Le ministre de l'Immigration Marc Miller. Crédit image: Stéphane Bédard.
Le ministre de l'Immigration Marc Miller. Crédit image: Stéphane Bédard.

SUDBURY – Le gouvernement fédéral a annoncé un nouveau projet pilote visant à offrir une voie d’accès à la résidence permanente pour des travailleurs francophones qui s’établissent dans des communautés francophones hors Québec.

À Sudbury, mercredi, Ottawa a aussi annoncé rendre permanent le Projet pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord implanté il y a six ans.

Par cette initiative, les travailleurs étrangers qui possèdent un emploi peuvent obtenir une recommandation, d’une communauté par exemple, afin de demander la résidence permanente. Il permet aussi aux employeurs de recruter ces travailleurs qualifiés.

Le gouvernement canadien a aussi précisé qu’il augmentera le plafond du nombre de travailleurs qualifiés éligibles au sein de ce programme. Près de 4 600 nouveaux arrivants ont obtenu la résidence permanente depuis sa mise en place en 2019, ce qui bénéficie à 11 régions du pays. Des villes de l’Ontario comme Sudbury, North Bay, Timmins, Sault Ste. Marie et Thunder Bay y participent.

L’annonce du ministre de l’Immigration Marc Miller crée ainsi le même type d’initiative en place pour les communautés rurales, mais avec un volet francophone. Le Programme pilote d’immigration dans les communautés francophones, qui débutera à l’automne 2024 a pour but de favoriser la venue de travailleurs francophones au Canada. L’identité des communautés qui pourront participer à cette initiative est encore inconnue, mais celles-ci pourront signaler leur intérêt auprès du fédéral, qui les révèlera au printemps. 2750 places pour des travailleurs seront ouvertes à travers le pays.

En conférence de presse, le ministre Miller a précisé qu’il y avait « déjà beaucoup de demandes dans beaucoup de communautés ».

« Mais avec cette demande viennent des responsabilités qui ne relèvent pas spécialement du fédéral. C’est un peu là où l’on veut raffiner notre façon de faire les choses, pour s’assurer que le taux de rétention soit plus efficace, surtout avec les gens qui parlent français, étant donné la fragilité de la langue française, surtout à l’extérieur du Québec », a-t-il affirmé.

La nouvelle mesure vient ainsi appuyer l’initiative des 14 communautés francophones accueillantes, qui vise à favoriser l’accueil et l’intégration des immigrants francophones.

Marc Miller a indiqué que son annonce visait à s’aligner sur la nouvelle Politique en immigration francophone de son ministère, dévoilée en janvier. Celle-ci établit un objectif de nouveaux arrivants francophones au pays de 6 % en 2024, 7 % en 2025 et 8 % en 2026. La Politique mentionnait d’ailleurs l’importance de miser sur la venue de travailleurs étrangers francophones dans les régions du pays, pour augmenter le poids démographique des locuteurs du français hors du Québec.

« C’est une des premières retombées concrètes de la nouvelle Politique en matière d’immigration francophone annoncée par le ministère en janvier, et ça démontre le sérieux du gouvernement », a salué Liane Roy, la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA).