilité de cette institution. «  Nous voulons garder nos acquis et bâtir toujours plus notre reflet à l’international, comme le prouvent les inscriptions.  »

Mentionnant les effets négatifs du changement de nom de l’Université Ryerson à Toronto étant devenue Université métropolitaine de Toronto, le recteur souhaite plutôt développer des stratégies et des outils pour contextualiser l’origine du nom de l’Université de Moncton et rendre visible cette contextualisation . 

«  On ne peut pas mettre l’histoire de côté, mais on ne peut plus vivre dans le passé.  »

Le processus de réflexion sur la dénomination de l’Université de Moncton ne sera donc pas prolongé, mais le conseil propose de «  réviser la politique de toponymie de l’Université de Moncton pour étudier les demandes de cette nature en tenant compte des meilleures pratiques au Canada  ».