L’UOF lance des programmes courts pour attirer plus d’étudiants
TORONTO – Le faible volume de demandes d’admission pour ses quatre baccalauréats spécialisés a incité l’Université de l’Ontario français (UOF) à accélérer la mise en œuvre d’un projet complémentaire : des certificats et microcertificats universitaires seront disponibles dès la rentrée de septembre. Objectif : convaincre la clientèle adulte.
Avec ces programmes additionnels, l’UOF tente de ratisser plus large et de séduire un public adulte qui doit être en mesure de concilier cours et activité professionnelle. Les microcertificats (qui correspondent à 15 crédits, soit cinq cours) et les certificats (30 crédits, dix cours) permettent une telle flexibilité, loin du plein temps sur quatre ans que requièrent les 120 crédits du bac spécialisé.
« On a accéléré ce chantier dès qu’on a vu les chiffres de demandes d’admission de janvier qui n’étaient pas aussi élevés qu’on aurait souhaité », explique Denis Berthiaume pour qui « l’UOF n’est pas seulement l’université des moins de 25 ans » et doit être capable de s’adapter aux attentes des adultes ».
« En proposant notamment des formations plus courtes, à temps partiel, nous répondons à la fois aux besoins de développement professionnel des gens à l’emploi, aux besoins exprimés par la communauté et au désir de certaines personnes d’approfondir et d’enrichir leurs intérêts personnels à toutes les étapes de la vie », ajoute le vice-recteur aux études et à la recherche de l’UOF.
Un début de réponse à la pénurie d’enseignants
Derrière ces nouveaux programmes, et alors que ses quatre bacs originaux ont été globalement incompris et critiqués par les élèves du secondaire, l’UOF affiche aussi une volonté de répondre à des besoins plus concrets et pressants du marché de l’emploi. Le microcertificat en éducation se veut ainsi un pas en avant pour contrer la pénurie d’enseignants francophones en Ontario.
Il va former des personnes qui se destinent à une carrière en enseignement ou qui sont déjà à l’emploi dans les écoles en raison de la pénurie d’enseignants.
« On a des gens dans les conseils scolaires francophones qui sont en situation d’enseignement mais n’ont pas le bac en éducation requis », illustre M. Berthiaume.
« Plutôt que de dire à ces gens-là, « stop, arrêtez de vous occuper d’une classe et vous partez à temps complet suivre une formation », on a découpé notre futur bac en éducation et on offre un premier bout qui est le microcertificat. C’est une façon d’entrer dans le bac à temps partiel, de façon progressive, et cela pourra se faire à distance, voire sur le lieu de travail s’il y a une demande suffisante. »
À la suite de ce microcertificat, les étudiants auront l’opportunité de continuer leur formation dans une autre université – que ce soit à La Laurentienne ou Ottawa – soit à l’UOF qui anticipe d’obtenir, d’ici là, l’agrément de l’ordre des enseignants et l’autorisation du ministère des Collèges et Universités pour ouvrir un bac en éducation.
Ce cinquième bac qui s’ajoutera l’offre existante n’ouvrira donc pas dès septembre 2021 mais plus tard au cours de l’année universitaire. Toutefois, à lui seul, le microcertificat donnera tout de même accès à un certificat transitoire permettant d’enseigner pendant six ans, dans les mêmes conditions qu’un enseignant titulaire d’un bac.
Former des professionnels capables d’offrir des services en français
D’autres certifications retiennent l’attention comme, par exemple, un microcertificat en gestion et gouvernance des organisations. Il vise à développer des compétences en gestion d’organismes communautaires ou d’organisations sans but lucratif en milieu francophone.
Le certificat en pédagogie de l’enseignement supérieur permet à des professeurs de niveau collégial et universitaire, qui sont des spécialistes dans la matière enseignée, mais qui n’ont souvent jamais étudié en éducation, de
maîtriser les bases de la pédagogie pour renforcer leur enseignement.
Le microcertificat en français, langue professionnelle pour le domaine de la santé et des services sociaux, lui, s’adresse à des gens qui auraient suivi leur formation universitaire en anglais, ou bien en français mais sans jamais travailler dans un environnement bilingue. Il doit leur permettre de développer la fluidité de langage en situation professionnelle pour être capables d’offrir des services en français dans les institutions où ils travaillent.
Les quatre bacs spécialisés – Cultures numériques, Environnements urbains, Pluralité humaine, Économie et innovation et sociale – ont, eux-mêmes été déclinés en certificats et microcertificats, afin d’attirer de potentiels étudiants intéressés à suivre une partie seulement du programme intégral, en fonction de leur rythme et de leurs possibilités.
« Les étudiants auront l’opportunité de basculer dans un des bacs spécialisés ou, à terme, de créer leur propre programme de bac dans une logique de cumul de microcertificats », dévoile M. Berthiaume.
Les demandes d’admission sont possibles jusqu’au 3 septembre. Jusqu’à présent, l’UOF a enregistré plus d’une centaine de demandes d’admission dans ses programmes de base.