Mélanie Joly est ministre depuis 2015 dans le gouvernement Trudeau. Archives ONFR+

OTTAWA — La ministre des Affaires étrangères et ancienne ministre responsable des Langues officielles, Mélanie Joly, affirme être en réflexion pour se présenter à la chefferie du Parti libéral du Canada. De son côté, le ministre acadien Dominic Leblanc a annoncé qu’il ne se lancerait pas.

Mélanie Joly a déclaré aux représentants des médias à Ottawa qu’elle réfléchissait à l’idée de succéder à Justin Trudeau, deux jours après qu’il ait annoncé sa démission.

« Au cours des derniers jours, j’ai reçu beaucoup d’appuis partout à travers le pays, du fait que plusieurs m’ont écrit, particulièrement au Québec. En même temps, j’ai eu plusieurs rencontres avec mon équipe de proches conseillers et je vais continuer ma réflexion », a-t-elle indiqué avant une réunion du caucus libéral.

Le fait de jongler avec les responsabilités de ministre des Affaires étrangères « valors que la relation avec les Américains présentement est très difficile fait partie aussi de ma réflexion », a-t-elle indiqué, mais laisse « au premier ministre et au parti décider » si elle peut être candidate et ministre au même moment.

D’autres candidats ont soutenu publiquement qu’ils soupesaient l’idée de prendre la tête du parti. C’est le cas du ministre du Travail, Steven MacKinnon, et de celui de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.

« Je suis effectivement en réflexion », a confirmé Steven MacKinnon, qui a insisté sur plusieurs qualités que devrait avoir le prochain chef, comme être parfaitement bilingue.

« Et bilingue pour moi, c’est de savoir apprécier le fait francophone au Canada, savoir apprécier le Québec dans son ensemble et l’ensemble des communautés francophones au pays et donc aussi, ce facteur-là va être primordial », a insisté le député de Gatineau.

« Je considère (la chefferie) et je n’ai pas pris une décision maintenant, mais bien sûr, je dois (me) décider dans la prochaine semaine », a exprimé Jonathan Wilkinson.

D’autres possibles candidats sont le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, François-Philippe Champagne, la ministre des Transports Anita Anand, qui n’a toutefois rien laissé savoir publiquement, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, Marc Carney, ainsi que l’ancienne première ministre de la Colombie-Britannique Christy Clark.

Dominic Leblanc écarte la chefferie

Contrairement à certains de ses collègues, le ministre des Finances et député du Nouveau-Brunswick Dominic Leblanc a laissé savoir qu’il ne comptait pas tenter sa chance.

« Des députés et des libéraux à travers le pays m’ont encouragé et j’ai beaucoup apprécié ça, a-t-il soutenu. J’ai réfléchi et j’ai conclu que pour le moment, le travail important que j’ai comme ministre des Finances face à la menace des tarifs douaniers des États-Unis était quand même une job à temps plein et j’ai décidé de focuser là-dessus. »

L’actuel ministre des Finances avec Justin Trudeau. Photo : Page Facebook de Dominic Leblanc

« C’est sûr que ça me déçoit », a lancé le député du Nouveau-Brunswick, Serge Cormier, au sujet de l’annonce de son collègue acadien.

« J’aurais très bien vu M. Leblanc prendre le poste de premier ministre. Je l’ai dit depuis le jour un, que M. Leblanc pourrait faire cette job-là les yeux fermés, mais je respecte sa décision », soutient le représentant de la circonscription d’Acadie-Bathurst.

Le Parti libéral du Canada et son exécutif doivent se réunir dans les prochains jours pour décider des règles sur la course à la chefferie, qui devrait être de courte durée alors que la Chambre des communes doit recommencer à siéger le 24 mars. Déjà, les trois partis de l’opposition au Parlement ont signalé qu’ils feraient tomber le gouvernement dès que possible lors d’un vote de confiance, ce qui plongerait probablement le pays en élection au printemps.