Drapeau Canada. Source: Canva
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OTTAWA – Le gouvernement fédéral ouvrira les portes dans les prochains mois aux nouveaux arrivants francophones hors Québec, en leur accordant plus de points et une plus grande importance via un programme spécifique au sein de son système d’immigration.

Le ministère de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a annoncé ce mercredi que les francophones seraient parmi les premiers candidats sélectionnés en vertu du programme d’Entrée express qui est une voie accélérée et qui traite une demande en moins de six mois, selon les critères actuels.

Les personnes parlant français auront leur propre processus via Entrée express et un minimum de places spécifiques leur seront réservées à l’intérieur de ce programme, a précisé le ministre de l’Immigration Sean Fraser.

S’il n’a pas voulu préciser combien, il assure que le nombre de places irait au-delà de la cible de 4,4 %, l’actuel objectif du gouvernement en immigration francophone hors Québec. Selon lui, ce nouvel outil, combiné à un inventaire suffisant de francophones dans le système, « créera une certitude » que le Canada pourra atteindre sa cible de 4,4 %.

« Ce changement est très important pour choisir des personnes avec des compétences linguistiques en français. C’est la première fois que nous avons l’habileté d’avoir un processus juste pour choisir des francophones via Entrée express », a-t-il affirmé.

Entrée express se base sur les qualifications et certaines exigences comme la langue, l’expérience de travail et les études pour donner des points à un candidat. Plus une personne possède ces qualités, plus il obtient un haut score. Pour ce faire, le fédéral a modifié la Loi sur l’immigration lors du budget de 2022 et a décidé d’augmenter les points accordés à ceux parlant français. La sélection de nouveaux candidats débutera dès l’été.

« C’est très important d’utiliser l’avantage du système d’Entrée express et après aujourd’hui, on aura l’opportunité de choisir les personnes dans les secteurs avec les plus grandes demandes », a ajouté Sean Fraser.

Il faut toutefois noter qu’à l’heure actuelle les délais sont plus élevés que la norme. Dans certains cas, selon le site d’IRCC, ils peuvent être de 10 à 26 mois.

Le ministre de l’Immigration, Sean Fraser. Gracieuseté

Année après année, il s’agit de la principale catégorie d’immigration pour la venue de francophones hors du Québec et IRCC. Elle en devance d’autres comme celle économique ou encore ceux arrivant au pays sans passer par un programme particulier.

C’est par cette voie que passent les travailleurs qualifiés ou encore ceux exerçant dans des métiers en grande demande. D’autres types d’emploi sont inclus dans cette annonce comme dans les domaines des soins de la santé, les métiers de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), les métiers, tels que charpentiers, plombiers et entrepreneurs, les transports, l’agriculture et finalement l’agroalimentaire.

Une seule fois en 20 ans

L’an dernier, pour atteindre la cible de 4,4% en immigration francophone, Sean Fraser avait admis que son gouvernement avait dû considérablement augmenter les points accordés aux francophones, via Entrée express, vers la fin de 2022. Le fédéral n’a atteint qu’à une seule reprise cette cible depuis son implantation en 2003 et cet échec a contribué au déclin du poids démographique des francophones, concluait une étude du Commissariat aux langues officielles.

Sean Fraser a annoncé il y a quelques mois que son gouvernement augmentera la cible sans toutefois donner un chiffre précis. Des consultations et travaux sont toujours en cours pour la déterminer, a-t-il précisé. La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada veut que l’objectif atteigne 12% dès 2024 avant de monter progressivement à 20 % d’ici 2026, dans le but de rétablir le poids des francophones hors Québec.