Nouveau confinement en Ontario, les écoles restent ouvertes
TORONTO –Tout l’Ontario sera en confinement dès samedi pour au moins quatre semaines, a annoncé Doug Ford ce jeudi. Les écoles resteront ouvertes, mais les restaurants et gymnases devront fermer leurs portes.
Les commerces considérés essentiels pourront accueillir jusqu’à 50 % de la clientèle. Les commerces de détail seront ouverts avec une capacité de 25 %. Les commerces spécialisés comme les soins personnels seront toutefois fermés. Les rassemblents privés à l’intérieur seront permis seulement avec des membres d’une même maison.
Les mesures en place ne changeront pas pour ceux en zone grise comme à Sudbury, Toronto et Peel, exceptés pour les terrasses qui devront fermer. À l’extérieur, les rassemblements autorisés passent de 10 à cinq personnes.
Les services religieux resteront ouverts, mais à seulement 15 % de leur capacité.
« Nous avons les règles les plus strictes en Amérique du Nord et au Canada », a affirmé Doug Ford en conférence de presse.
« On a vu la dernière fois qu’on a implanté un confinement, le nombre de cas a descendu en bas de 1 000. Les maires et les médecins des bureaux de santé locaux nous ont demandé de rouvrir graduellement et c’est ce qu’on a fait. Mais les variants sont arrivés dans le pays et ils se répandent rapidement en ce moment. »
Jeudi, la province avait fait état de 2 116 cas de variants, un nombre en hausse alors que la province en avait déclaré 1 894 lundi.
« C’est à l’échelle provinciale. On a vu les variants se répandre partout que ce soit à Sudbury, Thunder Bay et London. La transmission se fait de façon rapide », a précisé Doug Ford.
« Si on ne faisait rien, on aurait un très sérieux problème. Les soins intensifs et le nombre de décès seraient hors de contrôle. (…) On voit de plus en plus de personnes jeunes qui se ramassent aux soins intensifs et qui décèdent dans certains cas, c’est terrible, alors on doit le faire. Je suis un homme d’affaires, j’aimerais rouvrir les terrasses, mais on ne peut pas. »
Contrairement à l’état d’urgence du début janvier qui avait provoqué la fermeture de toutes les écoles du Sud de l’Ontario, incluant Ottawa et l’Est ontarien, les établissements scolaires restent cette fois ouverts. Aucune décision ne devrait être prise quant au maintien de la semaine de relâche laquelle avait été repoussée au 12 avril.
« On fait tout ce qu’on peut pour garder les enfants en classe. C’est une priorité. On a fait des investissements historiques en introduisant le plan le plus solide au Canada, mais on va surveiller la situation de près en protégeant les enfants et leur famille », a expliqué M. Ford.
Plus de jeunes à l’hôpital et une vaccination qui peine à atteindre sa cible
Les données modélisées de la santé publique de l’Ontario, rendues publics en matinée, montrent que le virus gagne du terrain chez les jeunes, plus nombreux à l’hôpital, dont le risque d’être infectés est deux fois plus élevé.
« La COVID-19 menace la capacité du système de santé à traiter les admissions régulières aux soins intensifs et la capacité à prendre en charge tous les patients », affirment les experts de la Table scientifique, qui démontrent par ailleurs que la vaccination ne parvient pas aux communautés les plus à risque.
Un des scénarios retenus montre qu’un confinement avec ordre de rester à domicile, conjugué à une vaccination constante, aurait pour effet de limiter la contamination sous la barre des 2 000 cas. Sans ce décret, et compte tenu des effets de la vaccination, le nombre de cas pourrait grimper à 6 000.
Plus de 2 000 cas quotidiens depuis une semaine
Mais dans un contexte de hausse des variants et d’une campagne de vaccination laborieuse, les contaminations sont reparties à la hausse durant le mois de mars.
La province enregistre ce jeudi son huitième jour au-dessus des 2 000 cas quotidiens, avec 2 557 cas, soit plus du double de la moyenne des cas il y a un mois, mais loin encore du pic du 8 janvier (4 249 nouvelles contaminations).
Vingt-trois décès supplémentaires ont été enregistrés ce jeudi, tandis que le nombre de patients admis en soins intensifs a dépassé le pic de la deuxième vague, avec 433 personnes. Les variants sont responsables de 67 % des contaminations actuelles.
Article écrit en collaboration avec Rudy Chabannes et Pascal Vachon.