Parti PC : la possibilité d’un débat en français soulève les passions

Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones. Crédit image: Maxime Delaquis

TORONTO – La demande de Caroline Mulroney de tenir un débat en français dans le cadre de la course à la chefferie du Parti progressiste-conservateur (Parti PC) de l’Ontario a soulevé les passions des anglophones et francophones sur les médias sociaux. Mais l’idée lancée par la candidate ne semble pas près de se produire.

JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72

Bien qu’elle n’aie pas officiellement appuyé un candidat dans cette course, Amanda Simard, candidate du Parti PC dans la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell, a rétorqué qu’elle était en faveur de cette initiative.

Même son de cloche chez le directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Peter Hominuk, qui a salué la demande de Mme Mulroney.


« On ne peut pas rejoindre tout le monde dans notre province riche et diverse en ne débattant qu’en anglais. Amenez un débat en français. » – Caroline Mulroney


Mais plusieurs internautes se sont également exprimés contre l’idée lancée par la fille de l’ancien premier ministre canadienne, Brian Mulroney.

« Caressons les francophones dans le sens du poil pour gagner quelques voix en réclamant un débat en français », s’est désolé un internaute.

Mme Mulroney est la seule candidate bilingue. Christine Elliott suit des cours de français sur une base régulière depuis deux ans. Doug Ford s’est engagé, s’il est élu, à apprendre le français.

La candidate à la direction du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario, Christine Elliott. Crédit image : Archives #ONfr 

 

Deux débats de plus?

Plus tôt en journée, Mme Elliott avait réclamé deux débats de plus. Selon elle, la tenue de deux joutes orales n’est pas suffisante étant donné le court échéancier de la course.

« Le succès de notre parti dépend de sa capacité à rejoindre toutes les régions de notre province », a-t-elle affirmé.

Mme Elliott a réclamé la tenue d’un débat dans le Sud-Ouest et un dans le Nord.

Sur les réseaux sociaux, M. Ford s’est montré en faveur de plus de débats, sans s’exprimer sur la possibilité d’en tenir un en français.

« C’est toujours mieux d’avoir des débats où nous pouvons partager nos idées avec les membres de notre parti. J’espère voir mes collègues dans les débats que nous aurons partout en Ontario », a affirmé l’ancien conseiller municipal de Toronto.

Présentement, deux débats sont prévus dans le cadre de cette course à la direction du Parti PC. Le premier aura lieu le jeudi 15 février à Toronto, tandis que le second se tiendra le 28 février à Ottawa.

L’ancien conseiller municipal de Toronto et candidat à la direction du Parti PC, Doug Ford. Crédit image : Archives #ONfr

Un chef bilingue

En fin de soirée, Mme Mulroney en a rajouté une couche affirmant être la seule candidate capable de s’exprimer en français.


« Il est temps que nous ayons une première ministre qui n’a pas besoin d’un traducteur pour parler dans les deux langues officielles. » – Caroline Mulroney


Bien qu’elle ne soit pas entièrement bilingue, Mme Elliott s’est montrée sensible aux enjeux touchant les Franco-Ontariens. Une porte-parole pour sa campagne a assuré que cette dernière souhaitait l’augmentation de services en français en Ontario. Selon elle, il faut des services de meilleure qualité et « plus accessibles », notamment dans les hôpitaux.

Appelé à se prononcer sur le bilinguisme du chef du Parti PC, Doug Ford a affirmé qu’il était « important de communiquer avec une autre partie du pays qui parle le français ».

« J’aime le Québec. J’aime les Québécois; ils sont passionnés. Je les aime à cause de leur passion », a-t-il assuré en entrevue à Radio-Canada.

 


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