Mishka Lavigne remporte un deuxième prix littéraire du Gouverneur général en trois ans
OTTAWA – La dramaturge franco-ontarienne Mishka Lavigne a remporté le prix littéraire du Gouverneur général dans la catégorie théâtre en français. Copeaux est le deuxième titre à lui valoir cet honneur en seulement trois ans. Sa pièce Havre avait été reconnue en 2019.
Pour la principale intéressée, ce prix revêt un caractère particulier dans le contexte actuel : « Je suis très heureuse, très fière, très émue. C’est une très belle reconnaissance pour ce texte, qui était sur scène quand les théâtres ont fermé en mars 2020. Ça fait un petit baume sur le cœur. »
Quand on lui parle de Copeaux, Mishka Lavigne nomme d’emblée le travail de toute l’équipe ayant permis la création de la pièce, une collaboration échelonnée sur cinq ans. L’ambiance est d’ailleurs à la fête à la maison d’édition L’Interligne d’Ottawa, qui publie les œuvres de l’autrice depuis Cinéma, en 2016.
La directrice générale, Suzanne Richard-Muir, ne tarit pas d’éloges pour la Franco-Ontarienne : « Je ne suis pas étonnée. Les livres de Mishka sont excellents. (…) D’un livre à l’autre, elle continue de se réinventer. Elle réussit toujours à faire des œuvres qui sont très différentes. Je pense que son écriture se raffine de plus en plus. Bref, par rapport au prix, je suis vraiment très enchantée, c’est une très grande nouvelle pour nous. »
Si aucun retour sur scène n’est prévu pour l’instant, Mishka Lavigne espère que le prix du Gouverneur général donnera l’élan nécessaire pour pouvoir ressortir le décor de Copeaux de son entrepôt. En attendant, elle travaille sur une autre pièce de théâtre, intitulée Calcaire, dont l’univers est devenu « très gros, très vite. » Elle confie que, dans sa version actuelle, le texte dure environ trois heures et demie.
L’autre projet qui occupe ses journées est une adaptation multidisciplinaire du roman Faunes de Christiane Vadnais. Mishka Lavigne travaille sur ce spectacle de danse et de théâtre aux côtés du bédéiste Christian Quesnel.
Ce second prix littéraire du Gouverneur général lui servira de combustible à la motivation : « Les jours où c’est plus difficile, je peux revenir vers ce genre de tape dans le dos pour continuer. Ça me fait très plaisir de voir qu’un jury de mes pairs a récompensé ces deux textes-là. »
Parmi les autres gagnants 2021, on retrouve un hommage posthume au sociologue Serge Bouchard. Sa collaboration avec Mark Fortier, Du diesel dans les veines, a été récompensée dans la catégorie essais. Les autres honneurs francophones ont été remportés par Fanny Britt (Faire les sucres, romans et nouvelles,) Tania Langlais (Pendant que Perceval tombait, poésie,) Jean-François Sénéchal (Les avenues, littérature jeunesse-texte,) Mario Brassard et Gérald Dubois (À qui appartiennent les nuages? Littérature jeunesse-livre illustré) et Marie Frankland (Poèmes 1938-1984, traduction de l’anglais vers le français de The Collected Poems, d’Elizabeth Smart).
Deux auteurs ontariens se sont distingués dans les catégories anglophones. Il s’agit de Sadiqa de Meijer pour son essai Alfabet/alphabet : A Memoir of a First Language et de Philippa Dowding pour Firefly, dans la catégorie littérature jeunesse-texte.