Marc Lavigne est le nouveau directeur général de la Fondation franco-ontarienne. Gracieuseté.

[LA RENCONTRE D’ONFR+] 

SUDBURY – Enseignant de formation, Marc Lavigne est passé par plusieurs organismes importants de la communauté franco-ontarienne. De la Place des Arts, à la Laurentienne en passant par le Conseil des Arts de Nipissing Ouest, le natif de Sturgeon Falls est aux commandes de la Fondation franco-ontarienne depuis le 9 mai dernier. Après avoir vécu à Ottawa, le fier franco-ontarien est revenu dans le Nord pour y rester et le faire prospérer.

« Comment avez-vous accédé au poste de directeur de la Fondation que vous occupez depuis deux mois?

C’est un de mes collègues dans la région d’Ottawa qui avait entendu que le directeur général en poste allait quitter ses fonctions et m’a souligné le fait qu’il croyait que je ferais un très bon travail dans ce poste-là donc il m’a encouragé de postuler. Ce que j’ai fait et j’ai eu la chance d’être retenu !

Depuis votre entrée en fonction, quels sont les dossiers sur lesquels vous avez choisi de vous consacrer?

Vraiment deux grosses priorités. La première chose, je l’avais évoquée en entrevue, c’est que Marc Lavigne, qui est un franco-ontarien de souche de 1969 qui a fait les quatre coins de la province dans le monde de l’éducation, de la finance, de l’administration, dans tous les mondes possibles, ne connaissait quasiment rien de la Fondation. Donc si Marc Lavigne ne connait rien de la Fondation, il y en a certainement des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers qui ne la connaissent pas non plus. Il faut changer ça, mais comment?

Et bien en étant à Sudbury c’est déjà un gros pas en avant. J’ai déjà reçu des dizaines de courriels de personnes qui me disent qu’elles sont contentes que je ne sois pas quelqu’un vivant à Ottawa parce que la grosse portion de nos affaires c’est là-bas dans l’Est, mais je veux étendre la connaissance de notre fondation partout dans la province. De Sudbury à Longlac en passant par Windsor, je veux me promener partout pour serrer la pince des gens et leur expliquer quelle est notre mission et ce qu’on peut faire pour eux.

Puis la deuxième priorité c’est de rencontrer chacun des plus de 60 constituants de fonds que nous avons et voir avec eux ce qu’on peut faire de plus pour aider leur organisme.

Marc Chénier, ex-directeur général de la Fondation franco-ontarienne et nouveau directeur du Gala Regroupement des gens d’affaires de la capitale nationale (RGA) à gauche, et son successeur Marc Lavigne à droite lors du Gala du RGA le 27 mai dernier. Gracieuseté.

Pourriez-vous donc expliquer en quelques mots ce que c’est que la Fondation franco-ontarienne pour ceux qui ne la connaissent pas?

Notre raison d’être est super simple. C’est de prélever des fonds à travers la province pour appuyer financièrement la réalisation d’initiatives qui assureront la vitalité de la communauté franco-ontarienne. On redistribue ces fonds à différentes initiatives dans les différents coins de la province franco-ontarienne. Mon objectif, c’est vraiment qu’à long terme, chaque Franco-Ontarien connaisse la fondation… Et en devienne donateur!

Le siège de la Fondation a toujours été à Ottawa, mais l’adresse se trouve, comme vous venez de le dire, désormais à Sudbury, pour quelle raison?

On a fermé les portes de notre siège social à Ottawa puisque tous les employés sont en télétravail. L’adresse de Sudbury est mon adresse résidentielle qui deviendra probablement l’adresse de la Fondation franco-ontarienne dans les mois à venir.

Le télétravail est donc là pour rester à la Fondation?

Oui, définitivement c’est le cadeau que la pandémie nous a donné parmi tous les cauchemars que nous avons reçus à cause de la COVID-19! Avec tous les outils d’internet, on est capables d’accomplir facilement tout le travail de bureau depuis la maison. Alors évidemment ça nous permet de sauver beaucoup de sous puis avec moi qui suis installé à Sudbury ce ne serait pas facile de garder le siège à Ottawa, où j’aurai été qu’une fois par mois donc pour le moment on garde le siège chez moi, mais il se peut qu’on ouvre un siège à Sudbury ou Ottawa à l’avenir.

Vous travaillez à la Place des Arts lors de sa récente inauguration du 30 avril dernier, comment avez-vous vécu cet événement si majeur pour la région?

Oui, alors je tenais absolument à y assister, donc j’ai quitté mon poste le 6 mai d’une part parce que je voulais voir l’inauguration du 29 et 30 avril et d’autre part pour aider la nouvelle direction à s’approprier ses fonctions puisque notre ancienne direction s’est retirée le 31 mars. C’était un beau moment et je sais que Jean-Gilles Pelletier fera un travail fantastique en tant que directeur général.

Léo Therrien, directeur général de la Place des Arts, à gauche, le Maire du Grand Sudbury, Brian Bigger, au milieu et Marc Lavigne, directeur administratif et financier de la Place des Arts, août 2021. Gracieuseté.

Vous avez fait carrière en enseignement, mais n’avez plus enseigné depuis un moment, ça vous manque?

Et bien, en fait, la plupart des postes que j’ai occupés ont eu un lien soit super étroit soit à distance avec l’enseignement. Alors oui, je manque l’aspect d’être à l’école, avec les enfants, c’est certain que c’est super énergisant dans ce genre de travail là, mais il y a des aspects que je retrouve dans mes autres emplois où j’ai été en lien avec la Laurentienne et Boréal où j’ai enseigné. Et j’ai travaillé avec plein d’organismes éducatifs régionaux, provinciaux, nationaux et internationaux donc le lien n’a jamais vraiment été rompu.

Justement, vous avez aussi obtenu un baccalauréat en éducation de la Laurentienne, que pensez-vous de la crise que l’établissement traverse?

Alors j’en ai subi l’impact parce que j’ai fait un petit contrat pour La Laurentienne pour lequel je n’ai pas été payé jusqu’à présent. J’ai fait plein de dossiers pour La Laurentienne avant la crise, mais quand elle a commencé et qu’on a arrêté de me payer j’ai décidé de tout simplement ne plus continuer à travailler pour eux. J’espère que ça va s’arranger, je sais qu’il y a un grand mouvement ici dans la région de Sudbury pour appuyer l’Université de Sudbury dans son mandat pour offrir des cours en français. Moi je dois avouer que j’ai beaucoup aimé fréquenter la Laurentienne et que je leur ai dit que dès qu’ils seront capables de régler la situation et me payer pour mon contrat je me proposais d’offrir à nouveau mes services.

Vous êtes également Président du Conseil des Arts de Nipissing Ouest, à titre bénévole, vous reconnaissez-vous comme étant un amateur d’art?

Oui et j’ai toujours voulu être au Conseil, j’ai commencé en 2012 comme administrateur puis j’en suis devenu président en 2014. Les arts et la culture me font énormément vibrer, je voulais m’impliquer davantage et faire progresser l’organisme dans une belle direction puis j’ose croire que j’ai réussi. C’est vraiment quelque chose qui me tient à cœur encore aujourd’hui. À cause de la pandémie, on avait mis les spectacles en dormance, mais on revient en septembre 2022.

 Marc Lavigne, à droite, accompagné de son ami de longue date et directeur général de la Maison de la francophonie d’Ottawa Marcel Morin à l’occasion des portes ouvertes de l’établissement le 28 mai 2022. Gracieuseté.

Les spectacles sont offerts dans les deux langues officielles, est-ce que c’est important pour vous?

La mission originale du Conseil c’était d’offrir des spectacles strictement franco-ontariens par contre, pour l’esprit plus inclusif que je voulais apporter, le conseil d’administration et la communauté ont vraiment accueilli à bras ouverts les spectacles en anglais et bilingues. C’est devenu très populaire et ils adorent ça.

Parmi toutes les nombreuses expériences que vous avez, quelle a été celle qui vous a le plus marqué?

Wow, pas facile! Mais je dirais mon passage à Desjardins. Ça m’a vraiment ouvert les yeux puisque, en éducation, on travaille toujours pour le public, Desjardins c’est un organisme privé donc c’est tout un autre monde que j’ai appris à découvrir et aimer. J’ai énormément grandi, professionnellement, pendant mon séjour là-bas.

Marc Lavigne alors conseiller service pour la province de l’Ontario pour le Mouvement Desjardins. Gracieuseté.

Vous dites que vous êtes promenés partout dans la province, selon vous qu’est-ce qui fait l’essence de la communauté franco-ontarienne du Nord?

Selon moi, étant un petit gars de Sturgeon Falls, ayant connu la crise à l’école secondaire de 1971, il y a plusieurs communautés comme Sturgeon Falls qui sont des petites bulles de francophonie qui ont une population qui est à 70, 80, 90 % francophones. Donc il y en a plusieurs comme Kapuskasing, Hearst, Sudbury, c’est juste d’aller faire vivre ces communautés-là davantage par l’entremise de fonds, d’initiatives.

Par rapport à cela, on sait que les jeunes du Nord se dirigent de plus en plus vers le sud ou l’Est, allez-vous essayer de les rejoindre?

Oui, absolument, et je dois avouer que j’étais de ces personnes-là, pour apprendre de nouvelles choses, faire un baccalauréat en administration des affaires à l’Université d’Ottawa, vivre sa francophonie ailleurs. Mais c’est drôle comme parfois la vie te joue des tours, par exemple je pensais retourner à mon village natal…Il y a tellement d’avantages dans les différentes communautés dans le Nord que faut juste les faire ressortir plus parce que parfois ça fait juste partie de notre quotidien, mais c’est une très grande valeur ajoutée que nous ne réalisons pas avant de sortir de la communauté.

Outre les arts et la culture, quelles sont vos passions?

Le sport! Je suis un entraîneur certifié au niveau III par le programme national de certification des entraîneurs donc je suis très emballé surtout par le basket-ball et j’entraîne depuis 40 ans à tous les niveaux, école élémentaire, secondaire, club, élite, communautaire, programmes provinciaux… J’aime aussi le golf, le curling et la radio! Je coanime l’émission « Match nul » à CHIP FM les vendredis matin de 11h à midi. On vient de terminer notre première saison vendredi dernier et on sera de retour en septembre pour une deuxième saison.

Et, bien sûr, passer du temps avec mon beau garçon d’amour de 20 ans et ma fiancée que je vais épouser au mois d’août!  »


LES DATES-CLÉS DE MARC LAVIGNE :

1969 : Naissance à Sturgeon Falls

1992 : Commence une carrière en enseignement à l’école publique jeunesse active de Sturgeon Falls

2016 : Conseiller service pour la province de l’Ontario pour le Mouvement Desjardins

2020 : Devient le directeur administratif et financier de la Place des Arts de Sudbury

2022 : Nommé directeur général de la Fondation franco-ontarienne

Chaque fin de semaine, ONFR+ rencontre un acteur des enjeux francophones ou politiques en Ontario et au Canada.